5 mai Appel de dirigeants Europe Ecologie Les Verts et un millier d’écologistes

dimanche 5 mai 2013.
 

Plusieurs dirigeants d’Europe Ecologie viennent de prendre la décision, aux côtés d’Eva Joly, d’appeler à se joindre à la marche du 5 mai pour la 6ème République.

Le Parti de Gauche salue leur décision et leur appel parce que nous pensons nous aussi que "La gauche et l’écologie ont besoin d’un sursaut démocratique" et que tout le monde doit y contribuer.

Au moment où tout est bon pour essayer d’imposer l’austérité, y compris la mise en scène médiatique d’une soit-disante majorité du peuple français pour un gouvernement "d’union nationale", il est fondamental que toutes celles et tous ceux qui veulent en finir avec la finance et l’austérité, qui aspirent à une nouvelle République démocratique, sociale et écologique, viennent le dire tous ensemble le 5 mai.

Martine Billard, co-présidente du Parti de Gauche

Nous, écologistes, appelons à manifester le 5 mai

Des élus EELV, dont Eva Joly, Sergio Coronado, Francine Bavay et Julien Bayou, appellent à « une renaissance démocratique, sociale et écologiste de notre République » et à ne « pas laisser le monopole de l’action de rue » au Front de gauche. Critiquant la politique menée par François Hollande qu’ils ont contribué à faire élire, ils plaident pour un rééquilibrage des pouvoirs au profit du Parlement. (Mediapart)


L’affaire Cahuzac est une affaire d’Etat. Elle a mis en lumière les liens étroits qui unissent depuis des années la haute finance, l’industrie et certains responsables politiques, autour des enjeux de pouvoir et d’argent.

Cette collusion ne tient pas du hasard. Depuis les années 80, sous prétexte de compétitivité économique internationale, les gouvernements successifs ont mis en œuvre des politiques publiques productivistes au service de la libéralisation, de la dérégulation de l’économie et de la mondialisation financière.

Ces politiques, dictées par les firmes multinationales et la finance, ont entraîné des dérives insoutenables. La mise sous tutelle du pouvoir politique par la dictature de l’argent roi nous conduit à subir une crise économique, sociale et morale sans précédent. Elle mène à la prédation sans fin des ressources naturelles, à l’exploitation de la main d’œuvre salariée, à l’individualisme forcené, à l’affaiblissement des solidarités et à la corruption.

Il ne s’agit pas d’une simple histoire de morale, c’est bien notre système politique et notre modèle de développement qui sont en cause. Au-delà d’un responsable politique qui a failli, c’est tout un mécanisme de reproduction des dominations sociales. En nous focalisant sur le mensonge d’un homme, nous ne faisons que protéger l’immoralité du système lui-même.

Pour en finir avec ce système, une renaissance de notre République ainsi qu’une réorientation de la politique actuelle passant par l’adoption d’une feuille de route pour la transition démocratique, sociale et écologique deviennent indispensables.

Il s’agit désormais de prendre des actes de rupture lisibles par l’opinion et de faire preuve d’un réel volontarisme pour transformer en profondeur notre pays. Dans l’immédiat, nous souhaitons que soient réellement mises en œuvre les propositions du président de la République concernant l’interdiction pour les banques françaises comme pour les entreprises multinationales de disposer de fonds dans les paradis fiscaux, une vraie séparation entre banques de dépôts et banques d’affaires, que la France demande à ce que l’Europe oblige l’ensemble des établissements financiers de la planète à transmettre les informations sur leurs comptes. Nous souhaitons que François Hollande se souvienne vraiment que « [son] adversaire, c’est la finance », et qu’il a promis de rétablir la justice sociale.

Le sursaut démocratique que nous connaissons aujourd’hui doit aussi nous conduire à remettre en cause la Ve République, à bout de souffle plus de cinquante ans après son avènement. Les écologistes plaident pour une véritable démocratie participative et un rééquilibrage des pouvoirs au profit du Parlement qui a été dépossédé de la plupart de ses prérogatives par un pouvoir exécutif concentré autour de la seule présidence de la République. Nous sommes pour une Constituante européenne, seule à même de répondre également au déficit démocratique qui gangrène l’Union européenne, et à laquelle nous ne pouvons répondre que par plus et mieux d’Europe.

Nous avons, en tant qu’écologistes, contribué à la victoire du 6 mai de François Hollande et à la victoire aux législatives de juin 2012. Mais nous ne voulons pas que, comme en 1981, comme en 1997, la gauche au pouvoir finisse par perdre les élections parce qu’elle a fait le contraire de ce qu’attendaient ses électeurs. Parce qu’elle a appliqué les recettes de l’austérité et de la précarité à coups de chocs budgétaires (TSCG et réduction des dépenses publiques), de crédits d’impôts (CICE) et de chocs sociaux (ANI et flexibilisation du contrat de travail). Parce qu’elle a failli sur le plan éthique, parce qu’elle n’a remis en cause ni le nucléaire ni les grands projets inutiles comme Notre-Dame-des-Landes, parce qu’elle a renoncé à ses promesses sur le droit de vote des étrangers, le contrôle au faciès ou la rupture avec la Françafrique. Parce qu’enfin, elle refuse d’adopter une loi d’amnistie dans un moment où l’apaisement et la réconciliation entre les Français sont une urgence absolue.

En tant que membres d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), en tant qu’écologistes, nous ne voulons pas cette fois attendre la fin du quinquennat pour tirer le bilan de notre participation au gouvernement. Nous voulons aider nos élu-e-s et nos ministres à construire un nouveau rapport de force au sein des institutions, en s’appuyant sur une société mobilisée.

Nous, écologistes, n’avons pas d’adversaires à gauche mais voulons résolument peser pour une refondation des politiques menées par la majorité issue des élections de 2012.

C’est pour dire cela que nous serons présents dans la rue le 5 mai, en tant qu’écologistes, aux côtés d’autres forces de gauche, de la Bastille à la Nation, pour ne pas laisser le monopole de l’action de rue à une seule composante de la gauche, pour maintenir les passerelles entre toutes les gauches. Si nous pouvons diverger sur leurs objectifs, leurs méthodes, voire leur style, nous partageons en l’occurrence la même préoccupation ; nous refusons que la déception et la colère des citoyens soient canalisées par Marine Le Pen et la droite extrême.

Il faut maintenant que la gauche de gouvernement prenne ses responsabilités. Nous ne voulons ni d’un Mai 68 à l’envers comme le prônent Copé, Guaino et Boutin, ni d’un nouveau mai 2002. Une partie de la droite mime le 6 février 1934 et appelle à descendre dans la rue contre le mariage pour tous le 5 mai. Nous ne laisserons pas la rue aux homophobes, aux racistes, sexistes, fascistes et à la droite extrême. Le 5 mai, nous défendrons aussi les institutions républicaines menacées par les nostalgiques de Pétain et de l’OAS.

La gauche et l’écologie ont besoin d’un sursaut démocratique, et nous vous invitons à y contribuer. C’est comme militants EELV que nous serons présents dans la rue le 5 mai pour porter notre projet et parole écologiste et nous invitons toutes celles et ceux qui se retrouvent dans cette démarche unitaire contre la droite extrême et le FN à nous rejoindre.

Contact : 5mai.ecologiste@laposte.net

Premiers signataires :

Eva Joly, députée européenne

Sergio Coronado, député, conseiller fédéral EELV

Francine Bavay, conseillère régionale et conseillère fédérale EELV

Jérôme Gleizes, membre du bureau exécutif d’EELV

Annie Lahmer, conseillère fédérale EELV

Julien Bayou, conseiller régional Ile-de-France

Françoise Alamartine, membre du bureau exécutif d’EELV

Ont déjà signé :

Alain Coulombel, conseiller régional Rhône-Alpes

Zine-Eddine Mjati, membre du conseil politique régional des Français de l’étranger et candidat aux législatives 2002

Eric Bélistan, EELV Nice

Véronique Dubarry, adjointe au maire de Paris

Laurent Bussière Saint-André, EELV

Claude Vilain, Paris

Magali Deval, Bretagne, conseillère fédérale

Pierre-Yves Jourdain, Paris

Marie Toussaint, conseillère fédérale, membre du conseil d’orientation politique, Paris

Patrick Farbiaz, membre du conseil fédéral et du conseil d’orientation politique, Paris

Marie Aoustin, conseillère fédérale, Paris

Hicham Fassi-Fihri, Paris

Vincent Madeline, Paris

Mathieu Béchu, Strasbourg

Bruno Nicostrate, Bruxelles

Bernard Chappellier, conseiller municipal du Kremlin-Bicêtre, membre du conseil politique régional Ile-de-France et du bureau exécutif du Val-de-Marne

Aurélien Danvert, Lille

Ricardo Coronado, Bondy

Kevin Puisieux, Lille

Corine Faugeron, adjointe au maire de Paris 4e

Silvain Pastor, Languedoc-Roussillon

Annette Rimbert, Nord-Pas-de-Calais

Abdessalam Kleiche, Paris

Laure Leforestier, Conseillère régionale Haute-Normandie

Frédéric Supiot, Conseiller Fédéral EELV

Chantal Dhoukar, Conseillère fédérale EELV, Conseillère régionale Bourgogne

Jean-Marc Tagliaferri, Conseiller fédéral EELV, La Réunion

Michèle Vigne, CPR Midi-Pyrennées

Stéphane Levy, Hauts-de-Seine

Martine Landry, Franche-Comté

Alexis Réjasse, Bourgogne

Yannick Lavenne, Conseiller fédéral EELV, Nord-Pas-de-Calais

Olivier Perney, EELV

Christine Perney, EELV

Pierre Lucot, Conseiller fédéral EELV, Île-de-France

Pascal Branchu, Rennes

Fanou Mena, Tarn

Pierre Christophe, Conseiller fédéral EELV

Annick Clairin, CPR Midi-Pyrennées

Sebastien Lecoeur, Conseiller municipal EELV Bièvre Valloire

Jean-François Schneider, EELV Isère Trièves

Guy Papelier, EELV Savigny-sur-Orge

Jacques Minnaert, Conseiller fédéral EELV


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