Non à la privatisation des barrages et usines hydroélectriques

mercredi 10 avril 2013.
 

2) Empêchons la privatisation de l’énergie hydraulique ! (Parti de Gauche)

En 2010, Jean Louis Borloo avait lancé la privatisation des barrages de production électrique. Arrivé au pouvoir, le gouvernement Ayrault par la voix de sa Ministre de l’Ecologie Delphine Batho, lançait en novembre dernier une information parlementaire pour trouver des solutions alternatives à la mise en concurrence de notre production électrique. La Ministre avait même alors dit son opposition à ce projet.

652-energie-barragebretagne072010Las, les députés ont annoncé le 3 avril que cette information parlementaire serait repoussée, au moins jusqu’à cet été... Pour empêcher que ce rapport soit enterré, voilà qui nous laisse le temps pour relancer notre pétition !

Le Parti de Gauche rappelle son attachement à préserver la maîtrise publique du secteur de l’énergie par l’abrogation de la loi NOME (Nouvelle organisation des marchés de l’électricité) et la création d’un pôle public de l’énergie seul à même de garantir une trajectoire durable et volontariste de transition énergétique.

Avec le Parti de Gauche et le Front de Gauche

Dites non à la privatisation

Vendredi 5 Avril 2013

Mathieu Agostini et Corinne Morel Darleux

1) Hydroélectricité : barrage contre la privatisation (L’Humanité)

Alors que les conclusions d’une mission d’information sur la mise en concurrence des ouvrages hydroélectriques sont attendues sous peu, les voix s’élèvent contre la dilapidation de ce patrimoine.

Ils sont legs et outil  ; créateurs et gardiens de ressources  ; producteurs séculaires et puissances d’avenir. Ils sont les barrages hydroélectriques, patrimoine sous protection publique depuis 1919… mais peut-être plus pour longtemps. Un processus de privatisation a été engagé en 2008, visant à ouvrir à la concurrence les concessions des ouvrages, dont EDF est le principal propriétaire. À compter de 2015, celles de 49 barrages, soit 20 % du parc hydroélectrique, pourraient être mises en vente. Delphine Batho, en novembre, lançait une mission d’information parlementaire chargée de réétudier la question. De ses conclusions, attendues d’ici peu, dépendront beaucoup de choses, depuis le coût de l’électricité jusqu’à celui de l’eau.

Dans les rapports, les barrages français, ce sont d’abord des chiffres. Près de 400 concessions de puissance supérieure à 4,5 mégawatts (MW), cumulant une puissance de 23 500 MW. Inclues les petites installations (1), l’hydroélectrique fournit 12 % de l’électricité consommée en France et pas loin de 80 % de celle d’origine renouvelable.

Vus de près, les barrages sont aussi des outils de gestion de l’eau conséquents. «  Celui de Serre-Ponçon régule le débit de la Durance jusqu’à l’étang de Berre  », explique, en guise d’illustration, Jean-Marie Dyon, de la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (Frapna). Maraîchage ou arboriculture, les exploitations agricoles s’y abreuvent sur 400 kilomètres. Du même ouvrage dépend encore l’activité touristique du lac, dont le niveau est maintenu en été pour permettre nautisme et baignade.

Richesse économique, le débit d’eau  ? En 1919, une loi était votée, visant à protéger ce capital et spécifiant que «  nul ne peut disposer de l’énergie des marées, des lacs, des cours d’eau, quel que soit leur classement, sans une concession ou une autorisation de l’État  », rappelle un dossier réalisé par le Front de gauche Isère, mobilisé contre ces privatisations (2). Trente ans plus tard, en avril 1946, naissait Électricité de France (EDF), avec pour vocation d’harmoniser le réseau. La loi est aujourd’hui totalement mitée. EDF, elle, se fait gentiment grignoter depuis l’ouverture de son capital, en 2005.

En 2008, Jean-Louis Borloo, alors ministre du Développement durable, lui infligeait un nouveau coup de crocs en autorisant la mise en vente des concessions. La procédure était lancée deux ans plus tard, provoquant de nombreuses inquiétudes. «  C’est une aberration que de dilapider ce patrimoine et un danger que de l’intégrer à un système purement spéculatif  », reprend Jean-Marie Dyon. Alors que le prix de l’électricité fluctue incessamment, «  les opérateurs accepteront-ils de libérer de l’eau pour l’irrigation, quand le kilowattheure ne vaut que 20 euros contre 100 euros en temps de pointe  ? Si oui, le feront-ils gratuitement  »  ?

Patrick Durand, ancien salarié d’EDF, syndicaliste CGT et conseiller municipal (PCF) du Pont-de-Claix, commune sise sur le Drac, dont trois des ouvrages hydroélectriques sont promis à la vente, s’interroge pareillement. «  Cette ouverture à la concurrence est un cheval de Troie  », estime-t-il. «  Ce qui est visé, c’est le statut des salariés de l’énergie, cassé à chaque fois qu’il y a privatisation.  » Elle est, surtout, «  une opportunité majeure pour les opérateurs privés et étrangers de s’incruster dans le marché électrique français, dont les tarifs promettent d’augmenter sous l’effet de la loi Nome  », note-t-il. Parmi ceux sur le coup, on compte déjà l’électricien suédois Vattenfall, le norvégien Statkraft ou encore l’islandais Fortum.

(1) Moins de 4,5 MW.

(2) http://www.petitions24.net/contre_l...

Marie-Noëlle Bertrand


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