Démocratie Droit... Rien n’est jamais acquis !

lundi 30 décembre 2013.
 

Ce qui vient d’arriver en Espagne à propos de la loi sur l’avortement ne peut surprendre que les naïfs. Ce recul historique sur des droits chèrement acquis n’est qu’un épisode du fonctionnement de ce que l’on appelle improprement une « démocratie ».

Ce que l’on appelle un fonctionnement démocratique n’est qu’un lent va et vient des rapports de forces entre classes sociales. Le mythe démocratique, largement entretenu par les véritables détenteurs du pouvoir, les classes possédantes, est de faire croire que ce qui a été acquis par la lutte l’est définitivement… endormant le bon peuple dans une torpeur qui lui fait abandonner sa vigilance et son désir de défendre ses acquis.

Le culte de la loi est une véritable escroquerie. La loi n’est que la formalisation, à un moment donné, d’un droit accordé sous la pression ou à la suite d’une lutte. Dés que cette pression, ou la menace de la lutte, s’estompe,… le droit est remis en question.

Or, justement, le mythe démocratique – et tout le discours pseudo républicain qui le fonde, l’entoure et moralement le justifie - permet d’entretenir cette illusion de l’acquis définitif. C’est la fonction essentielle des politiciens d’entretenir parmi le bon peuple cette illusion. Dès que celui-ci baisse les bras ou tourne le dos,… les droits disparaissent.

Qui aurait osé imaginer il y a seulement vingt ans les reculs inouïs que connaissent les conditions de travail, la durée du travail, les droits à la santé, à la retraite, la liquidation des services publics,…. Personne ! Celle ou celui qui aurait prédit ces reculs serait passé pour un liquidateur ou un fou !... Et pourtant ! Tous les acquis depuis la Libération sont en train de disparaître, et le discours officiel, de droite comme de gauche justifie ce recul au nom d’une soi-disante obligation économique, dont on sait qu’elle ne profite qu’aux plus riches.

Hier c’était au nom de Dieu qu’il fallait faire des sacrifices, les prêtres le répétaient à satiété au bon peuple. Aujourd’hui c’est au nom d’impératifs économiques (définis par qui ? au service de qui ?) que les nouveaux prêtres, les experts économiques, font la leçon à ce même bon peuple. Et celui-ci intègre ces nouvelles « valeurs » érigées en impératifs moraux démocratiques par les politiciens.

Quand la situation devient insupportable, les anges « gardiens du système » nous inventent des boucs émissaires sur lesquels nous pouvons éructer toute notre rancœur,… et c’est ainsi que naît le fascisme car au nom de l’ordre – forcément troublé – on instaure un état fort propice aux affaires.

La perte des acquis est un indicateur de la pente dangereuse sur laquelle nous sommes.

Soyons vigilants !

Patrick Mignard

25 décembre 2013


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