Sur nos deux jambes

lundi 8 décembre 2014.
 

« Le Pen, Sarkozy, Hollande, la bataille de 2017 est lancée » titre le Monde du 2 décembre. Voilà donc les français sommés de départager dès maintenant les deux présidents, dont les politiques néo-libérales ont entraîné puis plongé le pays dans la crise, et la candidate d’extrême droite.

. Sur quoi se base-t-il ? Le battage médiatique autour de l’élection de Sarkozy à la présidence de l’UMP n’a en effet pas réussi à masquer l’aspect caricatural de son entrée au siège de l’UMP comme s’il s’agissait de l’Elysée. Depuis son retour dans l’arène il sur-joue et cela se voit. Quant à François Hollande, les sondages d’opinion répétitifs qui l’indiquent au fond du trou laisse pantois sur la méthode « Coué » de la Une du Monde. En réalité le système plante ainsi le décor qu’il souhaite. Il a le mauvais parfum d’un monde dépassé, celui d’une 5ème République qui agonise sans le savoir.

Le Conseil national du Parti de Gauche de ce week-end a, lui, largement été consacré à la façon d’appréhender le monde réel, celui dont on voit la transformation tous les jours et qui laisse en réalité nos concitoyens toujours plus éloignés de ce théâtre d’ombres. Loin de tout déterminisme historique mal digéré, nous savons bien que le futur n’est pas écrit. C’est pourquoi nous avons décidé d’entamer la traversée vers ce nouveau monde sans hésiter, certains que la façon dont nous l’accomplirons peut influer sur ce qu’il sera. Nous savons cette traversée périlleuse et incertaine, nous ne voyons qu’une partie de ce gué encore mal défini mais nous savons tout retour impossible. Nous sommes donc bien décidés à défricher la voie pour arriver à bon port. Nous en connaissons la condition : redonner au peuple le goût de se réinvestir dans la politique. Ou autrement dit : l’aider à recouvrir sa pleine souveraineté contre la finance, les actionnaires et l’oligarchie. Ceux mêmes qui assument tous les jours mener un combat de classe comme le montrent encore les manifestations patronales de cette semaine. C’est le sens de notre bataille pour la 6ème République et la constituante. On sait que plusieurs pierres sont nécessaires pour sauter d’une à une jusqu’à la berge. Certaines existent déjà. Elles peuvent nous permettre de prendre davantage d’élan à la condition de ne pas elles-mêmes se laisser submerger par les eaux sombres du système. Le Front de Gauche, l’unité avec d’autres forces de gauche et écologistes en désaccord avec la politique du gouvernement peuvent être de celles-là, à condition de tourner le dos aux partis du système et à impulser une véritable implication citoyenne, ainsi que le collectif 3A qui rassemble syndicats, associations et partis…

Pour sauter de pierre en pierre, il faut également compter sur ses deux jambes : celle sur laquelle on prend son élan et celle qu’on lance vers l’avant. Le PG est bien disposé à s’en servir. Il bénéficie d’atouts non négligeables pour aider à la manœuvre collective. Celui d’être né justement de la conscience que l’ancien monde est en train de mourir, et que la gauche est menacée de disparition, n’est pas le moindre. Comprendre la situation n’est pas tout, mais cela aide au moins à regarder vers l’avant. Et la bonne nouvelle de ce riche CN c’est que le PG, qui a fêté ce week-end son 6ème anniversaire, en sort fortifié, très largement rassemblé autour d’une méthode permettant de continuer avec d’autres cette traversée et ne pas se résigner à l’avenir que veut nous imposer le système. Par et pour le Peuple, comme le titre notre résolution.

Eric Coquerel SN à la coordination politique du PG


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