Manuel Valls capitule sans condition à Berlin

samedi 4 octobre 2014.
 

Ce lundi 22 septembre, le voyage à Berlin de Manuel Valls fut un désastre. On avait l’impression qu’il venait rendre compte à sa supérieure. Ou qu’il était dans le rôle de l’élève venu réciter sa leçon dans le bureau du directeur.

Tout frais recalé de la séance à l’Assemblée, ce dont le gouvernement allemand est parfaitement informé, Manuel Valls a piteusement expliqué avoir « besoin aussi de la confiance du peuple allemand ». Il a donc multiplié les signes serviles pour se faire bien voir. «  On comprend, dit-il, les doutes et les interrogations du peuple allemand, des représentants, de la presse allemande parfois, qui se disent au fond  : nous, nous avons su faire les réformes et les Français n’en sont pas capables. Et, s’ils ne les font pas, ce n’est pas bon pour l’Allemagne  ». Triste capitulation sans condition devant un impératif économique qui n’est pas le nôtre.

Manuel Valls a donc fait allégeance devant Madame Merkel. Il affirmé : « je veux dire aux Allemands que les réformes, nous allons les faire ». Il ensuite récité le catéchisme libéral habituel. Il a ainsi détaillé les projets en cours pour obéir à la Commission européenne et faire plaisir à la droite allemande. Premièrement, la réforme territoriale contre la démocratie locale et les services publics de proximité. Deuxièmement, l’attaque contre les « seuils sociaux », c’est-à-dire la mise en cause des droits des salariés à élire des représentants du personnel ou à bénéficier d’un Comité d’entreprise. Troisièmement, l’élargissement du travail du dimanche contre le droit au repos et à une vie sociale non marchande. Quatrièmement, la poursuite de l’austérité aveugle avec le plan de 50 milliards d’euros de coupes budgétaires. Depuis Berlin !

Le reste a prouvé jusqu’où l’abaissement pouvait aller. Manuel Valls n’a pas défendu l’honneur du pays face à une partie de la presse allemande qui nous insulte. Les européistes bêlants qui me montrent du doigt oublient en général d’en parler. Hier, elle insultait les Grecs traités de fainéants. Désormais, c’est la France qui est insultée par le quotidien Bildt. Il appelle désormais notre pays « Krankreich » au lieu de Frankreich. En Allemand, « krank » signifie « malade ». « Krankreich » signifie donc littéralement « l’Empire malade ». Le titre complet était « Krankreich flop. Deustchland top ». Il n’y a pas besoin de traduire. Manuel Valls a mollement répondu que « la France n’est pas l’homme malade de l’Europe ». C’est tout. Mais son ministre banquier, le pimpant Macron, dit froidement que « la France est malade ». Il laisse notre pays se faire insulter par la presse allemande sans mesurer la gravité historique de ce fait.

Sur la forme, Angela Merkel a encouragé le petit Manuel Valls. Elle s’est ébahie avec conviction devant le programme de réforme « très ambitieux » et même « impressionnant » de son commensal. Elle a particulièrement approuvé les cadeaux aux actionnaires et la destruction des droits sociaux. Elle a ainsi affirmé que « ces réformes seront mises en œuvre dans les domaines les plus pertinents, à savoir pour relancer la compétitivité de la France ». Mais sur le fond, Angela Merkel n’a rien cédé. Non, l’Allemagne ne dépensera pas un centime de plus pour relancer l’activité en Europe. Angela Merkel l’a répété clairement : il existe « beaucoup de possibilités de créer de la croissance sans argent supplémentaire ». Elle a même enfoncé le clou : « l’Allemagne a montré qu’on pouvait à la fois consolider ses finances et créer de la croissance ». Mais le gouvernement français obtiendra-t-il un nouveau délai de la Commission européenne pour réduire son déficit budgétaire comme a pleurniché Valls ? Angela Merkel a botté en touche : c’est la Commission européenne qui le dira. Les courbettes de Manuel Valls n’ont donc servi à rien. Juste à dégrader le rapport de force et à encourager l’arrogance du gouvernement Merkel.


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