Russie Solidarité avec les forces de gauche

dimanche 9 décembre 2012.
 

Depuis octobre dernier, les forces de gauche de l’opposition russe, et notamment le « Levyi Front » (le « Front de gauche » russe) ainsi que d’autres formations, sont la cible privilégiée des attaques de Vladimir Poutine, du gouvernement et de l’appareil judiciaire, alors même que les libéraux et les nationalistes sont ménagés.

Le 16 octobre, Sergueï Oudaltsov, le leader du Levyi Front, a été mis en examen pour "préparation de désordre de masse". Son second, Constantin Lebedev, a lui été écroué pour 2 mois sur le même motif. Ces mises en examen étaient liées à la grande manifestation du 6 mai (faisant suite aux grandes manifestations de l’hiver dernier contre les fraudes électorales massives) qui a réuni plus de 60.000 personnes et à laquelle le Levyi Front a fortement participé. Ces arrestations n’avaient pour unique fondement que le reportage à charge de la chaîne contrôlée par Gazprom, NTV, dans lequel Sergueï Oudaltsov est accusé d’avoir rencontré un homme politique géorgien qui financerait son mouvement, ce qu’il nie fermement. Le 22 octobre c’est Léonid Razvojaev, le troisième leader du Levyi Front, qui était arrêté par les services spéciaux russes, à Kiev en Ukraine, alors qu’il s’apprêtait à demander l’asile politique. Emprisonné depuis en Russie, le parquet a tenté de le charger avec une affaire datant de 1997, sans succès, les faits étant prescrits.Mais le 28 novembre, il semble que le parquet ait trouvé une faille dans les statuts même du Levyi Front. Il pourrait demander rapidement sa liquidation, ainsi que la saisie de ses fonds. D’autres militants d’opposition communistes, anarchistes, antifascistes, écologistes, des droits humains et LGBT subissent également cet automne des attaques redoublées et systématiques du système policier et judiciaire, au nom des lois contre l’extrémisme.

Le pouvoir en Russie semble pris de panique à l’idée qu’une nouvelle grande force de gauche, active sur le terrain économique et social comme sur celui des droits politiques, et sensible aux questions écologistes (solidarité avec la mobilisation écologiste de Khimki contre l’autoroute de Vinci) puisse apparaître et fédérer le mécontentement populaire que le Parti communiste russe ne capte pas toujours. Et ceci à un moment où la Russie qui vient de rentrer dans l’OMC, s’apprête à libéraliser l’éducation et le logement, deux réformes particulièrement impopulaires. Si ces deux réformes passent, les classes populaires russes devront continuer à habiter dans des habitations très dégradées (l’Etat se dégageant de leur remise en état) et devront se contenter d’une éducation à minima pour leurs enfants. Pour l’école, le primaire et le secondaire ne seront gratuite que pour le tronc commun de 8 heures hebdomadaires, la privatisation de l’université arrivant à un stade final entraînant une baisse de 50% du nombre d’étudiants dont les frais d’inscription sont pris en charge par l’Etat. Les études universitaires, rallongées d’un an par le processus de Bologne, seront ainsi totalement payantes pour 92% des étudiants russes. Le gouvernement russe se prépare également à des mesures d’austérité, à des limitations supplémentaires des droits du travail et à une réforme du système de retraite.

Le Parti de Gauche est solidaire des organisations de cette nouvelle gauche russe qui s’opposent aux réformes libérales et aux mesures antidémocratiques du gouvernement russe. Il condamne les mesures coercitives du pouvoir contre l’opposition de gauche en Russie.


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