Martine Billard "Ce que nous avons refusé sous Sarkozy, nous le refusons encore"

mercredi 28 août 2013.
 

Pour Martine Billard, coprésidente du Parti de gauche, les Estivales permettront au Front de gauche de se «  mettre en ordre de bataille  ».

Quelle est la tonalité 
de cette rentrée sociale 
et politique  ?

Martine Billard. Nous allons nous préparer à nous mobiliser, notamment dans le débat budgétaire, où se traduiront les choix du gouvernement sur la poursuite de l’austérité. Nous y serons très attentifs et nous nous battrons contre ceux qui veulent prendre 
des décisions récessives mettant en danger 
le progrès social et la transition écologique.

Comment comptez-vous peser dans la mobilisation contre la réforme des retraites  ?

Martine Billard. Nous serons bien évidemment aux côtés des syndicats qui appellent à se mobiliser contre cette réforme. Ce que nous avons refusé sous Sarkozy, nous continuerons à le refuser sous Hollande. Il faudra casser le discours idéologique asséné par le gouvernement. Pierre Moscovici, par exemple, nous explique que c’est une question de bon sens que de travailler plus longtemps puisqu’on vit plus longuement. Mais c’est justement grâce à la retraite à soixante ans, réforme inspirée par un gouvernement de gauche, que la durée de vie s’est allongée. Et on voit bien le résultat dans les pays qui ont décidé de la repousser.

Comment entendez-vous agir   ?

Martine Billard. Il est clair que les forces du Front de gauche, toutes ensemble, auront à cœur d’organiser ces mobilisations de la rentrée, de manière à faire reculer le gouvernement sur les politiques d’austérité. Cette université nous permet de nous mettre en ordre de bataille et de préparer des débats, comme sur la question de l’euro, de l’Europe ou du marché transatlantique. Celle du modèle de développement est aussi au cœur de l’actualité puisque le gouvernement veut nous faire croire qu’il se préoccupe de l’écologie. Mais quand on jette un coup d’œil au programme de l’université du PS, le thème apparaît sous une seule forme  : comment booster la croissance.

Comment espérez-vous poursuivre 
la dynamique du Front de gauche ?

Martine Billard. Il va y avoir ces mobilisations mais aussi la préparation des échéances électorales. Nous préparerons au sein du Parti de gauche les municipales dans le cadre de formations. Car avec les dernières réformes, notamment les nouveaux modes de scrutin et les métropoles, il y a une volonté d’étouffer toutes les orientations que pourraient prendre les collectivités, notamment celles animées par le Front de gauche. Les européennes permettront un vote sur un enjeu central dans tout le pays et dans toute l’Europe. Ce sera intéressant de voir quels seront les résultats de toutes les forces qui participent au Parti de la gauche européenne, au Portugal, en Espagne ou en Grèce. Au Front de gauche, nous nous fixons l’objectif de passer devant le Parti socialiste, sur la base d’une campagne européenne dénonçant les politiques libérales menées.

Que répondez-vous au PS qui dénonce 
une entreprise de division  ?

Martine Billard. C’est un très mauvais procès. C’est le gouvernement qui divise. Il est de gauche mais, au vu des politiques menées, à part avec la loi sur le mariage pour tous, il tend vers un gouvernement de droite. Même Lionel Jospin avait fait mieux. Si le Parti socialiste veut une unité à gauche, qu’il mène une politique de gauche. À partir de là, tout pourra être discuté. C’est un choix qui a été fait. Et avec 
le débat porté par Manuel Valls, cela va beaucoup plus loin puisqu’il n’y a pas 
de rupture, en tout cas dans la pratique, avec les politiques menées par la droite.

Entretien réalisé par 
Audrey Loussouarn, L’Humanité


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