Forum international et théorie de la révolution citoyenne

mercredi 11 décembre 2013.
 

Des forums sociaux et foro de São Paolo à un forum international pour la Révolution citoyenne

J’ai commencé ici à Caracas, à tester autour de moi avec des camarades, des plus illustres aux moins connus, cette idée. Evidemment avec mes amis Vénézuéliens. Mais c’est avec les Equatoriens que la discussion est entré dans le vif, après que j’ai rencontré Ricardo Patiño le ministre des affaires étrangères de Rafael Correa, le président de l’Equateur. Il est vrai que c’est eux qui m’ont entrepris sur la nécessité d’avoir des modes opératoires entre latino-américains et européens partisans de « la révolution citoyenne ». C’est à partir de cette discussion que j’ai avancé des propositions. L’idée d’un forum international pour la Révolution citoyenne est née de cet entretien. J’en tiens la prémisse, déjà bien échafaudée, de la commission internationale du Parti de Gauche avec qui je travaille très étroitement. Je ne vais pas détailler à cet instant le contenu complet de cette démarche. Ce serait sans doute trop pesant. Je veux juste en évoquer le cadre pour mes lecteurs qui ont la patience de venir me lire en plein été !

La question posée serait de donner son contenu concret à la théorie de la Révolution citoyenne. D’abord en tant que pratique gouvernementale. Ce serait déjà considérable ! La radicalité concrète par l’exemple, voilà l’idée. J’ai vu, par exemple, Hugo Chavez présenter à la tribune, pendant le discours, des billets de monnaies locales comme un exemple de bonnes pratiques sociales. Auparavant il avait évoqué la formation d’un réseau bancaire public au niveau des collectivités locales. Il présentait tout cela comme des transitions vers le socialisme. Pourquoi ce type de sujets et de pratiques seraient-ils les absents de nos discussions « sérieuses » ? Mais il y a un autre aspect à mettre en mots pratiques. C’est celui de la stratégie de conquête du pouvoir. Comment « Révolution citoyenne » et victoire par les urnes s’articulent-elles concrètement. Pourquoi n’en parler jamais ? Rien ne m’agace davantage que les formules qui restent dans le vague ou qui font l’objet de mines entendues en lieu et place de plans clairement énoncés.

Si l’on veut que l’idée d’une transformation aussi profonde que celle que nous avons en vue et que nous nommons pour cela « révolution » sorte du nuage dévastateur des idées confuses et anxiogènes, il faut décrire et ancrer dans le réel ce que nous voulons dire à la fois pour ce que nous ferons et pour ce qui est du moyen de parvenir à le faire. Cette sorte de démarche pragmatique est la marche d’escalier intermédiaire dorénavant indispensable entre la méthode des « forums » et celle d’une improbable nouvelle internationale. De cette façon je réponds à Hugo Chavez qui a posé la question dans son discours de clôture du « Foro » l’autre jour. Il demandait : « votre texte est très bien mais quelle est la consigne ? » Et aussi : « Vous dites qu’il faut une action internationale et c’est vrai parce qu’on ne peut pas réussir le socialisme dans un seul pays, mais où est le plan d’action alors ? ». Plus piquant il soulignait : « je vous avais proposé une cinquième internationale vous n’en avez pas voulu. Bon : d’accord ! Mais, maintenant, comment proposez-vous d’agir en commun ? ». On peut faire tous les reproches que l’on veut à Chavez mais pas celui de parler à mots couverts. Ce qui a été dit aussi crument mérite une réponse. Je crois que je viens de le faire et je pense que mes lecteurs en mesurent la portée possible.


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