Benito Mussolini, (1883-1945), inventeur du fascisme

jeudi 3 mars 2022.
 

Jeunesse

Le petit Benito est violent à l’école. Il blesse notamment un de ses camarades avec un couteau (on ne verrait plus de ça de nos jours, ma brave dame !)

Il s’inscrit au Parti socialiste, puis pour éviter le service militaire, il s’échappe en Suisse où il sera arrêté pour vagabondage, il fait des petits boulots, un peu de syndicalisme et se fait surveiller par la police helvète.

Il rentre en Italie en 1904 à l’occasion d’une amnistie royale, et devient prof de français ! Il est toujours socialiste actif. En 1911 il est condamné à un an de prison pour participation à une manif interdite.

La guerre éclate, il se déclare dans un premier temps contre la participation de son pays. Puis change d’avis et réclame l’entrée en guerre de l’Italie. Du coup il est viré du Parti socialiste, puis après s’être pas mal agité, il est envoyé au front, et en revient blessé. Il déclare alors que les anciens combattants ont le "droit" de gouverner l’Italie. Na !

Activisme

A partir de l’automne 1917, il reçoit des fonds du MI5 pour aider ses partisans à intervenir contre les syndicalistes (1)

Mussolini crée les "Faisceaux de combat" en 1919 qui se prennent une pâtée aux élections.

En 1921, il est élu député sur une liste composite. Les fascistes défilent et agissent désormais en chemises noires en multipliant les agressions physiques contre les opposants au fascisme, (socialistes, communistes, syndicalistes). Les milieux d’affaires et le patronat sont ravis de trouver ces alliés inattendus...

Le 7 novembre 1921, les faisceaux se transforme en Parti national fasciste.

En août 1922, la gauche lance une grève contre les violences fascistes. En réaction ces derniers occupent plusieurs mairies (Milan, Gênes, Livourne, Parme…), après de violents combats armés. C’est le début de la "révolution fasciste".

Le 24 octobre 40 000 chemises noires défilent à Naples et réclament le pouvoir. Les fascistes organisent à partir du 31 octobre 1922, la "marche sur Rome", des fachos venant de toutes les régions déboulent à Rome. Ils seront entre 30 000 et 100 000 personnes, ce qui n’est pas grand-chose mais une habile propagande transformera cette opération en succès.

Mussolini très courageux, reste à Milan en attendant le développement de l’opération et ne rejoint Rome que quand l’opération est considérée comme réussie

Le pouvoir

Le Roi Victor-Emmanuel III, propose à Mussolini le poste de ministre des Affaires étrangères, qu’il refuse. Puis il lui propose de former un nouveau gouvernement de coalition. Il accepte. Les officiers supérieurs et les industriels se frottent les mains

Le 24 novembre 1922, il obtient (pour une année) les pleins pouvoirs en matière économique et administrative afin de rétablir l’ordre. Le 14 janvier 1923, les chemises noires sont institutionnalisées et se transforme en Milice volontaire pour la sécurité nationale (MVSN).

Aux élections du 6 avril 1924, les listes soutenues par les fascistes obtiennent 65% de voix. Le scrutin de déroule dans un climat de violence et d’intimidation, (les adversaires du fascisme sont molestés à coups de gourdins ou forcés à boire de l’huile de ricin.) à ce point que le député socialiste Giacomo Matteotti demande l’annulation des élections.

En 1923 la religion catholique est introduite dans l’enseignement et les crucifix dans les salles de classes.

Le 11 juin 1924, Matteotti est enlevé et assassiné par les fascistes. Le 3 janvier 1925, Mussolini qui se fait désormais surnommé "le Duce" (le guide) déclare assumer "toutes les responsabilités historiques, politiques et morales" de l’assassinat.

La dictature fasciste est dès lors clairement installée.

Après être devenu chef du gouvernement, Mussolini est l’objet d’une série d’attentats dont il réchappera à chaque fois (les dictateurs ont toujours eu de la chance).

Le fascisme ordinaire

Loi du 24 décembre 1925 : tous les fonctionnaires qui refusent de jurer fidélité à l’État italien seront destitués.

Loi du 31 décembre 1925 : les journaux ne peuvent être dirigés, écrits et imprimés que s’ils ont un responsable accrédité par le préfet (et donc indirectement par les fascistes).

Loi du 4 février 1926 : Les maires et les conseils municipaux sont supprimés et remplacés par des podestats nommés par décret

Le 3 avril 1926 : suppression du droit de grève. Les conventions collectives ne peuvent être signées que par les syndicats reconnus par l’État fasciste.

Le 3 avril 1926, les modalités d’embrigadement de la jeunesse sont édictées dans le but de "réorganiser la jeunesse d’un point de vue moral et physique", ainsi qu’à l’éducation spirituelle et culturelle et à l’instruction prémilitaire, des jeunes Italiens de 8 à 18 ans. (Toutes les organisations de jeunesse non inféodés au fascisme seront dissoutes en 1927)

Le 5 novembre 1926 : dissolution des tous les partis politiques (sauf le PNF). Un tribunal spécial pour la sécurité de l’État est créé.

Le 30 décembre 1926, le fascio est déclaré symbole de l’État.

Le 14 mars, 1928 : Modification du processus électoral : les députés seront élus dans un collège unique sur proposition de la confédération nationale des syndicats fascistes et autres associations culturelles inféodés au régime.

Le 11 février 1929, Mussolini négocie avec la Pape Pie XI. Ce dernier se voit attribué 0,44 km² de terrain sans douanier, ni barbelés qui formeront l’état confetti appelé Cité du Vatican. Tout content notre pape qualifie Mussolini d’homme de la providence !

Le 24 mars 1929 : Référendum pour approuver ou non la liste de députés proposé par les organisations fachos. Le vote n’est pas secret, on vote avec une carte verte, blanche et rouge pour le oui, avec une carte blanche pour le non : Résultat 98,4 % de oui

Le 6 septembre 1934, Mussolini déclare prendre ses distances avec le nazisme(2) : "Trente siècles d’histoire nous permettent de regarder avec une pitié suprême certaines doctrines qui sont prêchés au-delà des Alpes par les descendants de ceux qui étaient illettrés alors que Rome avait Cesar, Virgile et Auguste"

1937 : Premier décrets raciaux : Ils interdisent le concubinage (et le mariage) entre citoyens italiens et les africaines.

1938 : Lois raciales introduisant des discriminions importantes à l’égard de la communauté juive (3)

Politique étrangère

A partir de 1934 suite à une provocation, l’Italie entre en guerre contre l’Ethiopie, celle-ci résistera vaillamment malgré son sous-équipement militaire à une armée italienne de 500.000 hommes. Mussolini ne devra sa victoire qu’à l’utilisation massive d’armes chimiques et au massacre des populations civiles.

Le 24 juillet 1936, il donne un coup de main à Franco en Espagne en guerre civile depuis que ce dernier à pris le pouvoir.

En mars 1938, Hitler envahit la Tchécoslovaquie sans en aviser Mussolini qui, mécontent et désireux de se placer sur un pied d’égalité avec l’Allemagne, ordonne l’occupation et l’annexion de l’Albanie.

Mussolini et les autres

Hitler considère Mussolini comme son "maître"

Churchill, en 1926, le définit comme " le plus grand législateur vivant " et encore en 1940, " un grand homme "

Franklin D. Roosevelt l’admire

Gandhi affirme que " le Duce est un homme d’État de premier plan, complètement désintéressé, un super-homme "

Seconde Guerre mondiale

Le 1er septembre 1939, l’Allemagne envahit la Pologne, la Seconde Guerre mondiale commence. Mussolini déclare la "non belligérance " de l’Italie. En fait il attend (comme d’habitude). La France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis le pressent de rester neutre. Il attend toujours.

Le 13 juin 1940, suite aux (inattendus) succès de l’armée allemande. Mussolini vole au secours de la victoire et déclare la guerre à la France et à la Grande-Bretagne

A ceux de son entourage qui rouspètent (bien timidement) il déclarera : "J’ai besoin de quelques milliers de morts pour m’asseoir à la table des négociations"

1940 L’Italie attaque la Grèce, c’est un fiasco, les grec soutenus par 70 000 soldats britanniques, obligent les italiens à se réfugier en Albanie.

Le 19 juillet 1943, Mussolini a plus ou moins l’idée de signer une paix séparée. Hitler l’en dissuade.

Le début de la fin

Le 24 juillet 1943 : Le Grand Conseil du fascisme demande l’abandon des responsabilités de Mussolini au profit du roi. Le roi informe Mussolini de son remplacement par Badoglio, puis le fait arrêter et interner. (En réalité, Victor-Emmanuel III sent le vent tourner et veut sauver sa dynastie)

Le chaos s’installe en Italie (le Nord est envahi par les allemands, tandis que l’extrême sud est contrôlé par les alliés)

Le 12 septembre, un commando de parachutistes SS allemands libère Mussolini, et l’embarque en Allemagne où il rencontre Hitler. Ce dernier l’engage à résister.

Le fantoche

Le 18 septembre à la radio, Mussolini proclame la reconstruction du parti fasciste et constitue la République sociale italienne.

27 septembre 1943 : La République sociale italienne occupe le nord et le centre de l’Italie. Le gouvernement s’installe près de Milan, notamment dans la ville de Salo (d’où le nom république de Salauds, pardon de Salo). C’est en fait désormais un État fantoche contrôlé par les Allemands. C’est eux qui commandent, la déportation des juifs italiens commence, organisé par la RSI pour le compte des allemands.

Epilogues

Avril 1945, les allies gagnent chaque jour du terrain, l’Allemagne est en train de perdre la guerre. Mussolini après avoir tenté de négocier sa réédition avec le cardinal Schuster, fuit vers la frontière suisse. Le 27 avril il est reconnu par les résistants et arrêté. Il sera fusillé le lendemain, 28 avril en compagnie de sa maîtresse Clara Petacci.

Leurs corps seront ensuite pendus par les pieds et exposés à la foule à Milan.

Le 30 avril Hitler après avoir tué son chien, se suicide en compagnie de sa maîtresse Eva Braun

Mussolini fut ensuite enterré dans le caveau de famille autour duquel tous les ans quelques nostalgiques en chemisettes noires viennent pleurnicher leur haine de la démocratie.

Citations autorisées

- La guerre seule porte toutes les énergies humaines à leur tension maximum et imprime le sceau de noblesse sur ceux qui ont le courage de lui faire face.
- Tout dans l’Etat, rien contre l’Etat, rien en dehors de l’Etat.
- Il y a des libertés : la liberté n’a jamais existé.
- Les notions de citoyen et de soldat sont inséparables
- Les socialistes nous demandent notre programme ? Notre programme est de briser les têtes des socialistes.
- Nous avons été les premiers à affirmer que plus les formes de civilisation sont compliquées, plus la liberté individuelle doit être restreinte.

Postérité

Mussolini n’a tué personne, il a envoyé des gens en vacances sous forme d’exil intérieur. (Sergio Berlusconi, 2003)


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