Retraites : 3000 socialistes lancent un appel "pas un trimestre de plus, pas un euro de moins !

mardi 3 septembre 2013.
 

- D) « Si on vit plus longtemps, c’est pour en profiter plus longtemps » Déclaration à propos de l’intervention du Premier ministre

- C) 3000 socialistes lancent un appel "pas un trimestre de plus, pas un euro de moins

- B) Résolution du bureau fédéral du PS des Pyrénées-Atlantiques du jeudi 4 juillet 2013

- A) Résolution adoptée à l’unanimité du conseil fédéral du PS de Haute-Loire

D) « Si on vit plus longtemps, c’est pour en profiter plus longtemps »

Déclaration à propos de l’intervention du Premier ministre

Le projet de réforme des retraites, présenté le 27 août par le Premier ministre, est moins pire que ce qu’annonçaient les intentions diffusées dans les semaines précédentes. Par exemple, ce projet ne retient pas la sous-indexation par rapport aux prix de la retraite sécurité sociale (mais il maintient la désindexation des retraites complémentaires). Il avance, mais sans précisions, une meilleure prise en compte des maternités, des années d’étude et de formation. Il améliore même la validation des périodes de temps partiel. Il fait enfin une petite entorse au tabou posé par le Medef contre l’augmentation des cotisations sociales.

Nous y voyons le résultat des positions affirmées par plusieurs directions syndicales lors de la concertation que le gouvernement a tenue avec elles, et aussi par le succès exceptionnel rencontré par notre appel de « socialistes pour les retraites », que nous avons rendu public à La Rochelle et qui rassemble aujourd’hui 4 000 signatures socialistes.

Toutefois, le compte n’y est pas. En effet, après vingt ans de recul des droits des ayants droit, à cause des contre-réformes de Balladur, Fillon et Sarkozy, notamment, le nombre d’annuités exigées pour le taux plein s’est accru et, mécaniquement, le montant des pensions a baissé. Qu’il y ait un nouveau recul est inacceptable. Nous disons « pas un trimestre de plus, pas un euro de moins ». Or, précisément, le Premier ministre a annoncé l’allongement de 41,5 annuités à 43. Et l’augmentation des cotisations sociales de 0,3 point est appelée à reposer en partie sur les salariés. Quant à l’augmentation de la part patronale, elle pèsera sur les familles puisqu’elle sera compensée par une baisse des cotisations (patronales) aux caisses d’allocations familiales !

L’allongement du nombre d’annuités à 43 en 2035 est la poursuite, à partir de 2020 et au même rythme, de ce que la loi Fillon avait défini jusqu’en 2020. C’est la mesure préférée par le Medef pour faire baisser les pensions et forcer les plus riches à recourir aux assurances privées. Elle augmente le chômage des jeunes. C’est la mesure qui pénalise le plus les femmes : en raison des annuités manquantes, la décote scandaleuse qui les accompagne transforme l’écart moyen de 25 % entre les salaires des hommes et des femmes en un écart moyen de 40 % pour les pensions de retraite.

Bref, on menaçait de nous voler 200 euros, on ne nous en vole que 100 : nous ne sommes pas satisfaits, pour autant ! Copie à revoir…

Pierre Ruscassie, membre du bureau fédéral du PS-64, le mercredi 28 août 2013.

C) Retraites : 3000 socialistes lancent un appel "pas un trimestre de plus, pas un euro de moins !"

"Il y a 30 ans avec toute la gauche, c’est nous qui instaurions le droit à la retraite à 60 ans" rappellent ces membres du PS. Parmi eux, 10 membres du bureau national, dont Gérard Filoche et Marie-Noëlle Lienemann et 20 membres du Conseil national du parti. "Nous autres, socialistes, le disons avec force : Pas un trimestre de plus, pas un euro de moins !"

"Il y a 30 ans avec toute la gauche, c’est nous qui instaurions le droit à la retraite à 60 ans.

En 1993, 1995, 2003, 2007, 2010, la droite n’a cessé de remettre en cause le droit à la retraite et a sévèrement baissé le niveau de nos retraites. La retraite médiane nette (une fois payée la CSG et la CRDS) est, aujourd’hui, égale à 993 euros par mois.

En mai et juin 2012 la gauche a été élue pour défendre nos droits à retraite, pas pour les remettre en cause.

C’est à nous, la gauche, de défendre le droit au bonheur après 40 années de labeur. Les meilleures années de la retraite c’est entre 60 et 65 ans. Les plus dures années au travail, c’est entre 60 et 65 ans. Si on vit plus longtemps, c’est en partie grâce à la retraite à 60 ans. Si on vit plus longtemps ce doit être pour en profiter plus longtemps.

Depuis 1994, l’espérance de vie à 60 ans a gagné un peu plus de 2,5 ans en moyenne. Or il faut maintenant cotiser 4 ans de plus qu’à l’époque pour une retraite à taux plein. Nous perdons donc plus d’une année de retraite en bonne santé. C’est inacceptable !

L’espérance de vie augmente… donc nous devrions travailler plus longtemps ? Faux : chaque actif produit aujourd’hui 5 fois plus qu’en 1949. En dépit de toutes les exigences de la Commission européenne, rien n’oblige à reculer l’âge de départ, rien n’oblige à augmenter les annuités, rien n’oblige à baisser le niveau des pensions.

La droite, les libéraux, l’UE, la BCE, le FMI, le Medef, tous veulent baisser le montant des retraites, aligner tous les régimes vers le bas, porter l’âge du départ à la retraite à 65 et 70 ans et les annuités cotisées à 45 ans ! La vraie raison n’est pas de sauver le système par répartition mais, au contraire, d’obliger ceux qui peuvent, à souscrire à des assurances privées.

Les prévisions de « déficits structurels » se sont révélées fausses :

- l’espérance de vie ne s’allonge pas autant qu’annoncé et l’espérance de vie en bonne santé, autour de 62 ans selon l’INSEE, se réduit depuis 2008 ;

- la natalité de notre pays connaît un « boom » depuis 2000, avec 850 000 naissances par an, le double de ce qui était prévu. Il y aura assez de jeunes pour cotiser pour les retraites… si on crée de l’emploi !

Quant aux « déficits conjoncturels » ils sont limités, dus au chômage de masse et au blocage des salaires et des cotisations sociales.

La France n’a jamais été aussi riche et les richesses aussi mal redistribuées. En 1982, les dividendes percevaient 3,2 % du produit intérieur brut. En 2011, ils se partageaient 9,3 % du PIB. C’est 180 milliards d’euros par an, versés aux actionnaires, après que les entreprises ont effectué leurs investissements productifs. 180 milliards dont la plus grande partie ira gonfler de nouvelles bulles spéculatives plutôt que de financer nos retraites et augmenter les salaires.

Il n’y a pas d’urgence à une nouvelle réforme des retraites.

Il y a urgence, du fait de la récession, à relancer l’emploi, la consommation populaire et l’investissement public.

Ceci suppose une meilleure répartition des richesses, donc un meilleur partage du travail et un partage des revenus plus favorable à ceux du travail.

Accepter l’allongement du nombre d’annuités, aujourd’hui ou demain, aggraverait la situation.

Prétendre, comme l’affirme le Medef, que nous aurions le libre choix de continuer à travailler ou de prendre notre retraite est un mensonge. Dans le secteur privé, 60 % de ceux qui prennent leur retraite ne sont plus au travail, ils sont au chômage, en maladie ou en invalidité. 40 % des salariés du public et du privé n’ont pas le nombre d’années suffisant pour bénéficier d’une retraite à taux plein et subissent une décote, surtout les femmes.

Obliger les salariés âgés à travailler plus longtemps, est une aberration alors que des centaines de milliers de jeunes sont à la recherche d’un emploi.

Depuis 2010, le Parti socialiste a élaboré de solides propositions :

- « l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans » ;

- « la possibilité pour les salariés ayant occupé des emplois pénibles de bénéficier d’une retraite anticipée » ;

- « un niveau de pension permettant aux retraités de vivre correctement » ;

- « l’introduction de nouvelles ressources dans le système en mettant à contribution les revenus du capital à hauteur de 19 milliards d’euros » ;

- « la sauvegarde du système de répartition ».

La gauche élue doit aussi, pour rétablir la confiance en notre système de retraites par répartition :

- prendre en compte les années d’études, de formation, de stage, d’apprentissage, notamment pour les jeunes ;

- combler la différence du montant des retraites entre les hommes et les femmes qui perçoivent, en moyenne, 40 % de moins ;

- garantir un taux de remplacement à 75 % du revenu d’activité, revaloriser les retraites inférieures au Smic, refuser toute désindexation des retraites et refuser qu’il puisse y avoir des retraités vivant sous le seuil de pauvreté.

Nous autres, socialistes, le disons avec force : Pas un trimestre de plus, pas un euro de moins !"

Les signataires :

Gérard Filoche - (Paris) membre du bureau national,

Véronique Lacoste - (Roquefort-les-Pins, 06) membre du bureau national,

Frédéric Lutaud - (Paris) membre du bureau national,

Jonathan Muñoz - (Cognac, 16) membre du bureau national, premier secrétaire fédéral de Charente,

Julien Dray - (91) membre du bureau national, vice-président du Conseil régional d’Île de France,

Marie-Noëlle Lienemann - (Paris 13ème Est, 75) membre du bureau national, sénatrice,

Anne Ferreira - (Saint-quentin, 02) membre du bureau national, vice-présidente du Conseil régional,

Marie Bidaud - (Riscle/Barcelonne Du Gers, 32) membre du bureau national,

Jean-Michel Augé - (Jean Jaurès, 67) membre du conseil national,

Gérard Berthiot - (Châlons-en-Champagne, 51) membre du conseil national, vice-président du Conseil régional,

David Cayla - (Angers, 49) - membre du conseil national,

Johann Cesa - (Feurs, 42) membre du conseil national,

Rémi Demersseman-Pradel - (Plaisance-du-Touch, 31) membre du conseil national, du bureau fédéral, du bureau national de la FNESR, conseiller municipal de Plaisance-du-Touch,

Sybille Fasso - (Paris 10) membre du conseil national et de la commission administrative de Paris 10,

Géraldine Gay - (Laure Minervois, 11) membre du conseil national, conseillère municipale,

Colette Gros - (pays de Romans, 26) membre du conseil national

Virginie Houadec - (Toulouse-12, 31) membre du conseil national et du conseil fédéral,

Eric Thouzeau - (Nantes-est, 44) membre du conseil national et du bureau fédéral, élu au Conseil régional des Pays de Loire...

La liste complète à retrouver sur Socialistes pour les retraites :

http://www.socialistes-pour-les-ret...

B) Résolution du bureau fédéral du PS des Pyrénées-Atlantiques du jeudi 4 juillet 2013

Le bureau fédéral du PS des Pyrénées-Atlantiques demande que le bureau national de notre parti prenne position contre les recommandations du rapport Moreau, à propos du financement des retraites. Le BN doit exprimer clairement et sans ambiguïté son opposition à toute baisse du montant des pensions, que ce soit par une augmentation du nombre d’annuités, par un recul de l’âge légal ouvrant le droit à la retraite ou par une modification de la base de calcul.

Ce rapport suggère principalement d’augmenter la durée de cotisation à 43 ans pour la génération née après 1962, puis à 44 ans pour les personnes nées après 1966, contre une durée de 41,5 ans actuellement.

Si ces recommandations étaient suivies par notre gouvernement, les nouvelles générations seraient obligées d’attendre l’âge de 67 ans pour bénéficier d’une retraite à taux plein, sans décote, parce que c’est à 29 ans en moyenne que les jeunes obtiennent un emploi stable. Comment, alors, échapper à une baisse de sa pension ?

En outre, retarder de fait l’âge de départ, pour ceux qui occuperaient un emploi jusqu’à 67 ans, c’est encore aggraver le chômage des femmes, qui est supérieur à celui des hommes, et des jeunes, qui dépasse 15 %. Qu’il y ait déjà 5 millions de chômeuses et de chômeurs n’est-ce pas insupportable ? Alors pourquoi faudrait-il abandonner la priorité à l’emploi ?

Aucune raison ne justifie de remettre en cause l’avancée de 65 ans à 60 ans, que nous avons réalisée en 1982 pour que les salariés puissent bénéficier du droit à la retraite plutôt que mourir avant de l’atteindre. Incontestablement, cette mesure a permis d’augmenter l’espérance de vie à 60 ans. D’ailleurs, les années de 60 à 65 ans sont les plus dures au travail. N’oublions pas que l’espérance de vie sans incapacité (EVSI) est de 61,8 ans en France. Mais, de 60 à 65 ans, ce sont les meilleures années de la retraite : pourquoi en priver les salariés ?

Baisser le montant des pensions, serait pousser les salariés (ceux qui le pourraient…) à prendre une assurance auprès de compagnies privées qui vont déjà bénéficier des cotisations des complémentaires « santé ». Le déficit des caisses de retraites, qui est annoncé comme pouvant être de 20 milliards d’euros en 2020, représente les allègements de cotisation dont ont, déjà bénéficié les entreprises sans conditions ni contrepartie, il serait logique que le déficit des caisses de retraites soit comblé par une augmentation de 1,1 point de la part patronale des cotisations « retraite » (selon le COR).

Le bureau fédéral propose d’augmenter ces cotisations patronales et de rejeter tout allongement des annuités et toute baisse des pensions : « pas un trimestre de plus, pas un euro de moins ».

A) Résolution adoptée à l’unanimité du conseil fédéral du PS de Haute-Loire

Le gouvernement a choisi d’inscrire une nouvelle réforme des retraites au menu de la 2e conférence sociale du quinquennat la considérant essentielle pour préserver notre système par répartition. Nous souhaitons que cette réforme soit conduite par des négociations sans précipitation, ni ultimatum. Rappelons qu’en Suède, une telle réforme a nécessité plusieurs années d’élaboration. Nous sommes conscients que le déficit actuel de 20 milliards d’euros pose problème mais rappelons que ce montant ne représente que moins d’un tiers des fraudes fiscales.

Dans l’histoire récente, la gauche au pouvoir reste associée, y compris par des citoyens d’autres sensibilités à des avancées sociales fortes avec notamment les 35H et surtout la retraite à 60 ans en 1981. Que souhaitons-nous inscrire dans l’histoire ?

Nous considérons que les décisions qui seront prises en septembre prochain devront s’inscrire dans une démarche de progrès et en opposition aux contre-réformes Raffarin-Fillon-Sarkozy, qui n’ont réglé aucun problème. Dans les nombreux défilés des manifestations de l’époque, nous étions nombreux, nous socialistes à proposer une démarche alternative et progressiste. Nous serons rappelés demain à nos engagements d’alors.

En 2010, notre parti peut s’enorgueillir d’avoir travaillé et élaboré des propositions cohérentes basées sur des statistiques implacables. Au sempiternel rappel « l’espérance de vie s’allonge », nous répondons que l’espérance de vie en bonne santé en France comme partout en Europe et aux États-Unis baisse ou stagne dans le meilleur des cas : selon une étude de l’INSEE de 2010, les Français ont perdu 1 année d’espérance de vie en bonne santé (62 ans pour les hommes et 63,5 ans pour les femmes) depuis la crise de 2008.

Ajoutons que ces statistiques rappellent cruellement les inégalités sociales lourdes de conséquences pour l’espérance de vie. À 35 ans, un ouvrier a une espérance de vie de 7 ans inférieure à celle d’un cadre.

Les hypothèses récentes qui circulent dans les médias laissent planer de sombres doutes sur les décisions gouvernementales et nous espérons que nos camarades sauront se rappeler les positions qui étaient les leurs il y a de cela 3 ans à peine, reprises d’ailleurs pendant la campagne présidentielle de 2012. Parmi elles, citons quelques exemples emblématiques en citant un texte adopté par le BN le 18 mai 2010 :

- « le maintien de l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans »,
- « faire en sorte que les salariés ayant occupé des emplois pénibles puissent bénéficier d’une retraite anticipée par exemple en majorant d’un coefficient les trimestres travaillées dans ces conditions »,
- « un niveau de pension permettant aux retraités de vivre correctement »,
- « l’introduction de nouvelles ressources dans le système, alors que la droite n’a jamais pris d’initiative sur ce plan (…) élargissement de l’assiette des cotisations à la valeur ajoutée, le prélèvement sur les stocks-options »,
- « la sauvegarde du système de répartition ».

Sur ce dernier point, nous serons particulièrement sensibles aux orientations du gouvernement sur la durée de cotisations. L’augmenter inconsidérément, reviendrait à accentuer un système à deux vitesses déjà connu : les plus aisés peuvent souscrire des assurances privées pour s’assurer des retraites confortables quand les plus en difficulté s’enfoncent dans la précarité par une retraite tronquée par des décotes insupportables. Rappelons que le fonds de réserve pour les retraites, mis en place par Lionel Jospin et largement fragilisé par la droite, peut constituer un outil puissant de mise à contribution des revenus du capital.

En soutien à notre gouvernement, nous considérons que la bataille capitale à mener est celle de l’emploi. Seule la diminution durable et drastique du chômage nous permettra de pérenniser notre système de retraites.

Certains que nos instances nationales sauront respecter les militants et leur parole d’hier, certains que notre parti ne choisira pas la voie de la régression mais celle de l’histoire progressiste, nous militerons dans les semaines qui viennent en ce sens.

Le 27 juin 2013


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