François Hollande en Algérie : contrats, mémoire historique et diplomatie

samedi 29 décembre 2012.
 

E) France-Algérie : les rengaines de la vieille politique

La visite d’Hollande en Algérie devait être un tournant dans l’Histoire des relations entre la France et l’Algérie, l’année du cinquantième anniversaire des accords d’Evian symbolisant l’indépendance de l’Algérie. C’est un acte totalement manqué. François Hollande n’a pas reconnu les crimes de la France pendant la période coloniale. Devant le parlement, le président de la république a préféré parler de la reconnaissance de la souffrance du peuple algérien pendant la période coloniale ainsi que d’une demande de vérité historique. Si vérité historique il doit y avoir, Monsieur le Président de la République, la France doit reconnaitre ses crimes pendant la période coloniale et non uniquement ceux du 8 mai 1945 à Sétif et Guelma. Les massacres envers le peuple algérien ont débuté dès le début de la colonisation. Après l’arrivée de la France en 1830 dans le port Siddi Feruch situé dans la banlieue d’Alger, la population algérienne se rebelle contre l’armée française notamment avec l’Emir Abdelkader.

Entre 1830 et 1849 l’Algérie a perdu 20% de sa population. 700 000 personnes ont été tué sur un peuple qui comptait 3 millions d’habitants. Ce n’est plus un massacre mais un génocide qu’a commis l’armée française. Sans oublier le code de l’indigénat qui faisait de la population algérienne des citoyens de seconde zone, ainsi que la confiscation des terres des agriculteurs algériens au profit des riches colons, etc car la liste est longue. Face à ces horreurs, ce n’est pas une simple phrase sur la souffrance, une gerbe déposée sur le monument des martyrs à Alger et l’ouverture des archives sur la disparition du communiste Maurice Audin qui suffiront.

Une visite pour le pouvoir

Un renouveau des relations entre la France et l’Algérie, mais de quel renouveau nous parle-t-on ? En 2001, Jacques Chirac en Algérie avait proposé un traité d’amitié qui devait être un partenariat entre les deux pays et un nouveau départ. Qu’est-il advenu ? Il n’a jamais vu le jour puisqu’il n’a jamais été ratifié par les deux présidents. En 2012, François Hollande sort « le pacte d’amitié et de coopération ». On change les mots pour refaire la même chose qui compte à leurs yeux : signer des contrats juteux. Et des contrats, il y en a bien eu. L’usine Renault pour commencer : après plusieurs années de tractations, un accord a enfin été trouvé. Elle sera implantée dans la banlieue d’Oran pour le marché algérien et de l’Afrique. Toutefois, si l’usine doit approvisionner le marché africain pourquoi avoir choisi la ville d’Oran ? La frontière terrestre entre le Maroc (le pays le plus proche) est fermée depuis 1994. Pour les autres États, il faut faire des milliers de kilomètres et géographiquement le sud de l’Espagne est plus proche. Outre cette réflexion, le montant de l’investissement semble démesuré. Comparons avec l’usine implantée à Tanger, elle produira à terme 400 000 véhicules contre 75 000 pour l’usine d’Oran. Pourtant avec un milliard d’euro, c’est bien l’usine algérienne qui coûtera plus cher en termes d’investissement. A part l’exclusivité de Renault pour les trois prochaines années sur le marché algérien, le contrat reste très opaque sur les accords. Outre Renault, Sanofi, avec son patron voyou qui licencie en France, a aussi obtenu l’implantation d’une usine sur le territoire algérien. La société algérienne Cévital dirigée par le laquait du pouvoir Issad Rebrab désire racheter le volailler Doux. Un accord semble être en cours avec ce personnage qui, du jour au lendemain, est passé de simple comptable à patron de la société Cévital qui gère le sucre, Samsung Algérie, Hunday Algérie, propriétaire du quotient « Liberté », etc.

Après les essais nucléaires, le gaz de schiste

Lors de la conférence environnementale, François Hollande déclarait : « Pas d’extraction par fracturation hydraulique des gaz et huiles de schiste en France ». En France, non mais à l’étranger, dans une ancienne colonie, cela ne pose aucun problème pour lui. Le ministre des Affaires Étrangères Laurent Fabius a confirmé qu’un accord devait être signé entre les deux pays. L’Algérie a changé sa loi sur les hydrocarbures dans le but de faciliter la prospection des gaz de schiste par des multinationales sur son territoire. Après un accord entre la Sonatrach et l’Italien ENI en 2011, le gouvernement français, au mépris de ses engagements, se précipite donc à son tour sur cette possibilité d’aller faire ailleurs ce dont il ne veut pas chez lui. Exactement comme pour les essais nucléaires où dans les années 60, l’Etat français opérait ces essais dans la région de Reggane dans le sud algérien, conformément aux accords d’Evian de 1962. 50 ans après, alors que François Hollande annonce le renouveau dans cette même région où la population subit les conséquences écologiques et sanitaires de ces essais, la prospection des gaz de schiste s’effectuerait dans la même région. Un mépris total du peuple et de cette population qui vit dans les oasis où l’eau est une ressource indispensable pour les besoins de la vie quotidienne mais également l’agriculture vivrière. Les répercutions sur les nappes phréatiques de la région seraient désastreuses. Cet accord symbolise a lui seul l’absence totale de changement dans les relations entre les deux pays. La France se permet de polluer dans ses anciennes colonies alors qu’elle ne veut pas le faire chez elle. Quant au pouvoir algérien, contrôlé en sous-main par des généraux mafieux, une seule règle compte : faire du fric et s’engrosser encore plus sur le dos du peuple. La société civile et les droits de l’Homme sont les grands oubliés de cette visite présidentielle. Hollande n’y aura consacré que 30 minutes en expliquant qu’il ne pouvait rien faire. Pire même, lors de sa conférence de presse, il a noté les progrès de l’Algérie dans le domaine des droits de l’Homme. De quel progrès parle-t-on ? Toutes les élections sont truquées à outrance.

Lors de la dernière élection présidentielle, en 2009, quand le directeur de campagne de la candidate du Parti des travailleurs Louisa Hanoune a voulu voter à 9h du matin, les assesseurs lui ont rétorqué qu’il avait déjà voté. Des émeutes éclatent tous les jours dans le pays où la jeunesse demande de pouvoir vivre et espère un avenir. La jeunesse, Hollande voulait la rencontrer, et pour la voir, il est allé à Tlemcen, une ville réactionnaire qui est la ville du Président Bouteflika et est donc acquise à sa cause. Pour information, Tlemcen était en 2011 capitale de la culture islamique, un bon message pour un président dans un pays Laïc. Faire le dos rond devant les dictateurs pour signer des contrats, ne pas parler des sujets qui fâchent ou les éviter, voilà le bilan de la visite d’Hollande en Algérie. Comme le signalait le ministre des Affaires Étrangères devant les ambassadeurs cet été : « Vous êtes les VRP de la France à l’étranger ». Hollande a été un bon VRP en Algérie, déclarant même pendant sa conférence de presse : « Tous les fonds souverains, qu’ils soient libyens, du Qatar, de l’Arabie Saoudite et même de l’Algérie sont les bienvenus en France ». C’est donc bien la vieille politique de la FrançAfrique à la papa qui continue… Pour le changement, c’est comme tout le reste : ce n’est pas pour maintenant.

Emilie

D) Hollande en Algérie, la page est loin d’être tournée ? (Analyse de L’Huma)

Si du côté du pouvoir algérien, c’est la satisfaction, côté acteurs de la société civile et politique, critiques et interrogations ne manquent pas que ce soit sur le passé colonial ou sur l’accord avec Renault.

Après la visite de François Hollande, l’Algérie et la France ont-elles mis fin à 50 ans de rapports crispés du fait d’un passé marqué par le poids de la colonisation et d’une guerre qui a laissé de terribles séquelles, des mémoires blessées ? La question fait débat. « François Hollande a reconnu les crimes de la colonisation, et encore le mot « crime » n’a jamais été prononcé, sans s’excuser. Il nous demande de tourner la page. On veut bien. Certes, nous sommes les enfants de l’indépendance algérienne. Mais quand on voit que l’État français rend hommage à Bigeard le tortionnaire, la moindre des choses c’est que nos dirigeants exigent de Hollande de présenter des excuses. Ils ne l’ont pas fait. On n’est donc pas déçus parce qu’on n’est pas dupes. Hollande est venu pour faire des affaires et il a réussi parce qu’il aime son pays », explique Azwaw, 45 ans, employé à la SNCF algérienne, qui a perdu son bras gauche dans l’explosion d’une grenade durant le soulèvement populaire d’octobre 1988 à Alger !

L’argent de l’Algérie attire les occidentaux

Place du 1er mai, à Belcourt, Kader, 30 ans, et ses copains ne sont pas allés place Audin quand Hollande a marqué un temps d’arrêt pour rendre hommage au militant communiste. « C’est bien ce qu’il a fait. Mais il y a ces milliers de jeunes disparus durant la bataille d’Alger, qu’est-ce qu’il en fait ? En regardant les télés françaises, il a dit qu’il parlerait des harkis. Ok ! Mais, écrivez-le : pas question que les harkis reviennent comme si de rien n’était. Ils ont choisi leur camp. Pour le reste, on est prêt à pardonner. Les enfants de harkis ? C’est comme les enfants des terroristes islamistes, ils n’ont pas à payer pour les crimes de leurs parents. Ils sont les bienvenus » explique-t-il. Rachid, 40 ans, cadre administratif, ne semble pas surpris. La mémoire ? « Hollande a fait un geste. Mais notre malheur, c’est l’argent de l’Algérie qui attire les occidentaux comme la confiture attire les abeilles et les guêpes. Et pour s’offrir un quatrième mandat, Bouteflika, qui a besoin du soutien de la France, est prêt à vendre le Sahara » !

Côté politique, les réactions sont plus contrastées. Sur le contentieux colonial, le chef de l’État français « a eu le discours que tout le monde attendait » a estimé le ministre de l’Intérieur algérien, Dahou Ould Kablia, surnommé « Dok » par certains commentateurs algériens. « C’est un discours qui n’a occulté ni le passé ni l’avenir » a renchéri le chef de la diplomatie algérienne Mourad Medelci ». Hollande a même trouvé grâce auprès de la tonitruante leader du Parti des travailleurs (trotskiste), Louisa Hanoune pour qui François Hollande « a reconnu les méfaits du colonialisme, l’injustice du système colonial. Il les a nommés ».

Et les excuses !

Seuls bémols, Saïd Bouhadja, dirigeant du FLN, qui a estimé que « le peuple algérien s’attendait beaucoup plus à des excuses, pas à des déclarations partielles » ou encore Ahmed Batache, chef du groupe parlementaire du Front des forces socialistes (FFS, socialiste), cité par El Watan assurant « quand le pouvoir français demande à la Turquie de reconnaitre les crimes qu’elle avait commis contre les Arméniens, le peuple algérien est lui aussi dans son droit de demander à la France non seulement de reconnaître ses crimes mais aussi des excuses ». Et pour des raisons diamétralement opposés, les islamistes, surtout leurs sites, ont convoqué - pour les besoins de la cause - le million de martyrs tombés durant la guerre d’indépendance algérienne, font feu de tout bois contre cette visite et le fait qu’Hollande a fait des affaires sans faire « acte de repentance pour les crimes commis par son pays » !

Signe des temps, en dépit de l’accueil populaire réservé à François Hollande, les algériens agitant des drapeaux français se comptaient sur les doigts d’une main. Place Audin, il n’y avait qu’une seule personne brandissant l’emblème français. A Tlemcen, les gens ont refusé les drapeaux de l’ancienne puissance coloniale proposés par des employés de la municipalité. « S’il avait fait des excuses, au lieu de choisir ses mots pour ne pas heurter la droite française, les Algériens n’auraient pas hésité un instant à brandir l’emblème français » affirme Fayçal, militant associatif.

Pour résumer, « ce n’est pas tout à fait une page dans les relations franco-algériennes qui se tourne mais prosaïquement une nouvelle partition musicale qui s’écrit » commente Boubekeur Hamidechi, le chroniqueur du Soir d’Algérie. Pour lui « grâce à cette sortie sur l’impasse mémorielle, il (Hollande) peut justement demander à ses interlocuteurs algériens de passer à autre chose. Celle pour laquelle il a choisi de donner la priorité diplomatique de son voyage : le business ».

Renault, un contrat très politique

Et sur ce plan, notamment concernant la signature de quatre contrats, les interrogations et critiques ne manquent pas. L’accord sur l’installation d’une usine d’assemblage Renault en Algérie est celui qui suscite le plus de questions. Dans un article publié par des quotidiens algériens, l’économiste Abdrehamanne Mebtoul s’est montré plus que réservé. L’usine Renault qui sera construite à Oran revient plus cher que celle installée à Tanger pour un coût d’investissement équivalent, soit un peu plus d’un milliard d’euros. En termes de niveau d’emplois ou de productivité, elle est bien inférieure à sa sœur marocaine. L’usine de Tanger produira à termes 400 000 véhicules de gammes différentes par an dès 2013, alors que celle d’Oran, détenue à 51% par l’État algérien, n’en produira que 70 000 unités d’un seul modèle, avec quasiment un effectif de salariés équivalent. Qui plus est, Renault a obtenu qu’aucun autre constructeur ne s’installe en Algérie durant trois ans. Et le fait que Wolkswagen ait été écarté au profit de Renault fait dire à beaucoup d’algériens que le contrat obtenu par Renault est plus de nature politique que commerciale.

Hassane Zerrouky

C) A Alger, Hollande reconnaît les "souffrances" infligées par la colonisation (AFP)

Cinquante ans après l’indépendance de l’Algérie, François Hollande a reconnu solennellement vendredi à la tribune du Parlement algérien les "souffrances que la colonisation française", qu’il a qualifiée de "système profondément injuste et brutal", a infligées au peuple algérien.

"Je reconnais ici les souffrances que la colonisation a infligées au peuple algérien (...), pendant 132 ans, l’Algérie a été soumise à un système profondément injuste et brutal", a lancé le président français dans un discours historique devant les deux chambres du Parlement algérien réunies.

De nombreux Moudjahidine, combattants d’une guerre de libération sanglante et cruelle qui avait mis fin à 132 années de colonisation française, siègent encore dans ce Parlement qui l’a applaudi debout à l’issue de son discours.

François Hollande avait cependant prévenu dès mercredi, au premier jour d’une visite d’Etat de 36 heures en Algérie, qu’il n’entendait ni faire acte de "repentance" ni présenter des "excuses".

La relation franco-algérienne à laquelle il aspire, a-t-il répété devant les parlementaires algériens, doit reposer sur un "socle de vérité" car "rien ne se construit sur des dissimulations, dans l’oubli ou le déni". Et cette vérité, a-t-il encore souligné, passe par la reconnaissance des "injustices", des "massacres" et de "la torture".

Comme Jacques Chirac en 2005, François Hollande a reconnu le massacre de Sétif perpétré le 8 mai 1945, "le jour même où dans le monde triomphaient la liberté et de la justice, la France manquait à ses valeurs universelles". Mais le chef de l’Etat a évoqué aussi ceux de Guelma et de Kherrata qui demeurent de la même manière "ancrés dans la mémoire et dans la conscience des Algériens".

"Accueillir mieux" les demandeurs de visa

Cette reconnaissance, a-t-il espéré, doit ouvrir un "nouvel âge" dans les relations franco-algériennes. Et le président français en a donné d’emblée quelques gages.

François Hollande a ainsi promis d’"accueillir mieux" les Algériens qui demandent des visas pour se rendre en France, afin que ces demandes ne deviennent pas un "parcours d’obstacles, ou pire encore une humiliation".

"Nous avons besoin que se poursuivent et même s’amplifient les allers-retours des étudiants, des entrepreneurs, des artistes, des familles, bref tous ceux qui animent la relation" entre la France et l’Algérie, a-t-il fait valoir.

La France attend de l’Algérie "qu’elle ouvre plus largement ses portes aux Français qui souhaitent se rendre sur votre territoire", a poursuivi François Hollande. Il a évoqué ceux qui "ont des souvenirs, des attaches familiales, affectives ou des projets professionnels ou personnels à réaliser", dans une allusion aux pieds-noirs et harkis notamment.

Un système similaire à Erasmus

Le président français a promis d’autres ouvertures en direction de la jeunesse algérienne, cette fois, avant de s’adresser directement aux étudiants algériens dans l’après-midi à l’université de Tlemcen, 580 km plus à l’ouest.

Il a ainsi évoqué la mise en oeuvre à l’échelon méditerranéen d’un système d’échanges universitaires similaire à Erasmus, le programme européen d’échange d’étudiants, ou la création de quatre "Instituts d’enseignement supérieur de technologie" algériens, sur le modèle des "IUT" français.

Accueilli mercredi en grande pompe par son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika, qu’il a invité à venir en "visite d’Etat" en France, le président français a été acclamé par des milliers d’Algérois.

Les deux présidents avaient assisté mercredi soir à la signature d’une demi-douzaine d’accords dont celui, âprement négocié, sur la construction près d’Oran (Ouest) d’une usine de montage de Renault susceptible de produire à compter de 2014 au moins 25.000 véhicules par an.

Devant le Parlement algérien, François Hollande a souligné que la France était prête à "aller plus loin" dans des domaines comme l’énergie, la santé, l’environnement, la construction ou les transports.

B) Conférence de presse de François Hollande à Alger

"Je ne viens pas ici faire des excuses ou parler de repentance". La réponse de Hollande à une question d’un journaliste algérien semble claire. Demain dans son discours sur la mémoire devant les parlementaires algériens, le président de la république française ne devrait ni faire d’excuse ni acte de repentance. A la place, il fera comme aujourd’hui "parler de vérité historique, vérité sur la colonisation, vérité sur la mémoire de la part de la France et de l’Algérie et d’une volonté d’aller vers l’avenir". Un avenir de partenariat économique évidement... qu’attendre de plus de ce président...

Après le lamentable échec, du traité d’amitié entre Chirac et Bouteflika qui n’a jamais été ratifié par les deux présidents, Hollande nous sort le "Pacte d’amitié et de coopération" qui sera coordonné dans un document cadre de partenariat, ou sera privilégié des partenariats sur les plans économiques, financiers, culturelle, agricole, technologique et améliorer la formation. Sur les possibles investissements de fonds souverains algérien pour rentrer dans le capital de certaines société française comme Peugeot, le chef de l’Etat a répondu "Tous les fonds souverains qu’il soit libyen, du Qatar, de l’Arabie Saoudite et même de l’Algérie sont les bienvenus en France"

Deux fois on lui a posé la question sur le Sahara Occidental et les deux fois il a botté en touche.

Sur le sujet de l’UMA s’elle ne peut pas être relancé Hollande propose de poursuivre le processus de Barcelone et le 5+5. Une méditerranée "pour faire une zone de Paix de sécurité et de lutte contre les trafics de drogues mais également de développement, de co-production et de croissance". Bref aucun changement on continue les bonne vieilles recettes à la papa de la françafrique.

François Hollande n’a pas dénoncé les atteintes aux Droits de l’Homme pire même il a vanté l’évolution positive du pays en la matière.

Pas de remise en cause de la loi Morin de 2010, pour l’indemnisation des victimes des essais nucléaires dans le sud algérien alors qu’il est très difficiles pour ses victimes d’avoir ses indemnisations vu la procédure et les conditions.

A propos de l’affaire des moines de Thibhirine, il dit que l’affaire est entre les mains de la justice française et algérienne. Il recommande de la transparence mais alors pourquoi ne lève-t-il pas le secret d’état ?

A) François Hollande part pour l’Algérie

A1 Contrats

Une délégation de 37 chefs d’entreprise l’accompagne dans ce déplacement. Elle compte 8 patrons de société d’énergie ( je n’ai pas les noms mais nous pouvons supposer que les grosses société comme Total, Areva etc doivent être du voyage). Sur les 37 patrons, 26 proviennent de trois secteurs qui sont énergie, transports et BTP. La visite d’Hollande s’annonce bien comme une visite de gros contrats. L’énergie pour contrer l’avancé des américains et chinois qui ces dernières années ont obtenu la majorité des contrats, le projet de gazoduc reliant Annaba (est de l’algérie) à l’Italie, et évidemment les gaz de schiste. Sur les transports, il devrait y avoir un contrat avec Alstom qui a déjà construit le métro d’Alger et le tram car plusieurs villes du pays ont le projet d’avoir le tram. Egalement, il devrait être question du projet d’autoroute Alger Niamey. Enfin sur les transports, le projet présidentiel de Bouteflika est de construire 1 millions de logements en 5 ans, comme l’Algérie n’a pas le savoir faire et technique, elle fait la demande aux entreprises étrangères, l’Espagne a récemment signé un contrat dans ce sens. Deux accords sont déjà bouclés avant la visite, celle de l’implantation de l’usine Renault qui se fera dans la banlieue d’Oran et sur l’ouverture de deux écoles française sur le territoire algérien.

A2) Mémoire historique

Sur la repentance, Hollande va faire un discours le jeudi dans les deux assemblées réunies en cessions extraordinaires pour parler de la mémoire historique. Très peu d’info circulent sur ce qu’il va dire exactement. Un président français va-t-il enfin reconnaitre les crimes de la France pendant toute la période coloniale ? C’est une des question du voyage d’Hollande. Un premier signe plutôt positif, est qu’il a donné son accord pour donner les archives à Josette Audin sur la mort de son mari Maurice Audin. (Maurice Audin est un mathématicien français qui vivait à Alger. Il était membre du PC algérien et se battait avec le FLN pour l’indépendance de l’Algérie. Un soir de 57, il fut arrêté par l’armée française, on ne retrouvera jamais son corps).

A3 Diplomatie

Sur le plan diplomatique, des discussions auront lieu sur le Nord Mali, où les avis divergent entre les deux, mais aussi sur le Sahara Occidental et l’affaire des moines de Thibhirine relancée la semaine dernière par le juge antitéroriste Marc Trévéditic.

Gros bémol, Hollande ne rencontrera aucune ONG, ni association, ni membre de la société civile. Le système FrancAlgérie continue de prospérer en toute impunité, la France accorde de l’importance à cet état mafieux qui vole le peuple algérien tout cela pour s’enrichir encore plus. La question des Droits de l’Homme ne sera même pas posée. François Hollande qui souhaitait rencontré la jeunesse algérienne va le faire à Tlemcem qui est la ville de Boutéflika et donc acquis à sa cause. De plus, c’est une ville très réactionnaire ancrée sur les vieilles traditions, en 2011 la ville était capitale de la culture islamique.

Emilie


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