La dérive eugéniste des Solfériniens : inné et acquis

jeudi 3 octobre 2013.
 

La véritable démarcation entre la pensée philosophique de droite et la pensée philosophique de gauche tient dans la répartition que l’on confère à l’inné et à l’acquis dans le comportement humain. Rappelez-vous, il n’y a pas si longtemps, notre ancien président de la république, Nicolas Sarkozy, était convaincu que la délinquance devait se détecter avant l’âge de 3 ans. Il estimait qu’il était encore possible d’agir avant l’adolescence, mais, passé cette période, le jeune était irrécupérable car sa propension à la délinquance, ses gênes du crime, avaient définitivement pris le dessus sur lui.

D’autres avant lui ont développé cette thèse d’un inné prépondérant, l’appliquant à tout un peuple, à toute une catégorie de la population. Les eugénistes du 19e Siècle voyaient même leur thèse particulièrement appréciée et mise en application à travers l’hygiénisme supposé corriger les défauts « naturels » de la classe ouvrière particulièrement éprise de promiscuité, de saleté et de vies misérables dans des taudis. L’horreur eugéniste a été atteinte avec l’arrivée au pouvoir des nazis. Les juifs, les tziganes, les homosexuels portaient en eux les gênes d’une déviance nocive. Irrécupérables, ils devaient être au minimum chassés, au maximum éliminés. Rien, absolument rien, ne peut aller contre le naturel de l’inné dans la pensée de droite. L’innée est l’alpha et l’oméga de la compréhension de l’humanité dans la pensée d’extrême droite.

La pensée de gauche ne nie pas l’inné qui compose chaque membre de la communauté humaine. Mais elle érige l’acquis comme étant la caractéristique intrinsèque de l’humanité. Un homme, une femme, un enfant ou un peuple deviendront ce que, individuellement ou collectivement, ils seront capables de devenir. Ainsi, l’environnement familial comme l’environnement culturel et sociétal remplissent des fonctions majeures dans le devenir de l’individu, d’un peuple et d’une nation. Cette manière d’envisager le monde a également généré des effets néfastes. Soustraire un enfant à ses parents pour lui inculquer une doctrine politique n’a jamais été une avancée. Soulignons au passage que les tauliers de la pensée de l’inné ont plus souvent utilisé cette méthode de l’immersion collective que n’importe laquelle des « dictatures de gauche ». Les images de ces pouponnières mussoliniennes finiront par convaincre les plus sceptiques.

Valls défend ouvertement la théorie de l’inné. Un peuple, les Roms, ne peut être assimilé, intégré, parce qu’il est Rom. Point Barre !

Cette position du ministre terroriste de l’intérieur ne peut malheureusement pas être rangée dans l’immense armoire des propos abjectes qu’il tient depuis si longtemps. La raison en est simple, extrêmement simple. La porte parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, déclare le gouvernement solidaire du ministre terroriste de l’intérieur et va même jusqu’à souligner son humanité. Ainsi apprend-on, l’air de rien, comme si de rien n’était, dans l’espoir que la vague ne se forme pas, que les remous ne s’amorcent pas, que François Hollande, le président « socialiste » de la République française, que les membres de son gouvernement « socialiste » estiment la pensée du ministre terroriste de l’intérieur raisonnable et humaniste !

Valls n’a pas levé un tabou comme semble le penser la presse libérale. Un tabou est un obstacle qu’on lève pour faire progresser les conditions de vie et de pensée du genre humain. Valls a restauré un tabou mortel, le tabou qui affirme que rien ne peut changer la nature de l’homme, il naît bon ou mauvais et à jamais il restera bon ou mauvais. f6e034ebIl restaure la pensée nazi elle même issue de la pensée eugéniste. Il restaure les archaïsmes les plus primitifs qui conduisent à la paranoïa collective la plus meurtrière. Car tout est cohérent chez lui. L’ennemi de l’intérieur n’était pas qu’un effet de manche, qu’un coup de com afin d’affirmer son rôle de ministre de la police. Il s’agissait de l’expression de sa philosophie de l’inné, la structure même de la pensée de la droite extrême et de l’extrême droite ! Ainsi son vocable n’est pas qu’une rhétorique de style liée à sa fonction. Son vocable est le fruit de sa structure politique, cette structure qui voit du terroriste partout et qu’il faut terroriser en retour. Bruxelles le rappelle alors à l’ordre comme Bruxelles l’avait fait à l’égard de Sarkozy. A l’époque tout le parti socialiste soutenait Bruxelles. Mais aujourd’hui la porte parole du gouvernement affirme soutenir » l’humaniste » Valls !

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