Le temps du PS est passé

samedi 22 novembre 2014.
 

Il finit de s’effondrer moralement dans les connivences du libéralisme. Sa nécrose clientéliste et bureaucratique le prive même des ressorts du sursaut comme le prouvent l’évanescence des frondeurs et leur pusillanimité.

L’actuel premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, avait annoncé la fin du PS issu d’Epinay. Il se plaint à présent publiquement que certains veuillent la mort du PS. La belle affaire ! Il n’y a pas de PS possible en France autrement que sur les bases de rupture avec le capitalisme qui furent celles endossées par le PS d’Epinay. Par conséquent, la situation présente ne demande pas de grandes enquêtes pour savoir qui veut la fin du PS. Ceux qui en ont réuni les conditions sont à l’intérieur des murs. De l’extérieur, nous ne faisons rien d’autre que de prendre sur la tête les éboulis de l’effondrement ! C’est bien pourquoi dorénavant plus personne ne veut s’allier avec le PS, de sorte que la principale fracture que les dirigeants PS avaient ouvert dans les rangs du Front de Gauche est refermée pour aborder les étapes suivantes. Cette étape sera celle à la fois de l’implication citoyenne mise au poste de commande et de la coalition des oppositions de gauche.

Nous ne partons pas de rien. Le Front de Gauche fournira sa part des fondations de la nouvelle alliance. Mais il doit tirer la leçon de ses propres limites. Ni avant, ni pendant, ni après la conquête d’une majorité, on ne peut agir sans s’appuyer sur un ressort populaire plus large que celui de nos partis. Les assemblées citoyennes, les vraies, sont notre avenir. C’est la condition de base. La conjonction des partis de l’opposition de gauche est évidemment nécessaire. Mais on voit que ce n’est pas un exercice facile. Les pesanteurs du passé moelleux, la peur panique du déclassement qui anime les nantis du système politique, la force des chantages de toutes sortes, tout cela compte beaucoup. Parmi ces âmes molles, la tentation de donner au moins disant le pouvoir de décision est si forte ! La pente est si bien huilée ! On a vu comment les « frondeurs » sont passés du vote contre à l’abstention « pour être plus nombreux » et de là au silence à l’heure de Rémi Fraisse.

Les aguichages concurrents des universités d’été socialistes sont finis. Le PCF vient d’en tirer la leçon à sa Convention Nationale. Pierre Laurent a été parfaitement clair dans son émission de dimanche à France 3. Il n’est plus question d’alliance avec le PS. L’arc de force visé est celui que nous défendons aussi depuis des mois : le Front de Gauche, les oppositions de gauche d’Europe Écologie-Les Verts, Nouvelle Donne, les socialistes affligés et ceux des groupes rompant avec la politique de Valls. Pour autant, tous les efforts accomplis par Pierre Laurent n’auront pas été vains. Ils ont permis de bien voir quelles étaient les limites des divers groupements concurrents de « la gauche » du PS de Hamon-Emmanuelli à Martine Aubry en passant par Emmanuel Maurel. Je n’en suis pas surpris. Ils ont donné le change. Rien de plus. Bien sûr il faut maintenir la porte ouverte. Bienvenue à qui veut combattre. Mais encore faut-il qu’ils veuillent combattre. Pour l’instant et pour de longs mois, tout ce petit monde va rester dans les méandres et les reptations des investitures cantonales et régionales et du congrès du PS.

Le congrès du PS sera intéressant. On peut présager sans mal que la « gauche » sera diluée et ce qui en restera sera écrasé. Au total, qui compterait dessus se lierait pour des mois à un poids mort. Je pense qu’en avançant, en agissant, se créé une dynamique plus efficace qu’en restant assujettis au règne des colloques et parlotes et de la diplomatie inter-groupusculaire. J’en veux pour preuve le mouvement opéré par Liêm Hoang Ngoc et les « socialistes affligés » accompagnés par un nombre significatif de dirigeants du mouvement des jeunes socialistes en adhérant au Mouvement pour la sixième République. En même temps qu’eux, ce sont des dirigeants de premiers plans, deux des trois co-présidents du mouvement « Nouvelle Donne » qui ont également décidé de s’impliquer dans le déploiement du Mouvement pour la sixième République. Il s’agit de la députée Isabelle Attard et du conseiller régional Patrick Beauvillard. Dans ces conditions, la question du passage à la sixième République est en train de s’inscrire comme une idée centrale dans le programme de l’opposition de gauche en construction. Et c’est bien le but si l’on veut qu’elle devienne demain l’idée capable de fédérer le peuple tout entier.


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