L’UFAL dénonce la visite du Premier ministre Valls au Vatican

dimanche 4 mai 2014.
 

Le Premier ministre n’a pas à représenter ès-qualités l’État aux manifestations religieuses dites de canonisation des anciens pontifes de l’église catholique Karol Józef Wojtyła (dit Jean-Paul II) et Angelo Giuseppe Roncalli (dit Jean XXIII).

La République Française est en effet de par sa Constitution une République laïque qui assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction de religion et qui assure la liberté de conscience, c’est-à-dire la possibilité de croire ou de ne pas croire. Ses représentants n’ont donc pas à marquer leur déférence pour une religion ou une autre, comme l’avait fait remarquer le Parti Socialiste en 2011 alors que le Premier ministre UMP s’était rendu au Vatican pour la béatification de Karol Wojtyla.

La participation du Premier ministre à ces manifestations purement cultuelles constitue donc une atteinte majeure aux principes de notre République. L’UFAL considère que cet acte symbolique vise en fait à consolider la main tendue du gouvernement à l’extrême-droite catholique ; depuis sa nomination, Manuel Valls n’a eu de cesse d’envoyer des signes d’apaisement à la nébuleuse issue de la Manif pour tous et aux familialistes liés à l’épiscopat, qui avaient combattus violemment la loi en faveur du mariage pour tous.

La garde des Sceaux, Christiane Taubira, a soutenu cette démarche, arguant que « Le Vatican est un État (…) Ce sont des relations qui sont établies (…) Le Premier ministre accomplit cette démarche au titre d’un État laïque. » C’est une démonstration de plus de la volonté de ce gouvernement de faire allégeance à l’église catholique. Par sa participation, il accorde un statut de reconnaissance publique à une manifestation strictement religieuse et privée, violant ainsi ouvertement la loi de 1905.

Madame Taubira comme Monsieur Valls ne peuvent ignorer que la Cité du Vatican n’est qu’une concession territoriale, accordée au pape par Mussolini en 1929, non un Etat à part entière. Le « Saint-Siège » est le lieu du pouvoir spirituel et de la mission dogmatique du pape, spécialement lorsqu’il procède à des actes purement cultuels.

L’UFAL s’inquiète de savoir jusqu’où ira cette main tendue à l’église catholique. Le gouvernement serait-il tenté d’atténuer les conséquences néfastes de sa politique d’austérité par le recours à la charité religieuse ?

L’UFAL demande le retour aux principes de la République et appelle à la mobilisation des citoyens pour imposer le respect de la Constitution et de la laïcité de l’Etat.

A) Valls au Vatican : l’obscurantisme antilaïque au pouvoir (PG)

Et une de plus ! En se rendant à la canonisation de Jean XXIII et Jean-Paul II le 27 avril prochain au Vatican, Manuel Valls ajoute la laïcité républicaine à la liste déjà bien fournie des valeurs de gauche trahies par son gouvernement.

Hier, le PS n’avait pas de mots assez durs pour fustiger les atteintes à la laïcité commises à l’époque de Sarkozy, dénonçant, à juste titre, une décision « choquante » quand Fillon s’était rendu au Vatican pour assister à la béatification des deux anciens papes en 2011. On attend que le PS nous explique pourquoi une même agression contre la République laïque est « choquante » avec Sarkozy, mais justifiée avec Valls…

Car, au PS, les indignations sont décidément sélectives. Au mois de janvier dernier, Valls prétendait combattre « la montée des identités, des communautarismes dans les quartiers populaires ». Monsieur Valls, la laïcité n’est pas à géométrie variable ! C’est bien joli de jouer les matamores, mais on attend aussi d’un représentant de la République laïque qu’il ait la dignité de respecter le principe de séparation des Eglises et de l’Etat !

En fait, le projet réel de Valls pour contourner la laïcité républicaine est de construire l’Europe des cultes et du communautarisme. Voilà pourquoi le PS soutient la candidature à la présidence de la Commission européenne de Martin Schulz, celui-là même qui invitait en octobre dernier le pape à venir porter la bonne parole au Parlement européen. Qu’adviendrait-il du droit à l’interruption volontaire de grossesse ou au mariage pour tous dans une Europe livrée au lobby clérical ?

Pour dire « non » à tous ces retours en arrière, et pour défendre la laïcité républicaine, le 25 mai, choisissons le vote Front de gauche !

Josiane Gasparini, membre du bureau national du Parti de Gauche, responsable de la commission laïcité


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