Appel pour développer le service public de la culture.

samedi 10 février 2007.
 

NOUS INTERPELLONS AUJOURD’HUI CHAQUE CANDIDAT POTENTIEL AUX ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES FRANÇAISES SUR SA TRÈS GRANDE RESPONSABILITÉ EN CE MOMENT HISTORIQUE

Nous sommes particulièrement inquiets de l’absence de véritable projet culturel dans les différents programmes des candidats aux élections françaises. La France est le pays du monde occidental où, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, un certain nombre de combats menés par des acteurs de toutes sensibilités politiques, ont permis à un service public de la culture assez exemplaire de se développer.

Ces outils culturels construits de haute lutte dans notre pays ne doivent pas être abandonnés. Ils doivent au contraire servir de courroie d’entraînement à une Europe qui ne se contente pas d’adopter une attitude suiviste par rapport aux États-unis d’Amérique. Dans le domaine de la démocratie culturelle et artistique, l’Europe porte des valeurs fondamentales qu’elle doit plus que jamais mettre en avant et notre pays doit être en première ligne. Jean Monnet le disait déjà, rapporte-t-on : « si c’était à refaire, je commencerais par la culture ».

Il est essentiel aujourd’hui, face à une représentation européenne principalement soumise aux exigences de la rentabilité et au démantèlement programmé de nos services publics, de défendre avec force des valeurs, des méthodes et des institutions, qui protègent la culture et la circulation de l’art de l’emprise des critères marchands de l’actuelle « mondialisation ».

La question de l’intermittence est essentielle - et il reviendra au prochain gouvernement d’imposer une loi face au « contrat » cher à Mme Parisot - mais aussi celle de la responsabilité de l’État central en termes de politiques culturelles publiques, indépendamment de toute ouverture à un secteur privé qui n’offre aucune garantie pour ce qui est de l’intérêt général.

Si, dans cette période de transition périlleuse, nous ne manifestons pas, au plus haut niveau de l’État, la volonté politique de prendre en compte l’importance de l’art et de la culture comme outil de civilisation, notre avenir commun est prévisible. Les valeurs immatérielles portées par l’art et par la pensée, pivot de notre identité historique commune, n’auront plus leur place dans une société entièrement soumise au néolibéralisme. Il suffit d’analyser la place des arts et de leur circulation dans l’Amérique de Georges Bush, la Grande-Bretagne de Tony Blair ou l’Italie de l’ex-gouvernement Berlusconi, pour en être convaincu.

Il faut aujourd’hui que les hommes et les femmes politiques qui prétendent aux plus hautes charges de l’État sachent que dans ce domaine leur responsabilité est immense et que nous attendons d’eux non seulement des paroles, mais des actes et des moyens pour agir.

C’est autant du rôle européen et mondial de la France que du problème crucial de la circulation culturelle et artistique dans les lieux de relégation de notre société qu’il est ici question.

L’absence de prise en compte de cette question majeure de civilisation nous mènerait à une perte de valeurs et à un affaiblissement irrémédiable. Cette démission suicidaire nous rendrait incapables à l’avenir de défendre un point de vue non-marchand dans le domaine de la création et de l’esprit. Il est temps de prendre la mesure de cet enjeu.

Dans l’attente d’une réaction significative de votre part, très cordialement à vous.

PS : Nous tenons à votre disposition un certain nombre de documents de travail élaborés par des acteurs de différents domaines.

publié le 8 février 2007

Pour vous joindre à cet appel, écrivez à : valerie@horschamp.org en précisant votre activité. Faîtes-le circuler si ça vous est possible...


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