Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls, qui s’est inquiété mardi des risques "d’implosion sociale" en France en raison de la crise économique, a lancé jeudi un avertissement aux ouvriers en colère, estimant qu’il n’y a "pas de place pour la violence".
L’annonce par Goodyear Dunlop France de son intention de fermer son usine de pneumatiques d’Amiens-Nord (Somme), les licenciements prévus à PSA et la confusion quant à l’avenir de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne (Seine-Maritime) ont ravivé des tensions en France, théâtre d’annonces à répétition de plans sociaux depuis plusieurs mois.
"Il y a de la désespérance chez les ouvriers, chez les ouvrières, il y a de la colère. (...) J’en appelle évidemment à la retenue, au dialogue social, à la recherche de solutions", a dit jeudi le ministre de l’Intérieur sur Europe 1.
"Il n’y a pas de place pour la violence, et je lance évidemment un avertissement, la police, elle fait son travail, mais on ne peut pas admettre qu’on cherche à casser l’outil de travail, à briser des mobiliers urbains, qu’on s’attaque à des édifices publics, qu’on lance des boulons sur des policiers", a-t-il ajouté.
Le ministre du Travail Michel Sapin a de son côté appelé de ses voeux un "dialogue renoué entre les organisations syndicales et la direction de ces entreprises". "On peut comprendre qu’il y ait de la tension, qu’il y ait parfois même de la colère chez les syndiqués, chez les salariés concernés", a-t-il dit sur Radio Classique et Public Sénat. "Nous sommes là pour trouver des solutions", a-t-il ajouté.
Interrogé mardi sur BFM TV, Manuel Valls avait estimé qu’on assistait "moins à des mouvements sociaux qu’à des explosions, des implosions sociales".
Chine Labbé
Source : http://www.rmc.fr/editorial/346734/...
Ces derniers jours, par l’intermédiaire de plusieurs ministres, le gouvernement a multiplié les déclarations contre les salarié-e-s et les chômeurs/ses. En lançant un « avertissement aux ouvriers en colère », le ministre de l’intérieur estime qu’il « n’y a pas de place pour la colère ».
Après les déclarations du ministre du redressement productif voici quelques mois sur des intérêts communs hypothétiques entre salarié-e-s et un patronat - réunis autour du patriotisme -, l’accord national pour l’emploi constituant une régression sociale, l’état s’en prend maintenant aux ouvriers/ouvrières en les menaçant directement. On aurait apprécié, sans illusion aucune, que le gouvernement hausse le ton avec la même virulence face au patronat, qui supprime des centaines de milliers d’emplois dans l’industrie, et vote en urgence des droits nouveaux pour les salarié-e-s. Au lieu de ça, il se lance dans une provocation sans nom, laissant clairement entendre que ce sont les salarié-e-s qui cassent l’outil de travail, alors que c’est bien le patronat.
L’union syndicale Solidaires Industrie tient à réaffirmer son soutien à toutes les équipes syndicales Sud-Solidaires, mais aussi aux autres syndicats qui luttent contre les suppressions d’emplois, pour une autre organisation du travail ou pour la redistribution des richesses. La colère des ouvriers n’est rien comparée à la violence patronale, économique et sociale vécue par des millions de salarié-e-s et de chômeurs/ses. L’Union syndicale Solidaires Industrie n’acceptera aucun recours à la force publique contre le mouvement social, ni aucune répression ou criminalisation du mouvement syndical, et ceci quelque soit l’intensité du rapport de force imposé par les salarié-e-s.
Le « dialogue social » n’a aucun intérêt pour négocier des reculs : que le gouvernement le comprenne une bonne fois pour toutes et entende les revendications portées, notamment lors du prochain rassemblement du 12 février 2013 devant le siège de GoodYear à Rueil, où nous serons présent-e-s aux côtés notamment de Sud Chimie.
Source : http://www.solidaires-industrie.org/
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