Démission de Jérôme Cahuzac : le révélateur

jeudi 28 mars 2013.
 

Le ministre du budget a démissionné de ses fonctions au moment où le parquet de Paris annonçait l’ouverture d’une information judiciaire contre X pour blanchiment de fraude fiscale. C’était le moins que l’on puisse attendre d’un ministre du budget mis en cause pour de tels faits.

Le sens de cet évènement ne saurait être minimisé. Il est un révélateur.

C’est un média indépendant qui a soulevé le problème et qui a dû défendre âprement son point de vue contre les aboiements des chiens de garde du système médiatique et politique du pays. Révélateur de la cécité volontaire bienveillante dont bénéficient les puissants.

L’enquête s’oriente vers les liens passés de l’activité privée de l’ex- ministre avec des grands groupes soulignant la porosité des cercles de pouvoirs et leurs connivences. Révélateur des habitudes dorénavant ancrées qui gangrènent la vie sociale de l’oligarchie qui domine le pays.

C’est le président de la République qui annonce la démission du ministre. Le premier ministre était encore à la messe du pape ? Révélateur de l’ancrage monarchique de la présidence.

La première vague de réaction loin d’être le silence qui convient quand la justice engage son travail est un concert de louanges et de compassion pour le suspect. Révélateur de l’esprit de caste qui s’exprime avec autant d’ardeur pour fustiger l’amnistie des syndicalistes que pour plaindre un potentat.

Autant de faits qui signalent l’épuisement d’un modèle de démocratie et justifient le grand renouveau républicain que nous proposons avec la 6ème République .

2) Jérôme Cahuzac rattrapé par sa voix et l’ouverture d’une enquête

Communiqué de la Gauche Anticapitaliste

L’ouverture d’une enquête pour soupçon de "blanchiment de fraude fiscale" faisant suite à la reconnaissance de la voix du ministre du Budget sur un enregistrement examiné par les services de police aura contraint J. Cahuzac à présenter sa démission.

Les investigations menées par le site Médiapart s’en trouvent validées. Mais, F. Hollande aura attendu la dernière limite pour procéder au remplacement de J. Cahuzac.

Ce pitoyable épisode d’un ministre accusé d’avoir eu un compte secret en Suisse ne va pas redorer le blason du gouvernement Ayrault.

Déjà plombé dans l’opinion, et singulièrement dans le peuple de gauche qui a chassé Sarkozy en mai 2012, par une politique d’austérité qui ne cesse d’étendre son champ d’application, le départ forcé d’un ministre chargé de lutter contre la fraude fiscale ne peut que renforcer le discrédit de l’équipe F. Hollande-J.-M. Ayrault.

Ce coup sévère pour le gouvernement ne peut que donner de nouvelles armes à l’UMP et au Front national pour préparer un retour de balancier électoral en leur faveur.

Il revient au Front de gauche, dans le cadre de la campagne qu’il a engagée à convaincre que c’est à gauche que l’alternative est possible et ce dès les prochains jours par de vigoureuses initiatives contre la désastreuse décision de traduire en projet de loi l’accord "made in Medef" qu’est l’Accord national interprofessionnel (ANI) signé le 11 janvier. Le 20 mars 2013


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