La haine de l’injuste et l’amour du bonheur public

mercredi 15 octobre 2014.
 

« Mais elle existe, je vous en atteste, âmes sensibles et pures ; elle existe, cette passion tendre, impérieuse, irrésistible, tourment et délices des cœurs magnanimes, cette horreur profonde de la tyrannie, ce zèle compatissant pour les opprimés, cet amour sacré de la patrie, cet amour plus sublime et plus saint de l’humanité, sans lequel une grande révolution n’est qu’un crime éclatant qui détruit un autre crime. Elle existe, cette ambition généreuse de fonder sur la terre la première République du monde ; cet égoïsme des hommes non dégradés, qui trouve une volupté céleste dans le calme d’une conscience pure et dans le spectacle ravissant du bonheur public. Vous la sentez, en ce moment, qui brûle dans vos âmes ; je la sens dans la mienne. »

Voilà ce que disait Robespierre à la veille de mourir.

Que dire de plus. ?

Je la sens dans mon âme cette haine de l’injuste et cet amour du bonheur public. Et je veux espérer que la solution est là, proche, et à construire ensemble.

Dans ce monde injuste et violent dont nous faisons tous le constat, les institutions sont l’instrument de ceux qui nous oppressent. Pas le seul. Mais non des moindres. Les règles du jeu nous enferment, pire, nous font accepter sous un vernis démocratique ce qui est le vol de notre pouvoir, la négation de nos droits, le refus de notre émancipation. Il faut changer les règles du jeu, pour qu’elles soient l’instrument du peuple souverain et non celui d’une oligarchie rapace et oppressante.

De 1789 à 1799 le peuple avait sa révolte, son désespoir, ses mots d’ordres. La Taxation. Le Maximum. Entendez, le droit à l’existence.

Il n’y a eu qu’un moment où il a été entendu, exaucé. Quand au début de la Convention, les règles du jeu ont été changées, sous la pression populaire, quand les sections débattaient, siégeaient, que le peuple était dans la rue, que les mandataires devaient rendre des comptes.

Alors, la mortalité a décru à Paris.

Mais quand, par la force, ont été rétablies les anciennes règles, censitaires, libérales, quand ceux qui ont repris le pouvoir se sont mis à genoux devant le droit de propriété, la mort de faim est revenue.

Je suis pour que le Peuple Souverain se relève, renverse la table et se dote d’une arme puissante dans le combat politique, social, écologique qui est le sien.

Et puis… « Mourir pour des idées, d’accord, mais de mort lente »… alors battons nous pour le processus constituant, la révolution citoyenne.

Par Mathilde Larrère, historienne


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