"La République n’est pas un régime neutre" ( Combattons l’extrême droite, à Nice comme ailleurs)

vendredi 26 janvier 2007.
 

L’extrême droite radicale organise samedi 27 janvier une réunion européenne à Nice. Faut-il laisser faire sans réagir ? Le point de vue d’Emeric Lavitola, président de PRS 06 (Alpes Maritimes).

Samedi 27 janvier se tient un rassemblement de militants d’extrême-droite ultra radicaux...

Emeric Lavitola : Oui, ils organisent au coeur de Nice dans un restaurant une réunion à dimension européenne. A cette occasion les Jeunesses Identitaires (ex Unité radicale, groupe dissout suite à l’attentat manqué contre Jacques Chirac) invite une député du pays flamand, un ex député européen de la ligue du Nord, un représentant d’Alsace d’abord... Il faut rappeler que ce groupe bien connu pour des faits de violences a décidé de se présenter aux élections législatives.

Nice constitue donc un laboratoire politique pour eux.

A cette occasion quelles résistances se sont mises en place ?

E.L. : Très vite une réunion a été mise en place regroupant l’essentiel des forces progressistes du département. PRS y a pris toute sa place. Un rassemblement pacifique aura donc lieu pour dénoncer cette réunion et demander son interdiction.

L’idée d’ailleurs est de poursuivre la mobilisation contre les jeunesses identitaires et contre les idées d’extrême droite en général. Ce qui dans notre région nécessite une énergie de tous les instants vue la porosité omniprésente entre les élus UMP et le FN. Encore récemment le maire de Nice Jacques Peyrat (UMP, ex FN) expliquait dans une interview qu’en cas de second tour Ségolène Royal-le Pen « il voterait Le Pen qui se situe dans sa famille de pensée »

Sur quelles bases menez-vous ce combat ?

E.L. : Nous républicains de gauche considérons que la république n’est pas et ne doit pas être un régime neutre. Elle doit condamner et poursuivre ceux qui se situent en dehors du cadre fixé. A savoir toutes les idées xénophobes, racistes, discriminatoires ne devraient pas pouvoir être véhiculées. Ainsi nous demandons la dissolution des jeunesses identitaires.

Nous avons pour cela des outils juridiques notamment pour reconstitution de ligue dissoute. Egalement sur le terrain des idées portées par ce groupe. D’ailleurs récemment un groupe raciste antisémite a été dissous : la Tribu Ka. Le même raisonnement sur la base de la loi du 10 janvier 1936 « relative aux groupes de combat et milices privées » s’applique pour les Jeunesses identitaires... et également pour le Front national.

Que réponds-tu à ceux qui expliquent qu’on fait de la publicité à l’extrême droite en se mobilisant de cette manière ?

E.L. : Le combat et l’engagement contre l’extrême droite est un combat que l’on ne doit jamais abandonner. D’ailleurs à chaque fois que la vigilance diminue c’est une progression de l’extrémisme fascisant. Rappelons nous 2002, au lendemain de la défaite de la gauche.Il était indispensable d’afficher nos valeurs républicaines et c’est d’ailleurs la jeunesse qui a montré le chemin,au moment même où certains responsables politiques appelaient à la prudence...

C’est la meilleure méthode pour mettre à mal les obscurantismes de tout poil car à force de nier on abandonne progressivement du terrain. Et surtout on enraye pas la propagation de ces idées. En se tournant plus en arrière on peut imaginer que certains régimes n’auraient pas existé si la mobilisation avait pas été permanente, visible et portée par l’ensemble des forces progressistes.


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