Hollande : le social libéralisme simplifié

mardi 9 avril 2013.
 

L’intervention télévisée du Président de la République, avait pour but de délivrer un message : le cap de la politique que je met en œuvre est fixé et je vais continuer dans le même sens. « Tous les outils sont sur la table » n’a-t-il cessé de répéter tout au long de l’émission : le traité européen et l’union bancaire pour juguler la crise européenne, le pacte de compétitivité qui donne 20 milliards d’euros aux entreprises pour soutenir la croissance, la réforme du marché du travail avec la transposition législative de l’Accord National Interprofessionnel… Une politique dominée par la logique du libéralisme, les dogmes de la compétitivité, de la réduction des déficits publics et de la flexibilité, qui ne répond en aucune manière aux attentes des classes populaire.

Il y eut peu d’annonces fracassantes mais suffisamment pour laisser entrevoir que les prochains mois n’allaient pas être un long fleuve tranquille : nouvel allongement de la durée de cotisation pour avoir une retraite à taux plein (en précisant qu’aucune réforme en la matière ne peut être la dernière…), piste envisagée de désindexer le montant des retraites du régime général par rapport à l’inflation, en s’appuyant sur l’accord qui vient d’être signée concernant l’AGIRC et l’ARRCO, diminution des allocations familiales pour les ménages les plus aisés. Et de nouveaux clins d’œil pour les patrons : facilité fiscale renforcée pour la cession des entreprises (quelques miettes supplémentaires pour les « pigeons »), la taxe à 75 % sera finalement mise en œuvre par les entreprises pendant deux ans (toutes impositions confondues, ce qui la réduit pour les salaires de 1 million d’euro par an, à 50%, en prenant en compte les cotisations sociales) et sans que la part de la rémunération à laquelle elle s’applique ne soit clairement établie.

Ce n’est pas de l’austérité, seulement une politique rigoureuse, a voulu rassurer François Hollande… C’est plutôt inquiétant car, on peut se demander ce qu’il fera quand il s’agira de mettre en œuvre une véritable austérité… Dans le contexte de crise actuelle, qu’il reconnait avoir « sous estimé », une telle politique est une impasse mortelle. L’urgence d’une alternative à gauche qui ose affronter la finance et le patronat n’en est que plus pressante. Les responsabilités du Front de Gauche sont elles aussi simplifiées : proposer une politique de rupture avec le libéralisme et rassembler tous ceux à gauche qui sont prêts à la mettre en œuvre.


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