Emmanuel Macron, Rastignac de la finance

jeudi 18 septembre 2014.
 

La seule nouveauté significative du second gouvernement Valls, c’est l’arrivée d’Emmanuel Macron, qui devient ministre de l’Economie. Mais c’est tout sauf un changement d’orientation politique. La nomination de l’ancien secrétaire général adjoint de l’Elysée à un poste aussi important est le symbole d’un pouvoir entièrement à la solde de la finance. Dans toute l’Europe, le coup d’Etat financier s’incarne dans des personnes, principaux coupables de la crise sociale que nous traversons. Le président de la BCE, Mario Draghi, est un ancien directeur de la banque Goldman Sachs. En Espagne, l’ancien président exécutif de Lehman Brothers, Luis deGuindos, est ministre de l’Economie. Et en France…

En France, nous avons donc droit à Emmanuel Macron, grand bourgeois amiénois, technocrate multi diplômé et apprenti philosophe qui a fait ses armes à la banque Rotschild et auprès de Jacques Attali. Ses propositions politiques ne sont là que pour défendre ses propres intérêts et ceux de sa classe : fin des 35 heures, hausse de la TVA, déréglementation du travail, cadeaux fiscaux au patronat, opposition à la nationalisation de Florange… Emmanuel Macron poursuit au gouvernement ce qu’il faisait chez Rothschild : défendre le pouvoir de la finance. Et donc asservir le peuple.

On peut compter sur lui pour y mettre beaucoup d’énergie : il est la porte d’entrée des patrons à l’Elysée. Par exemple, l’année dernière, c’est le directeur de Tilder, l’une des principales agences de lobbying, qui gérait le plan de table d’un banquet patronal organisé par Emmanuel Macron à l’Elysée. Il faut dire que Macron a de quoi multiplier les relations dans la finance : il est membre du groupe Bilderberg.

La 5ème République produit les formes de sa propre décomposition. A nous de l’achever, et de mettre enfin le peuple aux commandes. Nul doute qu’il ôtera rapidement toute leur responsabilité à des individus nuisibles tels Emmanuel Macron, véritable Rastignac de la finance, ambitieux intrigant, qui s’est fait une énorme rente par une opération financière juteuse (le pilotage du rachat des laits infantiles de Pfizer par Nestlé, une transaction de 9 milliards d’euros) et qui est devenu ministre par la volonté de deux hommes, Manuel Valls et François Hollande, dont l’obsession néolibérale s’impose à tous sans aucun soutien démocratique ni aucune base sociale.


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