Ariel Sharon, criminel de guerre génocidaire

samedi 9 décembre 2023.
 

F) Sabra et Chatila : Israéliens et phalangistes génocident les Palestiniens (par Jacques Serieys)

Pour lire ce texte, cliquer sur le titre F ci-dessus.

E) Ariel Sharon n’a pas été un artisan de la paix au Proche-Orient

Parti de Gauche - Mounia Benaïli ( groupe Palestine)

Ariel Sharon, Premier ministre israélien de 2000 à 2006, est décédé après huit ans de coma le 11 janvier. Les hommages qui se sont exprimés, que ce soient ceux de Barack Obama, de François Hollande ou du Parti Socialiste, font la part belle à l’homme de paix qu’il aurait été en évacuant la bande de Gaza en août 2005.

Quant à nous, nous retiendrons surtout ses violations du droit international, et la volonté que nous aurions eu de le voir traduit devant un tribunal international pour crime de guerre, voire crime contre l’humanité. En effet, en tant que militants pour la paix au Proche-Orient et tenants de l’application des résolutions de l’ONU, nous n’oublions pas que :

- une commission d’enquête officielle a reconnu Ariel Sharon responsable de la barbarie des massacres des camps de réfugiés de Sabra et Chatila par une milice chrétienne d’extrême-droite, les "Phalanges Libanaises". Aujourd’hui encore, personne n’a été jugé pour ces massacres, tandis que les habitants de Sabra et Chatila - comme la plupart des Palestiniens expulsés depuis 1948 - continuent à croupir dans des camps de misère, au mépris des résolutions 194 et 3236 de l’ONU prévoyant leur droit à rentrer chez eux.

- En tant que ministre de la construction et du logement en 1992, puis premier ministre, il a largement organisé l’expansion des colonies illégales en territoires palestiniens dans le cadre de vastes projets pour de nouvelles constructions, avec le soutien de l’extrême-droite israélienne et des organisations de colons.

- Le retrait de Gaza a été une stratégie pour geler le processus de négociation, empêchant ainsi l’application des résolutions de l’ONU et enterrant les accords d’Oslo qui visent à permettre la création d’un état palestinien souverain selon le découpage de 1967, le retour des réfugiés, qui déterminent le statut de Jérusalem et garantissent le démantèlement des colonies. Ceci a du coup permis de faire de Gaza une prison à ciel ouvert et de diviser le mouvement national palestinien.

- Ariel Sharon reste celui qui a provoqué les violences qui ont mené à la seconde Intifada en 2000. Ariel Sharon s’était rendu sur l’Esplanade des mosquées à Jérusalem. Sa visite avait déclenché une vague de violences dans les territoires palestiniens. Avec l’opération Rempart, le 29 mars 2002, il a organisé massacres et exactions contre les Palestiniens pour réoccuper la plupart des villes de Cisjordanie.

Le Parti de Gauche réaffirme la nécessité d’une paix juste et durable au Proche-Orient et s’engage pour l’application des résolutions de l’ONU pour qu’Israël cesse de violer le droit international. A cet égard, le Parti de Gauche réaffirme sa participation à la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanction), point d’appui pour briser l’impunité du gouvernement israélien.

D) Déclarations typiques d’un fasciste contemporain

- > « Je jure que si j’étais juste un civil israélien et que je rencontre un palestinien, je le brûlerais et je le ferais souffrir avant de le tuer. J’ai tué 750 Palestiniens d’un seul coup (à Rafah en 1956). Je voulais encourager mes soldats à violer les filles arabes, car la femme palestinienne est une esclave pour les Juifs, et nous leur faisons de toute façon ce que nous voulons et personne ne nous dit ce que devons faire, mais nous disons aux autres ce qu’ils doivent faire. » Ariel Sharon, dans une interview avec le général Ouze Merham, 1956.

- >" Je ne connais pas cette chose appelée règle internationale. Je jure que je brûlerais tout enfant Palestinien qui sera né dans ce quartier. La femme Palestinienne et son enfant est plus dangereuse que l’homme , parce que l’existence des enfants Palestiniens signifie que des générations continueront, mais l’homme cause un danger plus limité ". Ariel Sharon, dans une interview avec le Général Ouze Merham en 1956. « Nous devons réduire la population arabe à une communauté de bûcherons et de garçons de café. »

- > " Tout le monde doit bouger, courir, et s’emparer d’autant de collines qu’il est possible pour agrandir les colonies parce que tout ce que l’on prendra maintenant restera à nous. Tout ce que nous ne prendront pas par la force, ira à eux ". Ariel Sharon, premier Ministre Israélien lors d’un meeting de militants du parti d’extrême droite Tsomet. AFP (15 novembre 1998).

- > " A chaque fois que nous faisons quelque chose, vous me dites que l’Amérique fera ceci ou fera cela. Je veux te dire une chose très claire : ne t’inquiètes pas des pressions américaines sur Israël. Nous, le peuple Juif, contrôlons l’Amérique, et les Américains le savent ". Ariel Sharon, 3 octobre 2001 à Shimon Pérès, comme cela est rapporté sur Kol Yisrael Radio.

- > " La Jordanie fait partie du grand Israël dans l’histoire ". Ariel Sharon lorsque il est devenu Premier ministre en 2000.

- > " Les accords d’Oslo sont très importants pour les Palestiniens depuis que ce sont les seuls accords officiels qu’ils possèdent. Nous avons un autre document, encore beaucoup plus ancien... la Bible ". Ariel Sharon parlant dans une conférence à Washington, le 8 mai 1998.

C) Ariel Sharon : criminel de guerre

Union Juive Française pour la Paix

Ariel Sharon est décédé ce jour.

Contrairement à ce que chante Brassens, les morts ne sont pas tous « des braves types ». Pas Sharon en tout cas.

Il y a 60 ans, le 14 octobre 1953, il est commandant de l’unité 101 qui attaque le village palestinien de Qibya. Il y a 70 morts, des villageois-e-s.

Pendant la guerre du Sinaï en 1956, 200 prisonniers égyptiens et soudanais sont massacrés et jetés dans une fosse commune par une unité israélienne dont Sharon faisait partie.

En 1971, il traque les « terroristes » de la bande de Gaza. Cette répression fera une centaine de morts.

Dès 1974, il devient un colon. Il possède de nombreuses propriétés ou ranchs en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

En 1982, il commande l’armée israélienne qui envahit le Liban. Sa responsabilité dans le massacre de plus de 2000 Palestinien-ne-s des camps de Sabra et Chatila est établie, y compris par une commission d’enquête israélienne.

Dans les années 1990, il est ministre de la construction et programme des milliers de nouveaux logements dans les colonies.

Mais Sharon n’est pas qu’une brute épaisse. C’est un théoricien, disciple du sioniste « révisionniste » Vladimir Jabotinsky.

En 2000, il fait une provocation très calculée sur l’esplanade des mosquées à Jérusalem. Profitant des violences qui suivent, il gagne les élections avec le slogan : « nous n’avons pas achevé la guerre de 1948 ». Son idée est de confiner les Palestiniens dans des zones surpeuplées, d’en faire partir le maximum et d’occuper le plus grand territoire possible. Il porte une responsabilité majeure dans le massacre du camp de Jénine, le siège de l’Église de la Nativité ou celui de la Mouqata’a à Ramallah.

Sa décision d’évacuer les colons de Gaza a été un trait de génie. Elle a débouché sur la division de la Palestine et le blocus.

Avec Gaza, les Palestiniens sont aussi nombreux que les Juifs israéliens entre mer et Jourdain.

Sans Gaza, devenu une cage, les Palestiniens restent minoritaires.

Comment un tel criminel de guerre a-t-il pu poursuivre ses activités sans être inquiété ? Pourquoi la communauté internationale a-t-elle qualifié un tel homme de « modéré » et le parti « Kadima » qu’il a créé de « parti centriste » ?

Ces questions autour du personnage de Sharon posent la question de l’impunité des dirigeants israéliens et de la complicité occidentale.

Plus que jamais, pour qu’il n’y ait plus jamais de Sharon, nous appelons au boycott, désinvestissement, sanctions contre l’Etat d’Israël et au jugement de tous les dirigeants qui ont commis des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité.

Le 11 janvier 2014, le Bureau national de l’UJFP

B) Résolution de l’ONU déclarant comme acte de génocide, le massacre de Sabra et Chatila perpétré par les troupes d’Ariel Sharon et phalangistes

A l’occasion du massacre de Sabra et de Chatila, le Conseil de Sécurité a adopté en date du 19 septembre 1982 une Résolution 521 (1982), qui notamment :

"Condamne le massacre criminel de citoyens palestiniens à Beyrouth"

Le 16 décembre 1982, l’Assemblée Générale des Nations Unies a adopté, avec une majorité écrasante , la résolution suivante (37/123 D) :

"L’assemblée générale,

Rappelant sa résolution 95(I) du 11 décembre 1946.

Rappelant également sa résolution 96 (I) du 11 décembre 1946, dans laquelle elle a notamment affirmé que le génocide est un crime de droit des gens que le monde civilisé condamne et pour lequel les auteurs principaux et leurs complices, qu’ils soient des personnes privées, des fonctionnaires ou des hommes d’Etat, doivent être punis, qu’ils agissent pour des raisons raciales, religieuses, politiques ou pour d’autres motifs.

Se référant aux dispositions de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, adoptée par l’Assemblée générale le 9 décembre 1948. Rappelant les dispositions pertinentes de la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août 1949.

Bouleversée par le massacre massif de civils palestiniens dans les camps de réfugiés de Sabra et de Chatila, situés à Beyrouth.

Prenant acte de l’indignation et de la condamnation universelles suscitées par le massacre.

Rappelant sa résolution ES-7/9 du 24 septembre 1982.

1. Condamne dans les termes les plus énergiques le massacre massif de civils palestiniens dans les camps de réfugiés de Sabra et de Chatila

2. Décide que le massacre a été un acte de génocide."

Cette conclusion mérite d’être approuvée. En effet, l’art. 2 de la Convention du 9 décembre 1948 sur le génocide, approuvée par la loi du 26 juin 1951 , définit ainsi : « ...Le crime de génocide s’entend de l’un des actes ci-après, commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux comme tel : 1° meurtre de membres du groupe ; 2° atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe... »

Le dossier démontre que l’attaque contre les réfugiés des quartiers Sabra et Chatila reposait sur une haine profonde, ethnique à l’égard des Palestiniens, à cause de leur origine nationale .

A) Témoignage d’une rescapée

« Mon nom est Souad Srour El Marai, réfugiée palestinienne vivant au Liban. Je vais essayer de vous résumer ce qui m’est arrivé, à moi et à ma famille, pendant les massacres de Sabra et Chatila lors de l’invasion israélienne de Beyrouth en 1982. J’avais alors 17 ans. Dans l’après-midi du 16 septembre, j’étais en compagnie de mon frère de 12 ans ; nous étions en route vers un des camps de réfugiés dans lequel nos amis s’abritaient des bombardements et pour leur demander de nous raccompagner chez nous.

En route, nous avons vu des choses effrayantes, des corps étendus sur la route pleins de sang, nous avons entendu des cris de lamentation et de souffrance. Soudain, j’ai entendu une voix qui m’appelait. C’était notre voisin Abou Redha qui me demandait de l’aider. Il m’a dit :

« Ils nous ont massacrés, ils ont violé nos filles et ils ont pris tous les enfants entre 12 et 16 ans. » Puis il m’a demandé de quitter notre maison, car ils reviendraient encore une fois pour tuer tous ceux qui resteraient dans le camp. Pendant que je me demandais qui avait commis toutes ces atrocités, une voix m’a surpris : « Vous êtes encore en vie, bande de chiens ? »

Nous avons couru à la maison pour raconter cet incident terrible. Mon père a alors dit qu’il ne nous arriverait pas plus que ce qui nous est destiné par Dieu, que c’est lui qui nous crée et il fait de nous ce qu’il veut.

Nous sommes restés chez nous jusqu’à l’aube du lendemain. Le vendredi 17 septembre, vers 16 h 30, notre voisine, qui avait passé la nuit chez nous, est montée, en compagnie de mon frère de 11 ans, sur le toit de notre maison pour voir ce qui se passait, afin que nous puissions décider si nous devions rester à la maison ou la quitter. Lorsqu’ils sont montés, ils ont été vus par des miliciens qui étaient sur une colline proche. Ils ont eu peur et ils sont redescendus en vitesse pour nous dire ce qu’ils avaient vu. Quelques instants plus tard, nous avons entendu quelqu’un frapper à la porte. Mon père a demandé : « Qui est là ? » Ils ont dit : « Nous sommes des Israéliens et nous voulons fouiller la maison. » Mon père a ouvert la porte. Il y avait 13 soldats armés. Quelques-uns sont entrés et nous ont encerclés, d’autres sont montés sur le toit de la maison et les derniers sont restés à l’extérieur.

Je me suis mise avec ma petite sœur à côté de mon père pendant que mes autres frères et sœurs se sont mis à côté de notre mère et de la voisine. Mon père les a bien reçus et les a invités à s’asseoir. Un des hommes a dit : « Nous voulons prendre tout ce qui se trouve dans votre maison. » Alors, je lui ai demandé : « Pourquoi voulez-vous tout prendre, après nous avoir pris la chose la plus chère, notre terre, que voulez-vous encore prendre ? » Mon père l’a supplié : « Prends tout ce que tu veux sauf mes enfants. » Le soldat l’a lors frappé si fort au visage qu’il s’est mis à saigner. Je n’ai pas pu me contrôler et j’ai commencé à crier : « Comment pouvez-vous frapper un homme aussi âgé que mon père ? » Ils m’ont alors frappée et jetée au sol. J’ai senti de terribles douleurs et j’ai commencé aussi à frapper le soldat qui m’avait attaquée. Ils ont alors pris tout notre argent et nos bijoux, même l’alliance de mon père. L’un d’eux nous a ordonné de rentrer dans une des chambres, de regarder vers le mur et de ne pas nous retourner.

Ma petite sœur d’un an et demi a levé la main et demandé à ma mère de la prendre dans ses bras, car elle était effrayée. Alors, ils ont commencé à tirer sur nous. Ma petite sœur a reçu une balle dans la tête. Mon père a été touché à la poitrine mais était encore en vie. Mes frères et sœurs Chadli, 3 ans, Farid, 8 ans, Bassam, 11 ans, Hajer, 7 ans et Chadia, 1 an 1/2 ainsi que notre voisine sont morts sur le coup.

Seuls mes deux frères Maher, 12 ans et Ismaïl, 9 ans sont restés indemnes parce qu’ils étaient cachés dans les toilettes. Ma sœur Nihad, 16 ans et ma mère n’ont pas été grièvement touchées. Et moi, j’étais paralysée.

Les soldats, qui croyaient que nous étions tous morts, sont partis. Nous avons commencé à vérifier qui était encore en vie et qui était mort. Nous avons demandé à ma mère, à mon frère et à ma sœur d’aller chercher des secours. Moi, je suis restée avec mon père qui était grièvement blessé. Nous étions entourés par les cadavres des membres de notre famille. C’était un moment horrible que je n’oublierai jamais.

Vers 10 heures du matin, 3 soldats sont revenus pour prendre l’argent qu’ils avaient oublié à l’intérieur de la maison. Ils ont vu que je

bougeais encore et que j’essayais de me rapprocher de mon père. Ils ont commencé à m’insulter et à m’humilier, puis ils m’ont dit :

« Regarde bien ce qu’on va te faire devant ton père. » Ils m’ont alors violée l’un après l’autre sous les yeux de mon père et ensuite, ils m’ont tiré dessus, me blessant à la main gauche. Puis ils sont partis.

Mon père a dit : « Que Dieu te vienne en aide, ma fille », puis il a rendu l’âme, car il ne pouvait supporter de voir ce qui m’était arrivé.

C’était horrible, d’autant plus que j’ai vécu ça sous les yeux de mon père. Ils sont revenus une nouvelle fois le soir et ils étaient fous furieux de me voir encore en vie et en train de boire. Ils m’ont tiré deux fois dessus, me touchant à la tête. Je me suis alors évanouie.

J’ai été réveillée par le miaulement des chats qui tournaient autour des cadavres. Avec ma main indemne, j’ai essayé de recouvrir les corps avec des couvertures, mais je n’y suis pas parvenue.

Dans la matinée du jour suivant, le samedi 18 septembre, les soldats sont à nouveau revenus. J’ai alors fait semblant d’être morte. Le dimanche matin, un soldat libanais est venu pour demander des nouvelles de membres de sa famille. J’ai alors crié pour demander de l’aide.

Je ne pouvais plus parler lorsque ce soldat a enlevé son manteau pour couvrir mon corps nu et m’emmener avec lui. En sortant du camp, j’ai vu des cadavres égorgés et enflés, et pendant tout le chemin, je n’entendais que cris et lamentations.

Le soldat m’a déposée à la Croix-Rouge. Ils m’ont directement branché un appareil de respiration artificielle. Ils m’ont ensuite emmenée dans un hôpital où ils ont refusé de me recevoir. Finalement, ils m’ont emmenée à l’hôpital de l’Université américaine de Beyrouth. »


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