Résister ou trahir

vendredi 17 octobre 2014.
 

Décidément, ce Pierre Moscovici a tout du traître. A peine nominé, pour être commissaire européen aux affaires économiques, le voilà qui utilise sa position pour enfoncer le pays, la France, qui lui a assuré ce parachute doré. Mais qu’attendre de plus de la part d’un homme qui abandonna sans état d’âme le peuple chypriote aux griffes du blocus monétaire ? Il faut que la France applique le Pacte, claironne-t-il. Eh bien pourquoi ? Ce Pacte enfonce l’Europe dans la crise et ne correspond pas aux intérêts du pays. Cette servilité ne lui vaudra rien. Les libéraux européens sont insatiables. Pour eux, chaque abaissement en appelle un nouveau. Il vaudrait mieux résister.

Mais Hollande a montré le pire des exemples. La France paye cher l’obsession de ce dernier de devenir « le bon élève de la classe européenne ». Il est maintenant un peu tard pour se réveiller. Bien sûr le pouvoir peut s’indigner des diktats de la Commission. Mais on ne résiste pas à moitié. Difficile quand on a ratifié le TSCG sans en changer une ligne. Tout remord paraît de la faiblesse au moment où il faudrait que la politique reprenne ses droits sur l’application fanatique d’un traité coulé dans le marbre de la bêtise. Hollande et Valls sont donc dans la pire des situations. Il aurait fallu résister dès le premier jour et si possible pour d’autres peuples ; les Grecs et Chypriotes par exemple. Encore aurait-il fallu s’appuyer sur, et donc conforter, le vote des Français.

Il reste à Hollande et Valls, ces deux habiles, le mirage d’une issue : les fameuses réformes structurelles. La France n’y a déjà pas coupé. C’est le moins que l’on puisse dire. Mais il s’agit de provoquer chaque jour davantage. C’est l’engrenage politique dans lequel ils se sont placés. Il leur faut tordre le bras des consciences de gauche pour que les cris de douleur montent jusqu’aux Eurocrates de Bruxelles et attestent de l’efficacité desdites réformes.

Cette semaine, c’est Emmanuel Macron, parfait pour ce rôle, qui fut envoyé au front à propos de l’assurance-chômage. Evident contre-feu après les rodomontades de la Commission ! Mais la base de gauche se disloque à chacune de ces ruses. Il n’en restera bientôt plus rien. Voilà le cercle vicieux dans lequel est pris Hollande, passe encore, mais surtout la France.


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