Le Parti de Gauche dénonce l’austéritarisme sans bornes dont la Grèce est le laboratoire

lundi 12 novembre 2012.
 

Le 3ème Mémorandum a donc été adopté par le Parlement hellénique par 153 voix sur les 299 députés présents. Les nombreuses manifestations dont la dernière a rassemblée hier soir plus de 100 000 personnes sur la place Syntagma avant le vote n’y auront rien fait. Pas plus que les deux jours de grève générale très suivis par la population grecque l’avant-veille et la veille du vote de ce nouveau plan d’austérité.

Sans surprise, les partis membres de la coalition gouvernementale qui a négocier ce nouveau Mémorandum avec la Troïka a appelé à soutenir les nouvelles mesures d’austérité. Nia Dimokratia (équivalent de l’UMP) et Pasok (équivalent du PS) avaient appelé à voter pour. Ils ont d’ailleurs exclus les 6 députés n’ayant pas respecté la consigne de vote (2 députés du Pasok ont voté contre, 2 députés Pasok et 1 ND se sont abstenus). Dimar (scission social-démocrate de Synaspismos, le principal parti de Syriza) avait quant à lui appelé à s’abstenir. Les trois membres de DIMAR ayant voté contre le Mémorandum n’ont pour leur part pas été exclus.

A gauche, nos camarades de Syriza ont unanimement voté contre ainsi que l’ensemble des députés du KKE. Avant le vote, les députés de Syriza sont sortis saluer les manifestants réunis devant le Parlement (http://www.youtube.com/watch?featur...). La police a évacué brutalement la place avant le vote à grands coups de canons à eau et de gaz lacrymogènes. On dénombre une dizaine de blessés et une centaine d’arrestations.

Il faut rappeler que les 300 pages de l’unique article à voter en séance plénière contenaient un nombre incalculable de mesures de casse sociale : nouvelle baisse générale des pensions de retraites de plus de 1000 euros, éliminations de toute possibilité de primes pour les fonctionnaires, baisse de 30% des rémunérations des médecins et des juges (dans un pays où les juges ne siègent plus), passage à 67 ans (65 actuellement) de l’âge légal de départ à la retraite, coupes drastiques dans les dépenses de santé (dans un pays où les hôpitaux ne peuvent plus assurer les soins faute de moyens et ne dispose plus que d’une infirmière pour 40 personnes en moyenne), élimination complète des conventions collectives, privatisation de tous les ports du pays, des entreprises de l’énergie et de raffinement pétrolier, privatisation de l’eau dans l’ensemble du pays… Voici quelques-unes des mesures inclues dans ce nouveau Mémorandum.

Ajoutez à cela que l’article a été transmis aux députés de la commission économique l’avant-veille, qu’il a été voté la veille dans cette commission et ensuite voté en plénière hier selon une procédure d’urgence tout à fait inédite pour des mesures d’une telle ampleur. De plus des mesures non validées en commission parlementaires ont été insérées dans le texte au dernier moment en parfaite violation des règles constitutionnelles du pays. La demande d’annulation du vote en plénière (au Parlement hellénique on ne peut faire ni amendements ni vote séparé en plénière) déposée par nos camarades de Syriza a été mise à mal de façon absolument inacceptable par la présidence du Parlement (tenue par ND). En effet, voyant qu’il y avait un vrai risque que le vote soit refusé au vu du nombre de députés anti Mémorandum présents, la présidence a fait suspendre la séance jusqu’à avoir un nombre suffisants de députés pro Mémorandum présents dans la salle !

Le Parti de Gauche condamne fermement les violations de la démocratie à l’œuvre en Grèce et le vote de cette nouvelle saignée d’un peuple grec qui n’en peut plus. Il dénonce les députés qui ont voté pour le Mémorandum et ceux qui se sont abstenus au mépris des millions de grévistes et des centaines de milliers de manifestants dans le pays.

Le Parti de Gauche félicite Syriza et son leader Alexis Tsipras pour le combat exemplaire mené contre l’austérité et pour la démocratie en Grèce. Ce combat n’est pas seulement nécessaire pour la Grèce. Il l’est pour tous les peuples européens soumis invariablement aux recettes de casse des services publics et d’austérité au service des marchés financiers par la Troïka.

Nous ne laisserons pas le FMI, la Commission européenne, la BCE et les gouvernements sociaux-libéraux et néo-libéraux continuer de faire de la Grèce le laboratoire d’un massacre social sans borne au service des marchés. Nous soutenons les manifestations annoncées dans les jours à venir en Grèce avant le vote du budget 2013 dimanche prochain. Il précède une série de vote des budgets imposés par la Troïka selon la logique du Semestre européen. Une raison de plus de lutter et soutenir les luttes mises en œuvres pour l’empêcher de passer.

Céline MENESES, secrétariat international


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message