Appel des écologistes à la grande marche citoyenne du 5 mai pour la 6e République

samedi 27 avril 2013.
 

Après le ralliement d’Eva Joly, 700 écologistes de tous horizons signent à leur tour un texte appelant à marcher aux côtés du Front de gauche, pour une VIème République, le 5 mai prochain. "Pour faire rimer écologie et démocratie" !

Quelques-uns des Premiers signataires. Paul Ariès, Directeur de la rédaction du journal La vie est à nous ! / Le Sarkophage et de la revue les Z’indigné(e)s. Corinne Morel Darleux, Secrétaire nationale à l’écosocialisme du Parti de Gauche. Michael Löwy, directeur de recherches émérite au CNRS. Stéphane Lhomme, Directeur de l’Observatoire du Nucléaire. Anne Isabelle Veillot, Secrétaire Nationale du Parti Pour la Décroissance. Myriam Martin, Gauche Anticapitaliste. Stéphane Lavignotte, militant écologiste. Silvain Pastor, Ancien conseiller régional Verts de Languedoc-Roussillon. Gilles Monsillon, de la FASE..

Nous, militant-e-s écologistes, le constatons chaque jour : la question démocratique, par exemple à travers les Grands Projets Inutiles Imposés (GPII), vient percuter l’urgence écologique.

Nous affirmons que la nécessaire bifurcation écologique de nos sociétés passe par une refondation des institutions de la République. Que nous l’appelions écosocialiste, alterdéveloppement, objection de croissance, 6e République ou autrement, tou-te-s nous voulons un système démocratique écologique et social au service des citoyen-ne-s.

Aujourd’hui les grandes décisions en matière d’énergie et d’aménagement du territoire n’impliquent pas ou peu les citoyen-ne-s. Pire, elles s’élaborent souvent dans l’opacité la plus totale ou en refusant d’entendre les mobilisations populaires.

Projets d’aéroport de Notre Dame des Landes, de lignes à grande vitesse, construction de l’EPR de Flamanville, site d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure sont aujourd’hui autant de symboles de la confiscation de la souveraineté populaire et de projets qui accaparent l’argent public, en totale contradiction avec les discours austéritaires.

Les scandales financiers et les confits d’intérêt ne se cantonnent pas aux paradis fiscaux et autres banques suisses. Des soupçons de corruption planent sur les agissements d’Areva au Niger ; des conflits d’intérêts pointent les travaux du Lyon-Turin, des élus et l’entreprise Vinci ; la puissance des lobbies pétroliers et pro-gaz de schiste se confirme chaque jour.

Le Débat National sur la Transition Énergétique exclut d’emblée le nucléaire, un certain nombre d’associations environnementales se voient retirer leur agrément et se trouvent de fait exclues des négociations gouvernementales… Pourquoi ?

De leur côté, les politiques européennes – même si elles ont permis de nombreux progrès en matière de protection de la faune et la flore et sont souvent un recours précieux pour le monde associatif et les mobilisations (comme le montre actuellement le dossier de Notre -Dame-Des-Landes) – n’envisagent la solution à la crise climatique que par la domination du marché. En témoignent les directives de privatisation et de mise en concurrence de l’énergie, de libéralisation du rail, ou encore le marché des quotas d’émission de CO2. Elles n’envisagent l’évolution de l’agriculture que par toujours plus de concurrence et de fichage des paysans et de leurs cheptels.

La course à la surconsommation est une manière d’orienter les désirs vers des biens destructeurs des écosystèmes, forcément créateurs d’inégalités et de frustrations. L’engagement citoyen dans une démocratie réelle, les liens sociaux, la beauté, l’art, la poésie, etc. peuvent à l’inverse s’offrir de manière infinie aux désirs de chacun et chacune.

Toutes ces décisions où le dogme capitaliste et productiviste prime sur l’intérêt des populations et des écosystèmes sèment le doute et la colère. La mainmise des lobbies financiers et économiques sur le politique affaiblit le débat public et mine la démocratie. Elles détournent les citoyen-ne-s de l’engagement avec les élu-e-s pour le bien commun.

Dans un domaine aussi fondamental que la préservation des conditions de la vie humaine sur terre, le peuple doit être souverain. De nouveaux mécanismes démocratiques doivent être élaborés. Ces changements doivent avoir lieu à tous les niveaux de la société (municipalité, territoires, entreprises etc.). Ces nouvelles formes de la démocratie sont nécessaires y compris dans le monde économique avec le retour de l’idée coopérative, le renforcement des pouvoirs des salariés et de leurs représentants sur la définition de ce qui est produit et comment on produit. Ouvrir le débat sur la 6e République c’est débattre du droit de vote des étrangers, des budgets participatifs y compris d’investissement, de la révocabilité des élus et le suivis des promesses de campagne, du référendum d’initiative populaire, des droits de saisine des conseils municipaux via des pétitions citoyennes, etc.

C’est aussi une révolution des cœurs et des esprits qui est nécessaire. Nous appelons à une insurrection des consciences.

Nous soutenons l’exigence d’assemblées locales débouchant sur une assemblée constituante permettant d’instaurer des droits écologiques et sociaux, l’instauration d’une règle verte pour des politiques publiques de planification écologique d’une 6e République.

Pour toutes ces raisons nous, militant-e-s écologistes, appelons toutes celles et ceux qui veulent enfin faire rimer écologie et démocratie, à la grande marche citoyenne pour la 6e République le 5 mai 2013 à Paris


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