La bataille pour le changement fiscal sérieusement engagée

mercredi 20 novembre 2013.
 

Une petite bruine fine tombait gentiment pendant cette balade matinale dans Tarbes, peu avant mon départ pour Pau. Je cheminais au hasard des rues avec Christophe, mon camarade, déjà mon accompagnateur de sécurité depuis deux jours. Allez savoir pourquoi, je décidai à cet instant de commencer ce post par l’évocation de ce moment. Les discrètes et fines gouttes de pluies brillaient sur mon manteau comme un tissu de petites perles. Mon chapeau fit son office de parapluie de circonstance pour protéger la tignasse qui est à l’origine du nom de ma famille parait-il. Sous le manteau gris des nuages, la ville avait cet air tranquille que prennent les choses, loin de l’agitation fébrile des capitales régionales. Je raconte sans ordre ce qui me revient de ce périple que je viens d’accomplir de Barbaste dans le Lot-et-Garonne à Pau dans les Pyrénées Atlantiques, avec un séjour à Bagnères-de-Bigorre et Tarbes comme halte. Trois meetings, trois salles combles pour recharger les batteries et connaître toutes ces rencontres, ces paysages, ces odeurs qui sont le meilleur de ce que l’on ramène dans son bagage de retour.

La bataille pour le changement fiscal est cette fois-ci sérieusement engagée. Cela signifie qu’avec l’appel du Front de gauche à la marche du 1er décembre sur Bercy, une alternative existe à côté de l’incroyable confusion des rôles créée par l’opération « bonnet rouge » manigancée par le Medef, l’UMP et le Front National, flanqués de la fédération départementale de l’agriculture productiviste. Ces « bonnets rouges » devraient se retrouver le 30 novembre à Carhaix où se trouvaient les nôtres la dernière fois à l’appel des syndicats ouvriers du département. L’inversion des lieux créera de la confusion dans les mémoires, mais quelle importance ? La confusion en général est en train de reculer de façon très nette. Les organisations CFDT de Bretagne se sont exprimées d’une manière on ne peut plus claire. La CGT, Sud, la FSU en avait fait autant avant cela en manifestant ensemble à Carhaix le jour où les autres étaient à Quimper. À présent c’est le syndicat FO qui prend ses distances en dénonçant le corporatisme qui structure l’opération « bonnet rouge » et la logique « identitaire » qui l’anime.

Le 23 novembre prochain les organisations de salariés prennent la rue pour la défense de l’emploi dans chacun des départements bretons. Et nous serons, nous autres, le lendemain dans la rue à Paris le 1er décembre pour la révolution fiscale et contre l’augmentation de la TVA en janvier prochain. Ici, après la confusion c’est l’éclaircie. Nous avons tenu bon et maintenant cela est apprécié rétrospectivement. Nous traçons un chemin sur le futur qui va à la racine des problèmes que rencontre le pays : la question de la répartition des richesses et du système fiscal qui l’organise. La marche du 1er décembre est une marche sociale, elle implique la vie quotidienne des citoyens, et touche au cœur du mécanisme institutionnel. Car l’impôt plus que tout est le résumé des relations entre les catégories sociales dans un pays. J’y reviens en partant du dernier coup de menton de M. Moscovici.


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