7 janvier 1558 : L’armée française reprend Calais

lundi 8 janvier 2018.
 

Les Anglais ont pris possession de la ville de Calais, au nord du Royaume de France en 1337 au début de la guerre de cent ans. Depuis lors les souverains français n’ont de cesse de tenter de la récupérer, faisant également face aux tentatives d’annexion de la Picardie par la couronne d’Espagne. Il faut cependant attendre 1558, soit deux siècles, pour que le duc François de Guise, lieutenant général des armées, parvienne à réinvestir la cité.

La place réputée imprenable est défendue par de larges remparts renforcés de bastions. Qui plus est, elle est isolée de la terre par un fossé inondé que seule une chaussée à découvert protégée par deux fortins permet de traverser. Pourtant au cours de l’hiver 1557, le duc de Guise envoie l’armée du duc de Nevers en Champagne alors que lui-même se poste vers Saint Quentin. Au même moment, une armada de près de cinquante vaisseaux se déploie au large de Calais. Le blocus de la ville commence tandis qu’au large, les huit navires de Ponsard de Fors font la chasse aux vaisseaux anglais.

Fin décembre, les arquebusiers profitent d’une marée basse pour se poster au pied des remparts. Guise donne l’ordre de canonner la porte principale qui explose littéralement. Mais pour investir la place, les Français doivent encore assécher le fossé qui isole la citadelle. Pour cela les sapeurs creusent la digue de terre et détournent l’eau du fossé vers la Manche. Le 5 janvier, après cinq jours de préparatifs, l’assaut final est donné. L’armée du duc de Guise se précipite dans la citadelle par la brèche ouverte à coups de canons. C’est la débandade chez les Anglais qui restituent les clefs de la ville le 7 janvier 1558.

Le duc de Guise qui veut éviter un massacre se contente de garder une cinquantaine d’otages pour prévenir une éventuelle riposte anglaise, tandis que les soldats et civils anglais sont libres de partir, à la seule condition de tout abandonner sur place. Le butin se révèle considérable ; plus d’un million d’écus.

Le territoire, victime pendant deux siècles de combats sans fin entre l’Espagne, l’Angleterre et la France, devient une fois reconquis l’objet d’un suivi particulier : bornage de la frontière, nouveau partage des terres cultivables, réorganisation des 24 paroisses, reconstruction des villages. Henri II, roi de France, fait une entrée triomphale dans la ville le 26 janvier : Les anglais sont enfin « boutés » hors de France.

Aigline De Causans


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