Donbass : Une sale plaie européenne à soigner avant la gangrène

mardi 29 mars 2022.
 

Les grandes crises et grandes guerres commencent souvent par un évènement a priori sans importance comme l’assassinat de Sarajevo pour la 1ère guerre mondiale. La guerre du Donbass déclenchée en 2014 peut conduire à une catastrophe si la logique d’affrontement continue à prévaloir, à New-York, à Moscou et à Kiev.

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1) Depuis 1991, le conflit entre pro-occidentaux et pro-russes pourrit la vie politique ukrainienne

21 juillet 2014

Jusqu’en 1991, l’Ukraine fait partie de l’URSS (Union des républiques socialistes soviétiques). Plusieurs dirigeants de l’URSS sont ukrainiens (Krouchtchev, Brejnev...). Ce lien fort explique l’intégration administrative à l’Ukraine de régions comme la Crimée.

En 1991, L’Ukraine devient un Etat indépendant membre de la Communauté des États indépendants (une organisation intergouvernementale d’ anciennes républiques soviétiques).

Le 21 novembre 2004, le deuxième tour de l’élection présidentielle donne la victoire au pro-russe Viktor Ianoukovytch. Des financements importants provenant de milieux capitalistes ukrainiens, des pays occidentaux (dont les USA) et d’organisations comme la Freedom House, une ONG dont les fonds proviennent majoritairement du Département d’État des États-Unis.

Le candidat "pro-occidental" de droite battu Victor Iouchtchenko a bénéficié, par exemple, de 65 millions de dollars de la part de l’administration Bush.

Victor Iouchtchenko et la droite pro-occidentale ne reconnaissent pas la victoire de Ianoukovytch. Les gouvernements occidentaux font de même. A la suite de mouvements appelés "révolution orange", Ianoukovitch accepte une nouvelle élection présidentielle. Les deux mêmes candidats se retrouvent au second tour. Iouchtchenko est déclaré vainqueur malgré les plaintes pour fraude électorale de ses adversaires.

Deux ans plus tard, en 2006, les élections législatives donnent une nette majorité aux partisans de Ianoukovitch qui devient premier ministre.

Quatre ans plus tard, en février 2010, la nouvelle élection présidentielle est très surveillée pour éviter des contestations. Le pro-russe Viktor Ianoukovytch l’emporte.

2) Le point de départ de la guerre du Donbass

21 juillet 2014

La décision du gouvernement ukrainien de ne pas signer un accord d’association avec l’Union européenne provoque un mouvement insurrectionnel violent, avec des groupes d’extrême droite en pointe. Du 18 au 21 février 2014, les affrontements font plus de quatre-vingts morts.

Viktor Ianoukovytch se retire. Il est remplacé comme premier ministre par Arseni Iatseniouk, un pro-nazi notoire, porté par l’euromaidan.

Cette prise insurrectionnelle du pouvoir par les pro-occidentaux entraîne des mouvements d’opposition dans les régions russophones. Le 23 février, des manifestations antimaïdans éclatent dans les villes de Donetsk, Kramatorsk, Louhansk, Marioupol et Sloviansk (région du Donbass), à Odessa (au Sud-ouest de l’Ukraine), à Kharkiv, la seconde plus grande ville d’Ukraine (à l’Est) et sur la presqu’île de Crimée (au Sud). Le 26 février débute la crise de Crimée qui aboutit au référendum local du 16 mars 2014 sur le rattachement de la Crimée à la Russie.

Au début d’avril 2014, dans la région du Donbass, composée des oblasts de Donetsk et de Louhansk, et dans ses régions limitrophes, les manifestations « antimaïdans » évoluent en insurrection armée contre le nouveau gouvernement ukrainien. Cette insurrection armée devient séparatiste et deux entités non reconnues par l’ONU sont proclamées : la « République populaire de Donetsk » (7 avril), puis la « République populaire de Lougansk » (11 mai).

Dès le 2 mai 2014, l’armée ukrainienne intervient dans l’Est du pays. Les combats contre les séparatistes sont extrêmement violents.

Une élection présidentielle anticipée est organisée en juin 2014. Elle est remportée par Petro Porochenko, homme d’affaires, banquier influent et affairiste soutenu par le mouvement d’euromaidan et par les pays occidentaux.

3) Des décisions pro-occidentales fascisantes enveniment la situation : Stepan Bandera glorifié

30 mai 2015

Ces décisions ne sont pas nouvelles. Dès la présidence de Victor Iouchtchenko certains faits auraient dû alerter les pays occidentaux et les médias.

Tel est le cas du décret faisant de Stepan Bandera un « héros d’Ukraine » alors qu’il fut

- le dirigeant d’un groupe fasciste ukrainien

- dès 1934, agent de renseignement au profit de l’Allemagne nazie, opérant dans la section spéciale de la Gestapo.

- responsable de l’assassinat d’une soixantaine de personnalités polonaises et ukrainiennes considérées comme hostiles au fascisme de l’OUN (Organisation des nationalistes ukrainiens)

- Deux fois condamné à mort par la justice, l’intervention du gouvernement d’Hitler fait commuer ces peines en emprisonnement à vie

- Libéré de prison par l’invasion hitlérienne de la Pologne, il est recruté pour servir d’agent à l’intérieur de l’URSS avec comme nom de code « consul II »

- Dès 1940 1941, l’OUN-B de Stepan Bandera collabore activement avec les nazis, particulièrement contre les Juifs considérés comme "le principal ennemi", l’avant-garde du soviétisme.

- Le 25 février 1941, Stepan Bandera reçoit de Berlin deux millions et demi de marks pour former le corps de la future armée d’une Ukraine indépendante. Cette Légion ukrainienne combat au sein de l’armée hitlérienne pour envahir l’URSS.

- Le 30 juin 1941, l’armée rouge ayant été rejetée vers l’Est, les fascistes locaux proclament l’indépendance de l’Ukraine. Parmi les cluses de celle-ci notons celle-ci « L’État ukrainien nouvellement formé travaille en étroite collaboration avec le national-socialisme de la « Grande Allemagne », sous la direction de son chef, Adolf Hitler, qui veut créer un nouvel ordre en Europe et dans le monde et aide les Ukrainiens à se libérer de l’occupation soviétique. L’Armée révolutionnaire populaire ukrainienne, qui a été formée sur les terres ukrainiennes, veut continuer à se battre aux côtés de l’armée allemande alliée contre l’occupation moscovite pour un État souverain et uni et un nouvel ordre dans le monde entier ».

- Indépendamment, des rapports complexes entre nazis allemands et l’OUN ukrainienne, notons que celle-ci est considérée comme responsable de la mort de 100000 juifs.


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