La commission d’enquête parlementaire sur le financement du FN, notamment sur les neuf millions de prêts accordés au parti de Marine Le Pen par une banque russe, devrait commencer ses travaux à l’automne
La commission d’enquête parlementaire sur le financement du FN, notamment sur les neuf millions de prêts accordés au parti de Marine Le Pen par une banque russe, devrait commencer ses travaux à l’automne, selon les deux députés PS à l’initiative de la demande, Razzy Hammadi et Sébastien Denaja.
Cette commission d’enquête « vise précisément les financements du Front national après mai 2012, c’est-à-dire les enjeux de financement, par les prêts russes, à la fois du microparti et du Front national dont l’opacité et les conditions d’octroi nous amènent à nous poser de nombreuses questions relatives à l’interprétation des textes de loi », selon le député Razzy Hammadi. « Marine Le Pen avait dit qu’elle rendrait publics les contrats de ces prêts, on attend toujours », ajoute l’élu. À la suite de révélations de Mediapart, Marine Le Pen a reconnu en novembre dernier que le FN avait emprunté neuf millions d’euros à la banque russe First Czech Russian Bank (FCRB), en raison dit-elle des refus de banques françaises sollicitées. Les auditions pourraient alors coïncider avec la campagne pour les élections régionales, tandis que Marine Le Pen hésite à se présenter en Nord-Pas-de-Calais.
Lionel Venturini, L’Humanité
Le collectif de hackers Anonymous a publié cette semaine des SMS échangés entre deux dignitaires du parti Russie Unie de Poutine. Il y est question de récompenser le FN en échange de son soutien à la Russie sur la Crimée.
Ces SMS seraient échangés entre Timur Prokopenko, jeune loup du parti au pouvoir Russie Unie et chef-adjoint du département de politique intérieure au Kremlin, et un interlocuteur au pseudonyme de "Kostia", identifié par les Anonymous comme Konstantin Rykov, député pour le parti au pouvoir Russie Unie, membre du comité de la Douma pour la science et les hautes technologies.
Dans l’un de ces échanges, dont la publication sur le site internet Choltaï Boltaï et leur traduction ont été vérifiés par l’AFP, "Kostia" assurerait le 11 mars 2014 que "le FN prendra officiellement position sur la Crimée", à cinq jours de celui-ci. "Quelqu’un du fonds t’a contacté sur les financements ?", lui demanderait Prokopenko. "Oui le vice-ministre des affaires étrangères lui répondra", dit en retour "Kostia".
• Échange du 17 mars 2014, lendemain du référendum en Crimée
- 15h49 : Marine Le Pen a officiellement reconnu les résultats du référendum en Crimée !
- 15h51 : Elle n’a pas trahi nos attentes ;)
- 15h57 : Il faudra d’une manière ou d’une autre remercier les Français.. C’est important.
- 16h09 : Oui, super !
« Les résultats du référendum sont sans contestation possible », avait ainsi déclaré la présidente du FN lors d’un déplacement dans le Gard pour les municipales. Aymeric Chauprade, conseiller de Marine Le Pen pour les affaires internationales, était d’ailleurs en Crimée en tant qu’observateur du référendum, invité par une organisation d’extrême droite pro-russe. Pourtant les deux protagonistes russes auraient préféré la présidente du parti. Le 10 mars, Timur Prokopenko écrit à « Kostia » pour demander la présence de Marine Le Pen en Crimée, « comme observatrice ». « On en a extrêmement besoin. J’ai dit à mon chef que tu étais en contact avec elle ? », insiste Prokopenko. « Oui j’essaye de savoir demain », répond « Kostia ».
Dans les mois qui suivent, le Front National touche deux prêts russes à hauteur de 11 millions d’euros. Mediapart en donne le détail :
L’association de financement Cotelec, présidée par Jean-Marie Le Pen, a reçu le 18 avril, pour les Européennes, deux millions d’euros de prêts d’une société chypriote alimentée par des fonds russes, et fin septembre, le FN a emprunté 9 millions d’euros auprès de la First Cezch Russian Bank (FCRB), expliquant que les banques françaises ont refusé de lui prêter de l’argent. Deux mois plus tard, deux dignitaires russes, le vice-président de la Douma et le chef adjoint de la commission des affaires internationales du Conseil de la fédération russe, applaudissaient Marine le Pen lors du congrès du Front National.
La présidente du FN s’est défendue auprès de l’AFP : "Je ne vois pas comment Mediapart peut tirer ça de ce qu’ils ont sous la main. Cet échange, si tant est qu’il soit vrai - ça me paraît délirant -, démontre qu’il n’y a pas de contrepartie. Et on ne comprend rien à la conversation". "Ce truc me paraît pour le moins suspect (...). Je n’ai jamais eu le moindre contact ni téléphonique ni physique avec ces personnes que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam".
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