Medef : toujours moins pour les retraités (départ à 67 ans, baisse des complémentaires et des reversions...)

dimanche 13 novembre 2016.
 

En pleines négociations sur le financement des complémentaires, le patronat fait feu de tout bois pour réduire toujours plus les pensions.

Le 1er avril 2016, les retraites complémentaires des 14,7 millions de pensionnés de l’AGIRC et de l’ARRCO n’ont pas augmenté d’un fil. L’accord conclu par le patronat, la CFDT, FO et la CFTC le 13 mars 2013, et censé prendre des mesures conservatoires dans l’attente de la fin des négociations (ouvertes le 17 février dernier) sur le financement des deux caisses, prévoit en effet de minorer d’un point par rapport à l’inflation l’évolution des pensions. Or celle-ci n’a été que de 0,9 % en 2014. Ce gel sonne comme un avant-goût de ce à quoi pourrait aboutir la négociation en cours.

Le 5 mars, le MEDEF a en effet présenté ses propositions, dont l’objectif est de diminuer les pensions. Outre un gel des retraites pour 2016, 2017 et 2018, le patronat veut repousser à 67 ans, contre 65 ans actuellement, l’âge auquel un salarié pourra toucher 100 % de sa complémentaire.

POUR LE PATRONAT, IL FAUDRAIT ATTENDRE 67 ANS, CONTRE 65 ACTUELLEMENT, POUR TOUCHER 100 % DE LA COMPLÉMENTAIRE

Pour y parvenir, il mise sur l’instauration d’une progressivité du taux. À 62 ans, on ne pourrait prétendre qu’à 60 % de sa pension, 68 % à 63 ans ... Les pensions de réversion sont aussi dans son collimateur. Pour faire bénéficier le conjoint survivant d’un taux de 60 %, le titulaire de la pension devrait renoncer à vie à 5,5 % de sa pension. À défaut, le conjoint ne toucherait que 30%. Les salariés ayant connu des périodes de chômage seraient soumis à la double peine car ils se verraient attribuer uniquement le nombre de points correspondant aux cotisations versées par l’UNEDIC. Nul doute que le MEDEF n’espère pas obtenir gain de cause sur toutes ces revendications, mais cette surenchère devrait être suivie de « concessions » permettant d’arracher un accord. Car, si le secrétaire de la CGT, Philippe Martinez, parle « de ligne de fracture » avec le MEDEF, la CFDT s’est déjà déclarée prête à faire des économies.


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