Débat national sur la Transition énergétique : l’arrogance éhontée du patronat français

mardi 30 juillet 2013.
 

Le Conseil National du Débat sur la Transition énergétique (CNDTE) vient de rendre ses conclusions après plus de huit mois d’échanges. Le document de synthèse du débat propose des pistes floues ou très en deçà des enjeux. C’est une régression flagrante face aux objectifs initiaux du débat national. Il faut dire que ce débat était faussé depuis le début, le nucléaire en étant exclu de fait. Le patronat français (Medef, CGPME, Union professionnelle artisanale et la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) a tout tenté pour saborder les idées nouvelles, nécessaires à la transition énergétique. Nous regrettons par ailleurs la position d’autres organisations qui, lors de ce débat, ont semble-t-il défendu un modèle qui, selon nous, ne préservera pas l’emploi à moyen terme car il ne répond pas aux enjeux de la transition énergétique.

Le patronat refuse l’idée de l’efficacité énergétique et les objectifs de réduction de consommation énergétique, laisse la porte ouverte aux gaz de schiste et lorsqu’il s’agit de financer, veut faire payer le prix fort aux ménages. Il refuse par ailleurs les objectifs d’augmentation des énergies renouvelables, et a tenté de faire admettre qu’ « il est incohérent de recommander la fermeture de centrales nucléaires sûres et rentables ».

Voyant que les préconisations s’orientaient vers la sobriété et l’efficacité énergétique, le MEDEF de Pierre Gattaz adopte une position antidémocratique d’une arrogance peu commune, en refusant au dernier moment les conclusions du débat après avoir fait vidé le texte de son contenu.

Le Parti de Gauche réaffirme qu’il est irresponsable de ne pas soumettre la question du nucléaire à un grand débat national qui aboutirait à un referendum démocratique sur le sujet, alors que la catastrophe de Fukushima ne cesse d’inquiéter le monde et que la sécurité nucléaire et la sûreté de nos centrales sont affaiblies par l’exploitation des sous-traitants, comme l’a démontré notre contribution au DNTE et la récente intrusion de Greenpeace sur Tricastin. C’est le productivisme acharné, relayé par la recherche effrénée du maximum de profit qui a, depuis les années 70, organisé notre modèle énergétique, en particulier notre production d’électricité à 75 % d’origine nucléaire.

Le Parti de Gauche défend l’idée que la transition énergétique que nous imposent l’épuisement des ressources et le dérèglement climatique aujourd’hui, nécessite une planification écologique d’envergure qui remette en cause un modèle à bout de souffle. Cela passe pour nous notamment par un Pôle public de l’Energie. Penser l’avenir énergétique de la France et de l’Humanité, c’est avant tout limiter notre dépendance à des sources d’énergie qui ne sont pas illimitées.

Le Parti de Gauche regrette que ce débat ait été manipulé par ceux qui ne pensent le développement de notre société qu’à travers le prisme de la croissance capitaliste.
 Il reste mobilisé pour empêcher que le gouvernement ne capitule encore face aux pressions des divers lobbies de l’énergie qui ont déjà obtenu la démission de 2 ministres de l’écologie.

Didier Thévenieau, Mathieu Agostini


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