Grosse défaite du Parti Socialiste, ce 28 septembre, aux Sénatoriales

lundi 29 septembre 2014.
 

- A) Et une, et deux, et trois défaites (Parti de Gauche)

- B) Hollande et Valls offrent le Sénat à la droite sur un plateau (L’Humanité)

- C) Ce qu’il faut retenir des sénatoriales (Le Monde)

- D) Sénatoriales : le point à 18h30 ce 28 septembre

A) Et une, et deux, et trois défaites (Parti de Gauche)

Avec le passage du Sénat à droite et l’entrée de deux élus du FN, François Hollande enregistre une 3ème défaite électorale. Le PS s’effondre désormais même chez ses propres grands électeurs et entraine avec lui ses alliés.

Le Front national surfe donc sur l’écume. Il obtient deux élus grâce à la porosité de plus en plus visible entre des élus UMP et les idées xénophobes et antisociales défendues par Marine Le Pen.

Toutefois, du fait de son scrutin, rappelons que les résultats aux élections sénatoriales ne sont qu’une photographie faussée des aspirations profondes de notre peuple. Cette élection exprime surtout l’urgente nécessité de mettre fin à l’aberration démocratique que représente le Sénat et aux institutions de la Ve République.

Le Parti de Gauche salue l’engagement de ses militants. Partout où nous avons présenté des candidatures appelant à rejeter clairement la politique gouvernementale, la réforme territoriale de Hollande et Valls et appelant à une 6ème République, partout cette idée a essaimé et les candidat-e-s du PG ont obtenu des scores allant très au-delà de nos propres élu-e-s, le nombre de voix étant par exemple multiplié par 7 en Ariège et même 14 dans l’Hérault.

François Hollande est désormais confronté à un nouveau blocage politique : groupusculaire dans le peuple, minoritaire au Sénat, clanique à l’Assemblée, il prétend pourtant encore gouverner. Il faut donc plus que jamais révoquer sa politique. Et s’engager vite sur la voie d’une 6ème république assise sur la souveraineté populaire.
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B) Hollande et Valls offrent le Sénat à la droite sur un plateau (L’Humanité)

Sans surprise la droite a regagné hier une courte majorité dans la Haute-Assemblée. Le gouvernement paye les mauvais résultats des municipales mais aussi les réformes qui ont excédé les élus locaux.

Personne n’était surpris hier, au Palais du Luxembourg. Comme annoncé, la courte parenthèse de trois années durant lesquelles les sénateurs de gauche auront été plus nombreux que leurs collègues de droite dans les confortables fauteuils du Sénat s’est close, à l’occasion de l’élection qui renouvelait la moitié des membres de la Haute Assemblée...

Cette défaite de la gauche était annoncée par les résultats des dernières 96 % des grands électeurs. Si elle reste relativement limitée (mais bien réelle), elle devrait néanmoins être fortement accentuée dans trois ans, lors du renouvellement de l’autre moitié des sièges, car les grands électeurs seront issus des mêmes élections municipales de 2014.

Ce résultat était annoncé. Et pas seulement comme l’estime le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, parce que «  le vote sanction est intervenu aux municipales  ». Pour la présidente du groupe communiste, républicain et citoyen (CRC), Éliane Assassi, «  les élus locaux ont rejeté la réforme territoriale, les rythmes scolaires et la baisse des dotations  ».

À l’heure de rendre notre article, il restait ardu de faire les comptes pour chaque groupe, mais entre PS et UMP, les résultats devraient s’apparenter à un jeu à somme nulle, une petite vingtaine de sièges perdus par le premier étant pris par le second. Triste événement, deux élus FN feront leur entrée dans l’hémicycle.

Les sénateurs du Front de gauche seront un peu moins nombreux, ayant perdu leurs fauteuils du Rhône, de l’Allier et des Bouches-du-Rhône. Dans les deux autres départements où ils comptaient un sortant, Thierry Foucaud se maintient en Seine-Maritime, et Christine Prunaud conserve le siège laissé par Gérard Le Cam. Avec 18 sénateurs, le groupe CRC restera le deuxième à gauche en termes d’effectifs. Mais surtout, sa présidente, Éliane Assassi, relève un élément encourageant  : dans 16 départements concernés par l’élection et où ses candidats étaient sur des listes propres, le Front de gauche note une hausse significative du nombre de voix portées sur ses candidats. Elle promet «  de belles démonstrations politiques des sénateurs communistes à l’avenir  ».

Cette «  alternance  » dans la maison de Marie de Médicis n’est néanmoins qu’une révolution de palais. Car au-delà de la prestigieuse enceinte, ce basculement ne bouleversera pas l’agenda du gouvernement. Cela fait bien longtemps que ce dernier ne s’intéresse plus vraiment à l’avis de la Haute Assemblée. Nombre de projets de loi, y compris les textes budgétaires, y étaient rejetés depuis l’arrivée de François Hollande à l’Élysée, l’exécutif n’ayant jamais cherché à réunir la majorité de gauche composite, passant en force le plus souvent contre l’avis des sénateurs du Front de gauche, en position charnière.

Celui qui était encore hier président de la commission des Lois, le socialiste Jean-Pierre Sueur, a beau tenter de rappeler que «  pratiquement tous les textes de la commission des Lois ont été votés  », cela concerne surtout les réformes de société du début du quinquennat  : mariage pour tous, transparence de la vie publique, loi sur l’égalité entre les femmes et les hommes… Sur les grands textes symboliques, notamment en matière économique, le constat est sans appel  : accord national interprofessionnel, traité budgétaire européen, pacte de compétitivité, pour ne citer que ceux-là, n’ont pas convaincu de majorité.

La force du Sénat tiendrait-elle plutôt à son pouvoir de conviction  ? «  La loi sur les métropoles, sans le Sénat, aurait été très différente  », assure Jean-Pierre Sueur. Malgré tout, là aussi, les faits sont bien moins enthousiasmants  : en juin, lors du débat sur le bilan annuel de l’application des lois, la sénatrice écologiste Corinne Bouchoux notait que «  seuls 24 % des amendements d’origine sénatoriale sont suivis d’effets. Seul un quart de nos amendements a une portée effective  !  » Plus grave encore, la même sénatrice constatait, amère, que «  dans la moitié des cas, notre travail reste inutile, et que, dans l’autre moitié, une fois sur deux, les textes législatifs ne sont pas complétés des décrets d’application nécessaires  ».

La nouvelle couleur de l’hémicycle ne changera donc pas grand-chose à ce niveau. Simplement, il servira de porte-voix à la droite qui espère d’autres conquêtes en 2017. L’UMP d’ailleurs ne cherche pas plus  : «  Ce ne sera pas un Sénat qui niera la légitimité du président de la République. La Ve République a créé la prééminence présidentielle, jamais nous ne contesterons cela  », affirme d’ailleurs l’UMP Philippe Marini, qui présidait la commission des Finances. Néanmoins, «  nous avancerons méthodiquement, sujet après sujet, mois après mois avant que tous les esprits ne s’occupent que d’une chose  : la course présidentielle  », poursuit le sénateur maire de Compiègne, dans l’Oise.

L’exécutif pourrait même finalement se satisfaire de cette nouvelle situation  : pour un président et un gouvernement socialiste, il est moins symboliquement désastreux de voir ses projets de loi rejetés par une assemblée d’opposition que par un Sénat de gauche. Néanmoins, cela rend désormais inenvisageable toute modification constitutionnelle qui nécessite le soutien de trois cinquièmes des parlementaires, députés et sénateurs réunis. En clair, cela signifie notamment l’enterrement définitif du droit de vote des résidents étrangers, qui nécessite de revoir la Constitution, et sur lequel François Hollande s’était pourtant engagé.

Adrien Rouchaleou

C) Ce qu’il faut retenir des sénatoriales (Le Monde)

La moitié des sièges de sénateurs était à pourvoir, dimanche 28 septembre. La droite, qui avait perdu le Sénat en 2011 au profit de la gauche, a récupéré sa majorité, même si l’ampleur de la victoire est plus mesurée qu’escomptée. Au total, l’UMP et les centristes disposent d’une majorité d’une quinzaine de sièges.

Selon les décomptes du Monde :

L’UMP a remporté 23 sièges et en a perdu 11. Le groupe compte 145 sièges de sénateurs

L’UDI a remporté 8 sièges et perdu 2 (38 sièges)

Le Parti socialiste a remporté 8 sièges mais en perd 24 (112 sièges)

Le groupe RDSE a perdu 7 sièges (12 sièges)

Le PCF a perdu 3 sièges (18 sièges)

EELV reste stable avec 10 sièges.

D) Sénatoriales : le point à 18h30 ce 28 septembre

Le Parti Socialiste connaît une nouvelle défaite électorale importante aujourd’hui. En, effet, le Sénat va retrouver sa majorité conservatrice.

Pour tous les gens de gauche et progressistes, l’élection de deux candidats Front National rend cette journée d’autant plus amère. Elle signifie qu’un nombre toujours plus grand d’électeurs et ici d’élus de l’UMP se réfèrent à la fois à la droite et à l’extrême droite, comme dans les années 1930.

- > Dix-sept sièges repris par l’UMP et l’UDI (résultat partiel)

En Corrèze, l’UDI Daniel Chasseing a déjà arraché l’un des deux sièges socialistes, en emportant 51,7 % des voix au premier tour. Le maire socialiste de Tulle, Bernard Combes, peut encore espérer sauver le siège du PS au second tour, face au deuxième candidat de l’UMP, Claude Nougein.

Dans le Territoire de Belfort, l’UMP Cédric Perrin a profité du départ du sénateur Jean-Pierre Chévènement pour faire basculer ce département à gauche depuis 1980.

Même scénario en Corse-du-Sud, où l’UMP Jean-Jacques Panunzi a profité de la désunion de la gauche après le départ du sénateur radical Nicolas Alfonsi pour l’emporter haut la main, avec 86 % des voix.

Dans l’Aveyron, Jean-Claude Luche (UDI) a déjà repris l’un des deux sièges occupés par la gauche, avec 60,80 % des voix dès le premier tour.

En Haute-Saône, les deux sièges ont basculé de gauche à droite dès le premier tour : Alain Joyandet et Michel Raison (UMP) sont désormais sénateurs à la place de Jean-Pierre Michel (PS), qui n’a reçu que 33,83 % des voix, et de Yves Krattinger (PS), qui ne se représentait pas.

En Ardèche, c’est Jacques Genest (UMP) qui a ravi l’un des deux sièges occupés par Yves Chastan et Michel Teston (PS), qui ne se représentent pas.

Dans la Drôme, Gilbert Bouchet (UMP) a ravi un siège aux socialistes, selon le compte Twitter des sénateurs UMP.

Un autre siège a été repris à la gauche par Anne Catherine Loisier (union de la droite) dans la Côte-d’Or.

Dans le Finistère, Michel Canevet (UDI), a repris le siège de Jean-Luc Fichet (PS).

Dans le Doubs, la droite a repris un siège à la gauche : Jacques Grosperrin (union de la droite) et Jean-François Longeot (divers droite) prennent les sièges de Claude Jeannerot (PS) et Jean-François Humbert (UMP).

Dans le Rhône, l’UMP a ravi un siège à la gauche. Le siège détenu par Guy Fischer (communiste) est passé à droite.

Dans les Côtes-d’Armor, Michel Vaspart (UMP) a ravi un des trois sièges, tous occupés par la gauche auparavant.

En Ille-et-Vilaine, sur les quatre sièges à pourvoir, deux sont désormais à droite contre un auparavant.

La gauche a perdu deux sièges en Haute-Garonne : sur cinq fauteuils de sénateurs, elle en occupe deux contre quatre auparavant, au profit de la liste d’union de la droite.

Dans le Gard, Vivette Lopez (union de la droite) a ravi le siège de la socialiste Françoise Laurent-Perrigot.

La gauche a pris cinq sièges à la droite

Dans le Calvados, François Aubey (liste d’union de la gauche) a été élu, ce qui assure un siège de plus à gauche dans ce département.

Dans la Sarthe, Jean-Claude Boulard (PS) a ravi un siège à l’UMP.

Dans la Somme, Christian Manable (union de la gauche) a repris un des trois sièges auparavant occupés par la droite. En Charente-Maritime également, le siège vacant laissé par l’UMP a été ravi par la gauche.

Dans le Vaucluse, deux sénateurs sont désormais classés à gauche, Claude Haut et Geneviève Jean (PS), contre un seul auparavant.


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