Hollande Valls : Adieu la gauche !

dimanche 24 août 2014.
 

Dans ce qui s’affirme comme un adieu à la gauche, 
à ses valeurs et à son peuple, l’hôte de l’Élysée affiche un alignement autant confondant qu’assumé sur les diktats de ce qui était hier son «  adversaire  » et est aujourd’hui son unique référence  : la finance.

Nicolas Sarkozy l’avait érigé en méthode. Manuel Valls le cultive version torsion de bras permanente au risque de la crampe. François Hollande a choisi un quotidien du soir et d’avancer d’un mois sa rentrée politique pour recourir à son tour au passage en force. On peut y voir le signe d’une volonté de dramatiser la situation, d’accélérer le train gouvernemental, d’obliger son propre camp à soutenir ce qui s’affirme comme un changement de cap. Le ton et le tempo sonnent comme un «  Silence dans les rangs  !  ». C’est dire à quel point l’enthousiasme doit régner dans son propre camp depuis les désastres du printemps.

Dans ce qui s’affirme comme un adieu à la gauche, 
à ses valeurs et à son peuple, l’hôte de l’Élysée affiche un alignement autant confondant qu’assumé sur les diktats de ce qui était hier son «  adversaire  » et est aujourd’hui son unique référence  : la finance. Un seul exemple  : les PME sont étranglées par leurs donneurs d’ordres pourvoyeurs de dividendes au-delà de l’indécence  ? Salaires et investissements subissent-ils un sort identique pour les mêmes raisons  ?

Eh bien on va casser un peu plus le Code du travail. Cela méritera sans doute un nouveau su-sucre jeté de son blog par Pierre Gattaz. Relevons tout de même une légère contradiction dans le propos présidentiel. Il est difficile de critiquer les effets de l’austérité au niveau européen pour justifier de nouveaux tours de vis intérieurs.

Surtout si l’on se revendique comme l’artisan d’un rapprochement historique entre «  sociaux-démocrates et conservateurs  » européens. La gestion «  loyale  » au service des marchés financiers  : voilà ce à quoi se résume une visée présidentielle qui passe, avec cynisme, par pertes et profits la pauvreté de masse et la violence de la guerre sociale en cours. En ces temps d’hommage aux valeurs qui libérèrent Paris et façonnèrent la France voilà soixante-dix ans, il est grand temps que les bouches s’ouvrent face 
à la terre brûlée qui se dessine là.

Par Michel Guilloux, L’Humanité


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