Egypte, Tunisie : République ou théocratie ? Telle est la question.

lundi 15 juillet 2013.
 

L’islamisme, partout où il est parvenu à accumuler suffisamment de forces pour se lancer à la conquête du pouvoir, le fait en créant sa propre armée. La violence lui est à la fois inhérente et indispensable.

Elle lui est inhérente, parce que son projet est un projet d’exclusion et de dictature, et en cela la violence traduit la quintessence de ce projet (Passés les « moments révolutionnaires », la théocratie fait des châtiments et exécutions publiques un élément clef de sa politique de contrôle et d’asservissement du peuple).

Elle leur est indispensable, parce qu’ils savent pertinemment que la démocratie et la république sont antinomiques de leur projet donc ils en programment le démantèlement.

Les deux expériences les plus récentes sont édifiantes à ce sujet : Morsi et Ghanouchi, ont déployé la même stratégie politique : Noyautage des appareils d’État, mise en place de corps paramilitaires (dits de protection de la révolution), articulation de leurs propres avancées avec la montée en puissance du Djihadisme salafiste,…

La violence est donc là, inscrite dans le projet intégriste lui-même. Comment y faire face ? Par la violence des corps constitués dépositaire du monopole de la violence ? Ou par une contre-violence révolutionnaire des citoyens en armes ? C’est un débat à mener, si tant que nous soyons d’accord pour acter le fait que la violence est intrinsèquement inscrite dans le projet théocratique des frères musulmans, des salafistes et de leurs sponsors du Conseil de Coopération du Golf. La RÉPUBLIQUE a-t-elle le droit, le devoir de se défendre ?

Reste que l’action des corps constitués, dépositaires du monopole de la violence, est loin d’être neutre. Elle est inscrite dans des intérêts et des stratégies qui ne recoupent, partiellement ou entièrement, les intérêts populaires que dans la mesure où les rapports de forces nationaux et internationaux sont en faveur ou en défaveur des forces populaires. L’action politique de masse et l’expression d’une solidarité internationale puissante pèsent sur l’orientation de cette violence et peuvent réussir à l’inscrire au service des intérêts populaires et de la défense des institutions démocratiques des nations attaquées par la théocratie islamiste.

Alors que des considérations « démocratistes » peuvent au contraire affaiblir le poids du front républicain et accentuer les fissures qui le traversent et pousser les pans aux intérêts les plus étroits à chercher le compromis avec les forces de l’ultra-réaction islamiste. Cette éventualité doit absolument être combattue.

Ce n’est pas par rapport aux règles de fonctionnement d’une république qu’il faut juger de l’action face à l’islamisme, sauf à considérer que l’islamisme est intégrable dans une république. Il faut en juger dans le cadre de la confrontation à mort entre deux projets antinomiques : la république d’un côté et la théocratie de l’autre. C’est une confrontation historique, il faut la prendre en tant que telle et l’approcher avec les catégories propres à ce type de confrontations (1789, 1917, Juin 1940, ....)

Mohand

Egypte : brève remarque de prudence (Jean-Luc Mélenchon)


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