C dans l’air : Bernard Maris et Philippe Frémeaux plaident pour le non paiement de la dette

vendredi 30 janvier 2015.
 

L’émission d’Yves Calvi, dont les plateaux font défiler quotidiennement les mêmes invités, économistes conformes en tête, largement diffusée : au quotidien et 2 fois par jours s’il vous plaît s’inscrit parfaitement dans le courant de la pensée unique.

En gros mettez vous bien dans la tête que nous avons vécu au dessus de nos moyens, que les dépenses publiques doivent être sérieusement diminuées, qu’il va falloir travailler plus longtemps, réduire les prestations sociales, restreindre les droits des sans emploi, réformer le régime des retraites etc .. etc .. ;

Pourtant l’émission de ce mercredi 8 mai a réservé quelques surprises :

Invités : Bernard Maris, Philippe Dessertine, Philippe Frémeaux, Agnès Bénassy-Quéré sur le thème " Peut-on s’asseoir sur la dette ? "

Et c’est ainsi qu’on a pu entendre un Bernard Maris (par ailleurs à Charlie Hebdo, à France inter, membre du conseil général de la Banque de France) et un Philippe Frémeaux d’ "alternatives économiques" plaider pour le non paiement de la dette, affirmer que de toute manière elle ne sera pas réglée, qu’elle est illégitime, qu’il faut remonter à 1973 au moment où Giscard et Pompidou ont interdit à l’état de continuer à emprunter auprès de la Banque de France à des taux pratiquement nuls pour voir la dette se creuser et l’état mis sous la coupe des marchés financiers.

Est évoqué le refus massif et déterminé du peuple islandais -contre l’avis de son gouvernement- de payer la dette et qui a permis de ce fait son redressement économique.

Mauvais exemple aux dires de l’économiste-financier Philippe Dessertine qui enfourche immédiatement le thème du chaos si le peuple français appartenant à la 4e puissance mondiale refusait à son tour de payer la dette !

Dans les faits il s’agit de défendre les intérêts des marchés financiers et des détenteurs de la dette publique pour aggraver considérablement le processus de privatisation de tous les biens publics comme on peut le constater en Grèce où pour le paiement de la dette ce sont les infrastructures de transports, l’eau, les forêts, les monuments publics, les îles … qui sont livrés à l’exploitation des multinationales !

La nécessité de refuser de payer la dette (déjà remboursée plusieurs fois par le jeu des taux d’intérêt) nous est une idée familière.

Ce qui est plus étonnant c’est de voir cette idée défendue sur les plateaux du conformisme et de la soumission aux marchés et à l’Union européenne cela devant un Yves Calvi éberlué !

Question d’autant plus importante et décisive que c’est au nom de la dette, du devoir envers les générations futures qu’on exige des peuples et des travailleurs de se serrer la ceinture, de renoncer aux conquêtes sociales séculaires pour plus de "compétitivité" … du capital.

Processus en cours aussi au Portugal ou en Espagne et formaté par l’Union européenne, instrument de destruction des acquis populaires aux mains des monopoles capitalistes. Pour la France, Bruxelles somme le gouvernement, ravi d’obéir, de s’attaquer à nouveau aux retraites, d’ouvrir "à la concurrence" l’ensemble des transports ou d’engager de nouvelles privatisations.

L’illégitimité de la dette est une bataille d’idées à mener résolument dans les entreprises pour gagner l’ensemble des salariés, la classe ouvrière à la lutte pour la défense desdites conquêtes et à la nécessaire contre-offensive pour faire reculer le capital sur ses projets de casse et s’engager dans une véritable politique anticapitaliste !

Le débat sur l’opportunité de payer la dette doit donc être engagé en grand devant l’opinion publique, de manière contradictoire en en terminant avec la confiscation de la parole par les serviteurs de l’oligarchie dont l’émission "C’est dans l’air" qui opère sur le service public mais qui est en fait sous la dépendance financière du groupe Lagardère (Maximal Productions)constitue un fleuron !

L’émission du 8 mai dernier étant l’exception qui confirme la règle !

Sortons donc de la culpabilisation, engageons le débat et un mouvement de masse pour refuser de payer leur dette !

Le Front Syndical de Classe


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