Discours de Jean-Luc Mélenchon à Grenoble (23 août 2013)

vendredi 30 août 2013.
 

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2) En meeting, Mélenchon fustige "l’année gâchée de la gauche"

A l’occasion du meeting de clôture de ses remue-méninges, le co-président du Parti de gauche a dressé le bilan de la « politique de droite » menée par le gouvernement et a revendiqué son parler « dru et cru », pas du goût de tous ses alliés.

« L’année gâchée de la gauche. »

Le co-président du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, a ainsi dressé le bilan de l’an I de la politique gouvernementale qu’il considère, « sans l’ombre d’un doute », comme « une politique de droite ». Devant 2000 personnes, à l’occasion du meeting de clôture vendredi soir des Remue-méninges de son Parti de gauche, ouvert par la veuve de Chokri Belaïd, l’ancien candidat à la présidentielle a estimé que « la politique de l’offre (que conduit le gouvernement, NDLR) n’est pas la politique de la gauche ».

« Il n’est pas acceptable », a lancé le co-président du PG que « 50% des pauvres soient des enfants », qu’il y ait « 2,5 millions d’illettrés », « 23 000 chômeurs de plus par mois », que « le pouvoir d’achat des plus humbles ait reculé tandis qu’en haut de la hiérarchie des salaires il a augmenté ». A cet égard, Jean-Luc Mélenchon a également critiqué la « taxe carbone » annoncée par le ministre de l’écologie Philippe Martin qui « va pénaliser ceux qui ont des dépenses contraintes ». Tout comme nuiront au pouvoir d’achat, selon lui, l’augmentation programmée de la TVA ou encore celle de la CSG évoquée comme une piste de financement des retraites par le gouvernement. « Cette année, nous avons besoin d’un signal fort », a-t-il affirmé demandant aux parlementaires Front de gauche à s’opposer au budget 2014 qui devrait être présenté en Conseil des ministres le 25 septembre.

« Le pire ce n’est pas seulement de répandre la résignation, le pire c’est de reprendre les mots les plus infâmes de l’adversaire pour dire que le problème c’est l’immigré » a finalement jugé Jean-Luc Mélenchon rappelant, au passage, que le problème « ce n’est pas l’immigré mais le financier ». Une façon de justifier son « initiative » prise « de la manière la plus rude qui soit d’interpeller le ministre de l’Intérieur », après les propos de ce dernier sur l’immigration et l’islam. Le dirigeant du PG s’est félicité d’avoir, « soulevant le problème de l’attitude de Manuel Valls », provoqué « un sursaut collectif des autres partis de la gauche », en référence aux déclarations à charge au sein d’EELV ou du PS, à l’instar de Cécile Duflot ou de Razzy Hammadi.

Si l’analyse de la politique gouvernementale comme la condamnation des propos du ministre de l’intérieur semblent partagées au sein du Front de gauche, la méthode pour l’exprimer ne fait pas consensus. Pierre Laurent avait ainsi jugé dans un entretien à Libération jeudi que « pour convaincre, (nous) ne devons pas confondre la colère et la radicalité nécessaire avec la provocation et l’invective ». En retour, entretenant la polémique mais se défendant de vouloir dramatiser, Jean-Luc Mélenchon a d’abord affirmé que cette remarque s’adressait au premier secrétaire du PS puis s’est dit « déçu ». Hier soir, assumant de parler « dru et cru », il s’est directement adressé au dirigeant communiste : « On ne gagne rien au rôle de tireur dans le dos » a-t-il lâché. L’expression n’a « pas (été) appréciée » par Marie-Pierre Vieu, membre de l’exécutif du PCF, qui estime toutefois que « ce n’est pas ce micro épisode qui altérera le bien commun que constitue le Front de gauche ».

« En un an nous avons fait la démonstration que le Front de gauche n’est pas un champignon électoral » a, pour sa part, jugé le co-président du PG rappelant la manifestation de septembre dernier contre le traité budgétaire européen ou encore la marche du 5 mai pour une VIe République qui avaient réuni plusieurs dizaines de milliers de personnes. Reste les mobilisations à venir et en premier lieu sur les retraites pour lesquelles les militants du Front de gauche devraient se mettre en ordre de bataille ce week-end à l’occasion des Estivales du mouvement qui s’ouvrent ce samedi. Et le dirigeant du PG de rappeler l’essentiel : « On ne peut changer le pays en profondeur que par l’action collective des Françaises et des Français. La révolution citoyenne n’est pas un slogan mais une tâche absolument nécessaire. »

Basma Khalfaoui, la veuve du leader tunisien de l’opposition assassiné, Chokri Belaïd, a ouvert le meeting de clôture des remue-méninges du Parti de gauche, vendredi soir. Fustigeant « l’échec total » du gouvernement Ennahda qui a provoqué l’aggravation du chômage et de la pauvreté, elle a témoigné du combat du peuple tunisien « redescendu dans la rue pour reprendre les objectifs de la révolution : travail, dignité et liberté ». « A l’image de Basma, nous ne baisserons jamais les yeux » a lancé, peu après, Jean-Luc Mélenchon. « Nous sommes tous Chokri Belaïd » a ajouté le co-président du PG saluant également la mémoire de Mohamed Brahmi « pratiquant et en même temps militant des lumières ».

Julia Hamlaoui ? L’Humanité


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