Front de Gauche 6 septembre 2014 : En mouvement contre l’ordre libéral !

lundi 15 septembre 2014.
 

Ils auront tout fait. Au point même d’appeler Freud à la rescousse en prétextant une « phobie administrative » pour justifier la fraude fiscale de Thévenoud. Pas un jour ne se passe sans que le parfum de fin de règne qui flotte autour de l’exécutif ne s’épaississe. D’ailleurs François Hollande lui-même, depuis son strapontin du sommet de l’OTAN, en vient à crédibiliser l’option de sa démission en posant la question. Et comme sur le front économique tout va de mal en pis, les dernières annonces de Michel Sapin en attestent, on se demande bien comment tout cela peut durer deux ans ½.

C’est cette analyse commune de la période qu’on a retrouvé le 6 septembre dans les interventions de l’Assemblée générale du Front de Gauche à Montreuil. L’appel lancé à l’issue de cette réunion déclare d’ailleurs clairement les hostilités au gouvernement. Il appelle notamment à voter contre la confiance le 16 septembre. Les médias qui avaient titré « quitte ou double » à propos de cette AG de rentrée en ont été pour leur frais. Ni quitte, ni double, ce n’était d’ailleurs pas l’objectif de ce premier rendez-vous, simplement le FdG continue. C’est peu ? Non si on regarde dans le rétro, l’échec des européennes et les désaccords. Le FdG continue sans pour autant que les débats en son sein n’aient été mis sous le tapis. Sans que nous ayons fait semblant d’avoir tout réglé. On sait que les questions stratégiques, dont celle fondamentale de l’autonomie, sont toujours devant nous et qu’elles devront être tranchées avant la fin de l’année si le FdG veut encore être utile dans la période. Cela tombe bien, un nouveau rendez-vous a été pris fin novembre/début décembre. En attendant, la réunion a aussi permis de dresser l’état de nos accords. Et ils nous permettent d’agir dans les semaines à venir. Contre le gouvernement donc, mais aussi sur les principales campagnes nécessaires à mener et à soutenir (voir le lien ci-dessous).

Cette assemblée a également eu le mérite d’entendre clairement formulées les propositions qui courent dans le FdG sur la suite. Telles des assises des forces de gauche opposées au gouvernement, portées principalement par Ensemble. Convenons d’une part qu’il faudra voir après le vote de confiance du 16 septembre avec qui, côté politique, le FdG peut initier de telles assises. Mais sur le principe pourquoi pas. Construire de l’unité contre la politique de Hollande est toujours précieux. A condition qu’on ne confonde pas pareil processus avec ce Front du peuple évoqué depuis plusieurs mois par le FdG. C’est justement dans le but de matérialiser ce front du peuple que Jean-Luc Mélenchon a lancé à Grenoble l’idée d’un mouvement sur la 6ème République. Le projet a, de nouveau, été formulé à Montreuil. Il y a suscité des questions bien sûr, mais aussi beaucoup d’intérêt. En une semaine, la proposition esquissée à Grenoble a incontestablement et rapidement progressé dans la société. Il est vrai que les turpitudes de l’exécutif y aident. Si le FdG n’entend pas se l’approprier et en faire son seul débouché, ce qui tombe bien puisque l’idée est justement de ne surtout pas en faire un cartel, il n’en est déjà plus étranger. Tant mieux. On verra ce week-end à la Fête de l’Humanité comment la question centrale de la 6ème et du peuple constituant continue à cheminer.

Car en cette rentrée, on peut compter sur le PG pour exploiter toutes les failles afin d’affaiblir le pouvoir en place et créer les conditions d’une alternative majoritaire qui ne dépende plus, ni ne compte plus, sur les partis du système libéral, PS compris. A ceux qui aimeraient nous enfermer dans une case ou dans un choix mécanique – de type : le Front de Gauche ou le mouvement pour la 6ème république, l’un ou l’autre ? – nous répondons que tout cela a vocation à se compléter, s’enrichir, à condition d’être en mouvement face à la ligne Maginot de l’ordre libéral, à condition d’accepter de se dépasser au moment voulu pour espérer porter notre programme au pouvoir par un moyen tout simple : en y ramenant le peuple. En mouvement, unitaires avec ceux qui s’opposent franchement au gouvernement Hollande-Valls, interpellant une dernière fois, les frondeurs de tout genre sur la possibilité qu’ils ont de le battre le 16 septembre, proposant des mesures d’urgence pour l’emploi, les salaires et le pouvoir d’achat, dessinant l’horizon de l’écosocialisme, travaillant partout à faire de la 6ème république son candidat contre l’ordre établi et les certitudes du vieux monde : voilà tout ce que les militants du PG vont faire entendre ce week-end aux quatre coins de la Fête de l’Huma.


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