La BBC dévoile les plans de bombardement de l’Iran

mercredi 21 février 2007.
 

Les plans d’attaque dont la BBC a eu connaissance vont au delà des installations nucléaires, et visent la plupart des infrastructures militaires iraniennes. Selon la chaine anglaise, un attentat meurtrier en Irak impliquant les Iraniens pourrait servir de prétexte au déclenchement de l’attaque.

L’attaque américaine ciblerait les bases aériennes, les bases navales, les sites de missiles, et les centres de commandement de l’armée.

Des sources diplomatiques ont informé la BBC qu’un plan dressé par le Central Command, en Floride, a déja désigné les cibles.

La liste comprend les installations nucléaires de Natanz, un site à Ispahan, ainsi que Arak et Busher.

Le spécialiste des questions de défense pour la BBC, Franck Gardner, estime que l’attaque serait déclenchée si les USA obtenaient la preuve que l’Iran tente d’obtenir une arme nucléaire, ou dans le cas d’une attaque très meurtrière contre les forces US en Irak où l’Iran serait impliqué.

Les bombardiers B2 largueraient des bombes anti bunker sur le site de Natanz, qui est enterré à 25 mètres de profondeur.

Le correspondant de la BBC à Téhéran indique que la menace d’une attaque pouvant être motivée soit par le nucléaire, soit par un attentat, suscite la crainte des Iraniens, même si le gouvernement ne semble pas manifester d’inquiétude.

L’ancien ambassadeur anglais à Téhéran, Sir Richard Dalton, a déclaré à la BBC qu’une attaque aurait pour effet d’encourager le gouvernement Iranien à otenir l’arme nucléaire.

Commentaire

L’envergure du plan d’attaque, allant bien au dela des installations nucléaires, dont fait état la BBC ne constitue pas une surprise.

Voila plusieurs mois que les spécialistes militaires ont averti qu’une opération US contre l’Iran aurait pour premier objectif de réduire à néant ses capacités de défense aérienne, ainsi que les forces à même de lancer des représailles contre les militaires US en Irak et le trafic maritime passant le détroit d’Hormuz.

Mais la mention d’un attentat en Irak comme cause possible de l’attaque est un élément nouveau, qui pourrait avoir de graves conséquences. Il y a peu, l’ancien conseiller diplomatique du président Carter, M. Brzezinsky, avait mis en garde les sénateurs US contre une provocation, qui pourrait servir de pretexte au déclenchement de la guerre.

La mention explicite d’un attentat meurtrier en Irak entre dans ce scénario, et ouvre la porte à toute les machinations, à toutes les manipulations .

La situation dans ce pays est suffisemment confuse et insaisissable, ses acteurs suffisemment nombreux et incontrôlables, pour que l’on puisse considérer très élevée la probabilité qu’un tel évènement ait lieu.

La moment où nous sommes peut sembler tragiquement absurde. Le peuple américain, les élus, une bonne partie de l’administration, la plupart des experts et des opinions publiques mondiales, sont intimement persuadés qu’une attaque contre l’Iran serait une folie aux conséquences catastrophiques, bien au dela du Golfe Persique.

Personne n’est dupe de la campagne de démonisation de l’Iran à laquelle nous assistons. Ses ressemblances avec la préparation de la guerre contre l’Irak sont relevées aussi bien par la presse que par les responsables politiques US. Les éléments présentés à Bagdad comme des preuves par des militaires anonymes n’ont convaincu à peu près personne.

Pourtant, une petite poignée d’hommes, enfermés dans leur logique guerrière, conscients que leurs jours au pouvoir sont comptés, détiennent toujours les leviers de la force armée.

Ils sont persuadés qu’ils n’ont aucune chance de parvenir à leurs fins si ils se soumettent au Sénat pour obtenir l’autorisation d’utiliser la force, comme la constitution US les y oblige.

Si ils décident d’agir, leur seule solution réside donc dans le lancement d’une opération présentée comme une représaille, légitimée après coup par la nécessité de protéger les troupes US en Irak.

L’insistance récente de l’administration US pour mettre en cause la Brigade « Jerusalem » (Al Qods) des Gardiens de la Revolution, entre dans ce plan et prépare les opinions à une agression qui serait ensuite justifiée comme revelant de la légitime défense.

Tous les citoyens, tous les hommes et les femmes attachés à défendre l’idéal de la paix entre les peuples, et qui refusent de se laisser entrainer dans la « guerre de civilisation » que les idélologues de Washinton prétendent mener en notre nom, doivent prendre conscience de la gravité de cette situation.

Il n’est pas certain que Cheney aille jusqu’au bout. Il n’est pas certain que le Sénat US ne parvienne pas à arrêter la machine infernale. Mais pouvons nous laisser notre avenir se jouer sur la sinistre partie de « Grand Jeu » qui se déroule dans le secret des bureaux de la Maison Blanche ?

Contrairement à l’Irak, nous n’aurons aucun délai de réaction entre la prise d’une décision et sa mise en oeuvre. Si Cheney lance les dés, nous serons mis devant le fait accompli, et apprendrons au petit matin que la guerre ravage l’Iran, que la mort descend du ciel sur ses soixante-dix millions d’hommes et de femmes.

Que nos capacités d’actions soient minces, que nos possibilités d’influencer la décision soient réduites, ne doit pas nous décourager d’élever notre voix pour exprimer notre refus de voir s’étendre encore le fléau de la guerre.

Plus nombreuses seront les oppositions, plus virulentes les mises en garde, plus les plans insensés des néoconservateurs seront difficiles à exécuter.

Contre Info propose que les simples citoyens soutiennent l’initiative d’une prise de position publique clamant haut et fort notre refus du recours à la force contre l’Iran.

Pour ce faire, nous suggérons de contacter les politiques, les artistes, les intellectuels et toutes les personnalités dont l’autorité morale pourrait donner du poids à une telle déclaration solenelle.

Si le pire advient, nous regretterons longtemps notre inaction actuelle.

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Illustration : Départ du porte-avion R onald Reagan, publiée par le journal Hamilton Spectator, accompagnée de la légende suivante : « The USS Ronald Reagan left San Diego in January for the Persian Gulf ».


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