Visite du Maréchal Sissi : les indignations sélectives de François Hollande

vendredi 28 novembre 2014.
 

Mercredi 26 Novembre, le dictateur égyptien Abdel-Fattah Sissi a été reçu par François Hollande. Ils ont notamment discuté de la situation sécuritaire chaotique en Libye, pays durablement déstabilisé depuis l’intervention militaire de l’OTAN en 2011. A la clé, des gros contrats d’armements pourraient être signés entre nos deux pays.

Oubliés, les milliers d’égyptiens victimes de la répression depuis le coup d’état de Juillet 2013. Oubliées, les arrestations massives d’opposants pour le seul « crime » d’avoir bravé la loi interdisant de fait les manifestations. Oubliés les sévices sexuels pratiqués contre les détenus, et notamment les tristement célèbres « tests de virginité » que Sissi commanditait déjà en 2011. La répression frappe indistinctement les partisans des Frères Musulmans et les militants progressistes qui s’étaient soulevés en 2011 contre la dictature. Mais même l’arrestation temporaire du journaliste français Alain Gresh n’a pas déclenché de réaction de notre diplomatie, pourtant peu avare de leçons en « droits de l’homme » envers tous les pays qui ne s’alignent pas sur les positions des États-Unis et de leurs affidés.

Pourquoi ce deux poids, deux mesures ? Car l’Egypte de Sissi est un fidèle allié des puissances impérialistes. Il est soutenu par les États-Unis, qui ont dispensé sa formation militaire ; par le gouvernement israélien, qu’il a encore aidé récemment en renforçant le blocus criminel contre Gaza ; et également par l’Arabie Saoudite, l’un des principaux promoteurs de l’obscurantisme islamiste le plus rétrograde.

Il est donc faux de voir en Sissi un rempart contre le terrorisme et le jihadisme.

Une fois de plus, François Hollande pratique donc une défense des droits de l’homme à géométrie variable et une indignation sélective indignes de la République Française.

Ramzi Kebaili - Commission Maghreb-Machrek


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