SNCM : Mensonges... mauvaise foi pour liquider le service public

dimanche 13 juillet 2014.
 

Ce lundi matin sur France inter, M. Cuvillier (ministre des transports) nous a préparés à la liquidation financière de la SNCM et au licenciement de plus de 1500 salariés avec un discours bien différent de celui du mois de janvier… Ces réponses appellent quelques commentaires afin d’éclairer le dossier d’une lumière, non pas nouvelle, mais différente.

Il n’a jamais été question de faire acheter les nouveaux navires à la SNCM dans le plan de redressement que vous avez vous-même présenté : il y avait 7 scénarios possibles, grâce à l’implication de la Caisse des dépôts et de la Banque publique d’investissement ! Ces navires au Gaz naturel liquéfié permettraient à la SNCM de diminuer singulièrement les coûts en matière énergétique : la part financière du pétrole a doublé avec la crise.

- > la SNCM est une société en difficulté car elle subit depuis des années la concurrence déloyale et faussée de Corsica ferries qui pratique le dumping social en n’appliquant pas le droit du travail français pour les travailleurs à bord. L’Etat n’a jamais passé le décret d’application de la loi qui aurait rétabli le droit du travail de registre français sur les navires de Corsica ferries et permis à la Sncm de ne plus être désavantagé.

- > cette concurrence déloyale et faussée est accrue par le fait que Corsica ferries n’a pas l’objectif d’assurer la continuité territoriale toute l’année et n’assure le service que lorsqu’il est rentable. Qui le fera quand la SNCM sera liquidé ?

- > les 440 millions d’euros réclamés par l’Europe doivent être récusés ! Mme Royal a dit que tous les recours avaient été faits. Mais aucune réponse à ce jour. Alors pourquoi cet empressement ? Dans le même temps, Corsica ferries a elle-même indûmment touchée une aide sociale au passager. Mais dans ce cas, le gouvernement ne porte pas plainte pour récupérer cette manne financière, comme le suggère les marins.

-> l’Etat n’est pas cet actionnaire minoritaire sans pouvoir que M. Cuvillier veut nous donner à voir. Il est actionnaire de la SNCM, et la Caisse des dépots est actionnaire de TRANSDEV, lui-même actionnaire de la SNCM. Si l’Etat laisse couler la SNCM, c’est purement idéologique afin de liquider les derniers pans de service public « qui coûtent » ou plutôt qui empêchent la finance de faire des bénéfices éhontés alors que les services en question devraient être un droit pour tous.

Le gouvernement a donc tous les moyens à sa disposition pour sauver la SNCM. Assez de contre-sens ! Nous voulons des actes forts pour maintenir le service public de continuité territoriale que seule la SNCM assure aujourd’hui.

Philippe Juraver, commission des luttes et Marie Batoux, commission transport -


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