Européennes Le PG ne ferme pas la porte à des listes Front de gauche

jeudi 20 février 2014.
 

Le Parti de gauche se réunissait ce week-end après une semaine mouvementée pour le Front de gauche. « Pas de rupture », assure Éric Coquerel, rapporteur d’une résolution pourtant ambiguë sur la nature du rassemblement souhaité.

La résolution adoptée hier matin à 97 % par le conseil national du Parti de gauche (PG) permettra-t-elle au Front de gauche (FG) de se remettre en ordre de marche  ? La tension était montée d’un cran mercredi dernier, avec la présentation de l’affiche officielle d’Anne Hidalgo, sur laquelle figure le logo du Front de gauche, alors que celui-ci fait l’objet de débats houleux depuis plusieurs mois. Au point que certains se frottaient déjà les mains à l’idée d’une fin programmée du Front de gauche. Il n’en est rien, comme le souligne Éric Coquerel, rapporteur du texte. «  Nous avons réaffirmé avec force notre attachement au Front de gauche, indique-t-il, et mesurons l’importance d’en assurer l’unité.  » Une opinion pourtant loin d’être unanime au sein du PG, très divisé sur sa stratégie de rassemblement, avec ou sans le PCF. «  Nous aurons tout tenté pour démarrer rapidement la campagne européenne avec l’ensemble du FG sans attendre la fin de ces municipales. Les contradictions générées par une partie du PCF nous ont rattrapés  : nous constatons que ce n’est pas possible pour le moment  », indique la résolution. Avant d’affirmer  : «  Le processus que nous lançons restera donc celui de la main ouverte. À commencer évidemment par nos partenaires du FG dont le PCF à qui il revient d’envoyer enfin les signaux clairs et 
publics, dont un engagement à présenter des listes autonomes aux élections cantonales et régionales de 2015.  » Une manière de renvoyer la responsabilité à son partenaire communiste en posant des conditions sur les futures échéances électorales. Des scrutins où le PCF conduit déjà très majoritairement des listes autonomes du PS au 
premier tour.

Un appel du pied sévèrement rejeté

Le Parti de gauche renouvelle également l’appel lancé jeudi par Jean-Luc Mélenchon  : «  Que les militants et responsables socialistes le sachent  : s’ils veulent rompre pour de bon avec la politique menée en leur nom, nous pouvons faire alliance aux européennes.  » Un appel du pied qui avait été sévèrement rejeté par une partie des dirigeants écologistes et socialistes, remontés par les violentes diatribes «  anti-solfériennes  » de l’ancien candidat à l’élection présidentielle. Ce qui n’empêche pas que, localement, des militants écologistes rejoignent le Front de gauche aux municipales. «  Nos listes seront les listes anti-pacte de responsabilité. Sur la base du refus de la politique gouvernementale, nous ambitionnons donc plus que jamais de devenir la première force à gauche et de créer ainsi un séisme politique  », affirme la direction du PG, pressée depuis des semaines par ses partenaires d’entrer en campagne. Ce qu’elle a fait, mais de manière isolée… la question de la coordination d’une campagne du Front de gauche restant entière. Si le travail commun sur le programme se poursuit entre les différentes formations, celui sur les chefs de file, susceptible d’attiser de nouvelles tensions, reste au point mort.

« La crise n’est pas encore derrière nous, mais la porte n’est pas fermée  », synthétise la dirigeante communiste Marie-Pierre Vieu, convaincue d’«  une lucidité partagée entre toutes les formations sur (notre) devoir d’aller au bout de ce rassemblement ambitieux qu’est le Front de gauche  ». Et toujours la même question, que reprend Jean-Luc Mélenchon ce week-end sur son blog  : «  Bref, comment la stratégie qui a présidé à la construction du Front de gauche peut-elle reprendre son cours en dépit des blocages d’appareil  ?  »


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message