Conférence de Jean-Luc Mélenchon « Laïcité et Paix Civile »

lundi 19 janvier 2015.
 

Le lundi 12 janvier, j’organisais une conférence pour montrer le lien entre la laïcité et la paix civile, après les attaques de Charlie Hebdo, Montrouge et Vincennes.

Pour visionner la vidéo de cette conférence, cliquer sur l’adresse URL portée en source (haut de page, couleur rouge).

Jean-Luc Mélenchon : « Nous devons être à la hauteur du message universel du peuple »

À l’embouchure de la place de la République à Paris où, la veille, un million et demi de citoyens avaient défilé sous des pancartes «  Nous sommes Charlie  », Jean-Luc Mélenchon a tenu, lundi soir au Théâtre Déjazet, une conférence sur le thème «  Laïcité et paix civile  ».

Après un moment d’hommage aux dix-sept victimes des assassinats de la semaine dernière (l’assistance répondant « présent » à l’énoncé 
de chacun de leurs noms), c’est 
à «  être à la hauteur de ce qu’a dit le peuple français  » qu’a invité Jean-Luc Mélenchon. Estimant que «  ‘‘l’union nationale’’ est une formule politicienne de rapt de la souveraineté populaire  », il a appelé à ne céder «  à aucune des formes de rabougrissement  » du «  message universel  » porté le week-end dernier. Parmi celles-ci, figurent la tentation d’un Patriot Act à la française, mais aussi toutes les déclarations de «  guerre  » à un ennemi qui ne pourrait être qu’intérieur, puisque «  la diversité du monde est dorénavant dans chaque pays  », et, de ce fait, engendreraient la suspicion de tous contre tous. Et le député européen de dénoncer le prétendu «  choc de civilisations  » comme «  le projet conjoint de tous les violents  ». «  La France n’est pas une nation occidentale, a-t-il estimé. La France n’est définie ni par une couleur de peau, ni par une religion, ni par une langue. L’identité nationale des Français, c’est le pacte politique qui les réunit, dans lequel il n’y a pas de place pour l’Occident mais pour la citoyenneté, la liberté, l’égalité, la fraternité.  » Autre «  forme de rabougrissement  »  : l’amalgame. «  À bas ceux qui jettent de l’huile sur le feu  ! Madame Le Pen fait partie du problème que nous avons à régler  !  » a lancé Jean-Luc Mélenchon.

Mais, face à des actes qui visent à «  faire peur  », à «  créer de l’autocensure  » et à «  diviser  », c’est avant tout la conscience qui constitue la «  principale force de résistance  », selon l’ancien sénateur  : «  Pour faire face à tous les défis, ce dont nous avons besoin, c’est de plus de conscience. De plus de démocratie.  » C’est justement cette soif de 
réflexion qui a poussé Soufiane, un jeune ingénieur, à venir pour la première fois assister à ce qu’il appelle «  un meeting politique  ». Assis au deuxième rang, il écoute avec attention, estimant pour sa part que la «  laïcité devrait être le dénominateur commun  », alors même qu’aujourd’hui, les Français musulmans comme lui sont «  sans cesse renvoyés à l’islam  ».

L’orateur ne tarde pas à y venir. C’est dans l’histoire de France que le fondateur du Parti de gauche (PG) puise les «  matériaux pour résister  ». En première ligne, la laïcité, que «  la France n’a pas découverte dans un colloque savant. Elle l’a mise au point après deux siècles de guerres religieuses  ». Tout en rappelant les moments forts de cette «  lente bataille  » et la «  rupture  » que constitue la «  grande révolution de 1789  » contre la loi du plus fort, Jean-Luc Mélenchon a estimé que «  cette idée (a été fabriquée) parce que nous avons essayé tout le reste et que tout le reste ne marche pas  ». Mais des progrès restent à faire à l’heure où, sur des parties du territoire européen, à l’instar de l’Alsace-Moselle, le blasphème est encore puni  : «  Il faudrait que l’Europe adopte pour elle-même la laïcité et la séparation entre les questions religieuse et politique qu’elle recommande aux autres.  » La «  souveraineté populaire  » chère à celui qui a lancé un Mouvement pour une VIe République (M6R) est également au nombre de ces armes pacifiques. «  La souveraineté populaire et son expression pleine et entière, c’est tout ce que vous avez pour résister  !  » a-t-il lancé avec, comme perspective, la volonté de remettre au cœur de la société «  l’intérêt général humain  ». Et pour ce faire, c’est à prendre le chemin de l’émancipation et de la démocratie qu’a invité Jean-Luc Mélenchon  : «  La République, ce n’est pas seulement ce que vous avez sous 
les yeux  : c’est ce que nous allons construire  !  »

Julia Hamlaoui, L’Humanité


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