Grandes vacances : nouveau désaccord entre Peillon et les enseignants

vendredi 1er mars 2013.
 

En plein débat sur la difficile réforme des rythmes scolaires, la proposition de Vincent Peillon de raccourcir les vacances scolaires d’été de deux mois à six semaines et de les répartir en deux zones géographiques a été fraîchement accueillie par les syndicats d’enseignants.

Le ministre de l’Education a déclaré dimanche que six semaines de vacances d’été, "c’est suffisant", mais que cette réforme ne pouvait être envisagée avant 2015. "Il faut d’abord changer les habitudes de beaucoup de gens, faire travailler plus les professeurs, donc il y aura des questions de moyens", a-t-il expliqué. A Matignon, on indique lundi que "comme l’a indiqué Vincent Peillon, cette piste n’est pas à l’ordre du jour. Elle sera peut-être évoquée, mais pas avant 2015". Vincent Peillon se heurte depuis plusieurs mois à la communauté enseignante concernant la réforme des rythmes scolaires qui prévoit le retour à la semaine de quatre jours et demi dès la rentrée 2013. Plusieurs maires de villes socialistes, à l’image de Lyon et de Montpellier, ont annoncé leur intention de reporter cette réforme contestée à la rentrée 2014. À paris, le maire Bertrand Delanoë a lancé une consultation.

Les syndicats réagissent avec vigueur

Réagissant aux déclarations de Vincent Peillon sur les vacances scolaires, le secrétaire national du Snuipp, principal syndicat d’enseignants du primaire, a appelé le ministre de l’Education à cesser de faire des "annonces intempestives". "Il embrouille tout le monde", a dit Sébastien Sihr dans Le Parisien. "On ne comprend plus rien aux contours de sa réforme. Si on doit modifier le rythme annuel, parlons-en maintenant, parce que cela a une incidence sur tout le reste." Pour Bernadette Groison, présidente de la FSU, la première fédération de l’éducation, les rythmes scolaires méritent une "réflexion globale" sur le calendrier de l’année scolaire dans son ensemble. "Là, c’est prendre le problème à l’envers, c’est créer une polémique inutile", a-t-elle dit sur France Info. "On a besoin de sérénité et de concertation". "Si on rallonge de manière importante le temps d’enseignement, il faudra pouvoir dire aux enseignants qu’il va y avoir des contreparties, vous comprenez bien qu’aucun salarié ne va accepter que l’on modifie son temps de travail sans qu’on regarde ses conditions de travail", a-t-elle ajouté.

La FCPE, la principale organisation de parents d’élèves, a exprimé lundi sa satisfaction. "C’est nos demandes", a dit Jean-Jacques Hazan, le président de la FCPE sur France Info. "Cinq heures de classe par jour à l’école, pas plus de six heures au collège, jamais plus de sept au lycée. Quatre-vingt dix minutes garanties à tous le midi, jamais plus de sept semaines de classe d’affilée, jamais moins de deux semaines de congé et une réduction des vacances d’été, parce que c’est une demande sociale réelle, qui rejoint le besoin pédagogique."

Les professionnels du tourisme ont émis début février le souhait de voir s’étendre la réforme des rythmes scolaires aux vacances, notamment via l’instauration d’un nouveau calendrier. Ils prônaient notamment le raccourcissement des vacances estivales à six semaines avec la mise en place d’un zonage et le maintien des vacances d’hiver en février et des vacances de printemps en avril.


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