Sans un vaste mouvement populaire, nous n’aurons pas de changements profonds.

jeudi 20 septembre 2012.
 

Le PS a gagné les élections. Et maintenant ?

Face aux campagnes réactionnaires de la droite et du FN, nous soutenons les projets et annonces positives du nouveau gouvernement. Nous sommes cependant loin d’une dynamique de transformation : augmentation misérable du SMIC, réforme des retraites et mesures fiscales a minima, poursuite du harcèlement des Roms et des expulsions de sans-papiers, suppressions d’emplois publics, rien sur le temps de travail et sur les licenciements, aucune nationalisation ou socialisation.

Nous devons affronter le monde de la finance et son pouvoir

La question ne peut pas être, pour nous, de faire pression sur le PS, de nous poser comme aiguillon ou d’aider le gouvernement à réussir un changement dont il ne veut pas.

Une majorité des électeurs de François Hollande ou d’Eva Joly souhaitent des changements et voient bien qu’ils ne se font pas.

Avec la dynamique du Front de gauche, 4 millions d’électeurs pour Jean-Luc Mélenchon et une campagne populaire, une force indépendante du PS et porteuse d’alternative s’est affirmée. Agissons pour la développer !

S’il se contentait de dénoncer, le Front de gauche se bornerait à être le recours aux prochaines élections et se résignerait à laisser faire pour les prochaines années.

Refusons la logique délégataire des institutions et des principaux partis. Seule l’irruption des citoyen-ne-s sur la scène sociale et politique est à même de bouleverser l’ordre institutionnel.

10 millions de personnes - un enfant sur 5 - vivent sous le seuil de pauvreté ! Et il faudrait attendre le sauveur en 2017 ? Personne n’y pense. Tous les jours, des résistances s’affirment. Des expériences alternatives se développent dans les domaines de l’agriculture, de l’habitat, des échanges, de l’information, des services... Des ouvriers veulent récupérer leurs usines car ils savent qu’ils la feront mieux tourner que des actionnaires qui ne pensent qu’au fric. Oui, il faut se fédérer et changer le cours des évènements, il y a urgence !

Contre les fermetures d’entreprises et les licenciements : de nouveaux droits, des reconversions et des appropriations

Les fermetures et les licenciements ne sont pas une fatalité : c’est la course à la spéculation qui les provoque. Des luttes, émerge la nécessité d’imposer de nouveaux droits et pouvoirs. Le Front de gauche porte l’exigence d’une loi d’interdiction des licenciements financiers et de nouveaux droits pour les salarié-e-s : le droit de veto sur les délocalisations et le droit de préemption des salarié-e-s sur les entreprises qui ferment.

Envisager la gestion de l’entreprise par les salariés, c’est considérer qu’ils en sont capables. C’est bien là conquérir de nouveaux pouvoirs sur l’économie, conquérir la maîtrise de son outil de travail pour s’émanciper de la domination du groupe capitaliste. Cela vaut pour Fralib, Sanofi, Arcelor Mittal et bien d’autres...

Pour le maintien des emplois à PSA, la fortune de la direction placée en Suisse, appelle des mesures radicales : ensemble, exigeons que le gouvernement s’oppose à Peugeot. C’est notre propriété collective : toutes les aides publiques versées sont autant de titres de propriété contre les « licencieurs » et les liquidateurs.

Des campagnes d’urgence et de transformation

Ensemble, nous pouvons faire grandir des idées et des actes qui changent la donne, sans attendre le bon vouloir de qui que ce soit. Le gouvernement devra faire avec.

Les droits des étrangers : un enjeu démocratique essentiel M. Valls, ministre d’ouverture à droite, se place dans la continuité de Sarkozy.

La petite réforme voulue par Hollande sur le droit de vote des résident-e-s « étrangers » aux municipales va dans le bon sens. Mais une véritable alternative démocratique va bien au-delà.

Les étrangers qui résident, travaillent, agissent sur le territoire ont droit à l’ensemble des droits sociaux et politiques. Ceux qui ont été privés de papiers doivent être régularisés.

Pacte européen : une mobilisation pour une autre Europe !

Ce nouveau traité (la « règle d’or ») - que François Hollande n’a pas renégocié comme il l’avait promis - réduit encore le contrôle des populations sur les politiques publiques. Celles et ceux qui nous invitent, une fois de plus, à laisser passer ce traité pour réorienter ensuite la construction européenne nous demandent de nous laisser aujourd’hui couper la main en nous promettant que demain on nous donnera un stylo...

Il s’agit de faire valoir les droits de la souveraineté populaire contre la confiscation technocratique des pouvoirs de décision politique en Europe.

Dans de plus en plus de pays, les peuples entrent en révolte contre la dictature de l’austérité. Notre mobilisation servira d’appui pour la construction des mouvements européens. Pour les rapports de force des luttes à venir, l’enjeu est déterminant : le PS, comme la droite, justifierait les futures politiques d’austérité par ce cadre européen contraignant.

Ce traité est un autre moyen de faire avaler la dette aux peuples en Europe, et c’est encore une bonne raison pour refuser de la payer.

Il suffirait que François Hollande prenne une mesure simple : qu’il permette aux citoyens de savoir qui détient la dette. Puisqu’on paie, on a le droit de savoir qui encaisse ! Cela s’appelle un audit citoyen de la dette.

Il permettrait de constater que ceux qui ferment les usines sont les mêmes que ceux qui bénéficient des réductions d’impôts, qui perçoivent les intérêts de la dette, qui fraudent le fisc dans les paradis fiscaux... La modération fait le jeu de cette grande délinquance.

La démocratie ne s’octroie pas, elle s’arrache

Nous pouvons transformer chaque sujet de colère pour forger des majorités d’idées répondant aux urgences sociales, démocratiques, écologiques, et à une visée transformatrice.

La démocratie n’est pas délégataire. C’est la question du pouvoir, qui est posée : « Qui décide ? ». Elle reste étouffée par le pouvoir des propriétaires de capitaux. Il faut donc rappeler la validité de l’appropriation collective pour ouvrir un horizon dépassant les contraintes du capitalisme.

La mobilisation peut remettre en cause, par la pratique, la supériorité présente du droit de propriété sur les droits fondamentaux.

Sans une vraie réforme du Livret A, ni changement du prix du foncier, ni droit au logement par les réquisitions, ce sont encore des mots et des « aides » perdues !

Il en va de même pour le droit aux soins, partout et pour toutes et tous : le maintien et le renforcement de la Sécurité sociale, un service public de santé, comme le demande le collectif unitaire « Notre Santé En Danger ». Cela exige aussi la remise en cause de la propriété des groupes pharmaceutiques, des cliniques à but lucratif, etc. Manifestons pour cela le 6 octobre !

Il faut également créer un service public de l’énergie, un processus d’appropriation sociale des grands groupes énergétiques, Total, EDF, GDF-Suez, AREVA...

Refusons les grands projets inutiles et anti-écologiques, par exemple, le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes, le maintien des « études exploratoires » sur les gaz de schistes...

Ensemble, le Front de gauche

Nous voulons que le Front de gauche soit utile. Cela suppose qu’il soit ouvert à tous, qu’il favorise l’implication citoyenne, y compris dans son fonctionnement propre.

Ensemble, nous pouvons faire que nos luttes débouchent sur du pouvoir sur nos entreprises et sur nos services, sur une autre démocratie en France et en Europe.

Participons à toutes les mobilisations

- le 30 septembre contre le pacte européen et pour ouvrir le débat sur l’Europe.

- le 9 octobre pour l’emploi avec les PSA, les Fralib, les Arcelor...


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