En Bigorre, débat à gauche sur l’alternative

jeudi 2 octobre 2014.
 

. Quelle alternative à gauche  ? Avec quel contenu  ? Et avec quels contours  ? Ces questions ont traversé la Fête de l’Humanité des Hautes-Pyrénées, organisée le week-end dernier à Soues, près de Tarbes. Temps fort de cette fête, le débat du dimanche après-midi. Un débat élargi, au-delà des composantes du Front de gauche, à EELV et Nouvelle Donne.

« Peut-on rassembler sur le seul refus de la politique Hollande-Valls  ? » interroge Alain Raynal, animateur du débat. « Cette politique gouvernementale échoue dramatiquement et il s’agit de rassembler pour une politique de rupture avec la finance et l’austérité, pour préserver les services publics », répond Pierre Laurent. Le secrétaire national du PCF revendique aussi un changement des institutions  : « Notre République marche sur la tête  ! » Pierre Cours-Salies (Ensemble)  : « Une VIe République  ? Oui mais ne mettons pas de côté la mobilisation sociale. Pour construire une alternative, il faut rejoindre le Front de gauche. »

Éric Coquerel (PG) propose « un mouvement pour la VIe République, un mouvement du front du peuple ». Alors que « la crise du capitalisme est systémique », il appelle à « renverser la table ». Le dirigeant du PG est catégorique  : « Rassembler avec le PS, c’est exclu. La condition du rassemblement à gauche, c’est l’opposition au gouvernement. » Françoise Castex pose une question et y répond  : « Le gouvernement est-il de droite  ? Oui  ! » L’ancienne eurodéputée PS a rejoint Nouvelle Donne, « qui n’est pas un parti de plus mais veut s’inscrire dans une dynamique ».

Pierre Cours-Salies  : « Si nous restons divisés, nous sommes menacés par une situation à l’italienne et une disparition de la gauche. Il faut remettre la gauche debout. » Une question sous-tend le débat  : faut-il accepter dans le rassemblement les frondeurs du PS  ? « J’accorde la plus grande importance au dialogue avec ceux qui n’étaient pas dans le Front 
de gauche en 2012 et ne sont pas d’accord avec la politique gouvernementale, affirme Pierre Laurent. Il faut respecter ces forces disponibles. » Le dirigeant communiste estime que le dialogue peut «  enclencher une dynamique  ». Éric Coquerel souligne, quant à lui, « l’ambiguïté » des frondeurs  : « Ils ont encore un pied dans 
la majorité gouvernementale. » 
Le dirigeant du PG prévient, à l’approche des élections régionales et départementales de 2015  : « Nous ne sommes pas prêts à avoir des alliances avec le PS. » Il souhaite que le Front de gauche définisse une stratégie nationale. « Les frondeurs ne forment pas un mouvement homogène, analyse Françoise Castex. Certains franchiront le pas, d’autres non. » Henri Lourdou (EELV) est mitigé  : « Peut-on faire l’économie d’une évolution du PS pour construire une majorité  ? » Lui-même a conscience que « l’évolution » du PS suscite le scepticisme.

« Réunir les millions 
de personnes qui ont 
la gauche au cœur » Parmi les nombreuses personnes assistant au débat, certaines interviennent. Une militante PCF  : « Notre travail est de réunir les millions de personnes qui ont la gauche au cœur. » Un militant NPA  : « Il faut changer le climat politique et social sans attendre 2017. » Un homme âgé appelle à participer à la manifestation des retraités, aujourd’hui, mardi. Selon Pierre Laurent, la situation a quelque peu évolué en cette rentrée et il n’est pas interdit d’être optimiste  : «  Je sens monter de nouveaux motifs d’espoir. Le succès de la Fête de l’Huma n’est pas dû au hasard. Si nous savons être disponibles, beaucoup de choses vont être possibles.  »

Bruno Vincens, L’Humanité


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