Le jour où Clément Méric a été assassiné par l’extrême-droite

jeudi 13 juin 2013.
 

La violence sauvage qui a assassiné Clément Méric n’est pas fortuite. C’est une culture méthodiquement inculquée et entretenue par des groupes d’extrême droite. Elle s’exprime à tous propos, en toutes circonstances comme un mode considéré comme admirable par ces groupes. Il a connu un développement particulier du fait de son impunité et de la campagne de dédiabolisation du Parti des Le Pen auxquels ces groupes sont liés.

L’impunité est le fait d’un ministre de l’intérieur intéressé à manipuler l’opinion en laissant agir ces groupes pour discréditer les manifestations dans lesquels ils se nichent. La banalisation des Le Pen complaisamment entretenue en même temps que j’ai été continuellement diabolisé, a ouvert un espace de légitimité et d’encouragement à l’extrême droite dans toutes ses composantes.

Je sais qu’il ne faudra pas longtemps avant que la machine à calomnier et à insulter se remette en marche dans ce registre pervers. Je note que la première arrestation dont j’ai l’écho ce matin est celle d’un jeune qui aurait menacé madame Le Pen sur internet, coïncidence médiatique qui ne manque pas d’impressionner. Mais il est possible aussi que les nombreux journalistes et photographes présents à Henin Beaumont aux législatives de 2012 retrouvent la mémoire.

Il est possible qu’ils se souviennent d’avoir vu les militants des JNR, et leur chef, diffuser sur les marchés. Peut-être même retrouveront-ils la photo de la poignée de main que madame Le Pen leur donna ! D’ici là nous les publierons nous même pour éviter que madame Le Pen puisse être une nouvelle fois complaisamment disculpée de sa responsabilité morale dans les activités de ces groupuscules violents.

Le ministère de l’intérieur doit dissoudre ces groupes. La complaisance et la dédiabolisation systématique des Le Pen doit cesser. Nous ne devons plus être si seuls avec les militants « anti-fa » à porter le poids de la résistance pendant que d’autres jouent sans vergogne l’instrumentalisation.

Jean Luc Mélenchon

PS : Un buzz médiatique affirme que Clément aurait été membre de notre parti. Nous en aurions eu beaucoup d’honneur. Mais ce n’est pas le cas. Nous avons milité ensemble et dans certaines circonstances assez étroitement. Mais Clément Méric avait ses propres engagements, notamment syndical à Sud. Sa mémoire et le devoir de l’honorer s’impose à tous, sans condition ni réserve.


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