Journalisme et déontologie professionnelle A ceux qui vendent leur âme

lundi 17 août 2009.
 

A l’heure où les empires médiatiques du capitalisme financier international reprennent leurs attaques contre les gouvernements progressistes d’Amérique du Sud, je rappelle le rôle de ces médias "libéraux" dans l’installation puis le fonctionnement de la machine totalitaire des dictatures latino-américaines dans les années 1960 1970 1980.

Qu’ils éprouvent au moins le sens moral commun de se considérer responsables de leurs actes passés.

Qui ne connaît le célèbre poème de Victor Hugo où Caïn, meurtrier de son frère, poursuivi par ce souvenir, erre toute sa vie pour lui échapper ? Il croit trouver une solution en s’enfermant dans une sépulture mais "L’oeil était dans la tombe et regardait Caïn"

Oui, chaque humain, où qu’il soit, quel qu’il soit, ne peut s’affranchir de cette conscience morale universelle "dont la tradition remonte à des millénaires".

Une histoire proche de celle de Caïn a été vécue par une journaliste chilienne d’El Mercurio (le plus virulent média contre Allende) qui a laissé passer le coup d’Etat de Pinochet sans respect d’un minimum de déontologie professionnelle. Trente quatre ans après, elle a tenu à libérer sa conscience publiquement dans les médias en un impressionnant mea culpa :

" Je rêvais de choses simples : de la tendresse, un peu d’érotisme, une maisonnette, un bon collège pour mon fils...

" Mes plaisirs : écrire bien, poser des questions intelligentes, mettre dans l’embarras mes interlocuteurs...

" Quelqu’un a-t-il eu l’idée de faire, pour El Mercurio, un reportage dans les centres de torture de la DINA (police politique) ? Personne, pas même moi. Je ne peux mettre en cause personne. Je n’ai jamais été censurée.

" J’étais une chienne. Et pendant ce temps, il y avait des chiliennes à qui ils défonçaient le vagin avec des animaux, des bouteilles, de l’électricité, avec des coups de poing ; et ils tuaient leurs enfants et leurs parents.

" Au même moment, moi, je lisais des contes à mon fils, j’avais un petit copain, j’allais à la plage avec mes amis journalistes.

" Demander pardon à tous, à personne ? Je préfère personnifier.

" Je te demande pardon à toi, journaliste, Olivia Mora, qui portait le drapeau d’Allende, toi la gauchiste qui a joué sa vie pour sa cause sans tomber dans les sectarismes. Tu n’as jamais voulu tuer personne, mais réaliser la justice sociale...

" Olivia, pardonne-moi, car je n’ai rien fait pour casser la chaîne d’horreur qui a emporté l’un de tes enfants."

" Maria Angelica de Luigi"


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