PATRONAT : 2, SALARIES : 0.

mardi 30 avril 2013.
 

Le projet de loi sur l’amnistie des syndicalistes vient d’être rejeté en commission des lois à l’assemblée nationale, avec la bénédiction de l’Elysée et de Matignon.

Considérablement réduit par des amendements socialistes et voté de justesse au Sénat le 27 février dernier, le texte ne passera probablement pas à l’assemblée nationale avant le 15 mai, et encore, s’il est représenté, avec quel contenu ! Pour faire « passer la pilule » auprès du plus grand nombre, les défenseurs de la liberté de licencier dénaturent le contenu de la loi(1).

Après le 9 avril et la loi votée sur la « flexisécurité » qui offre des pouvoirs étendus et inédits aux employeurs, voilà un autre coup de poignard dans le dos des salariés et de leurs représentants. Les syndicalistes, premier rang de défense, continueront d’être muselés, criminalisés.

Le gouvernement continue d’infliger, à celles et ceux qui vivent de leur travail, de cruelles blessures. Sur bien des points, la politique conduite par Hollande et Ayrault ressemble comme son ombre à celle menée précédemment par Sarkozy.

Pendant ce temps, Les droites sont plus silencieuses et moins offensives sur ce sujet qu’avec la loi du mariage pour tous ! C’est un camouflet, une trahison pour toutes celles et ceux qui refusent de voir leur outil de production bradé sur l’autel du profit, ou délocalisé aux quatre coins du monde, là où le coût du travail est le plus faible.

Comment ne pas s’offusquer d’un tel manque de courage, devant cette offensante allégeance au MEDEF ? Comment ne pas s’indigner de voir que la moralisation de la vie politique ait plus d’importance aux yeux du pouvoir PS que le droit des salariés ? Comme si l’impact médiatique avait plus de valeur que l’impact social ? A-t-il si vite oublié que son électorat provient pour l’essentiel du monde du travail ?

Certains médias complaisants et/ou obéissants, préfèrent montrer des images de dégradations de locaux par des salariés en colère que d’en dévoiler les raisons. Oh, ce n’est pas grand-chose, ils viennent seulement d’apprendre que, bien qu’ils aient tout accepté (blocage de salaires, augmentation de productivité et des horaires, réorganisations, …), ils vont pousser la porte de Pôle Emploi. Où se trouve l’agresseur ? L’agressé ?

Que les donneurs de leçons en tout genre prennent la place de ces hommes et femmes qui perdent leur travail. Qu’ils apprennent comment faire vivre une famille avec 1000 € par mois. Quel travail pourront-ils retrouver à leur âge ? Aucun ! Et quel avenir leurs enfants pourront-ils espérer si les parents n’ont plus les moyens de payer leurs études ? Peut-être qu’alors ils comprendront que désespoir = dégradation.

En réalité, c’est la destruction du travail, dans toutes ses dimensions sociales et structurelles, qui est en train de se produire. Les patrons s’en frottent les mains ; la droite et l’extrême-droite applaudissent. Ils veulent nous ramener au temps de Zola !

Le Front de Gauche, lui, ne se résigne pas. Il ne cèdera jamais aux exigences de la finance et du patronat qui en veulent toujours plus. Pour satisfaire les appétits d’une minorité d’égoïstes, on pressurise encore plus les précaires, salariés, les retraités et la jeunesse de notre pays.

Ce n’est pas un problème de personne comme certains le laissent entendre, c’est tout le système qui est pourri. Il est grand temps de passer à autre chose qui donne de l’air à notre mode de vie, de promouvoir une nouvelle constitution, une 6ème république ! Le peuple doit retrouver sa souveraineté confisquée depuis trop longtemps. Le 5 mai prochain, soyons des centaines de milliers à Paris pour le dire haut et fort.


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