Meeting unitaire contre la loi Macron : Intervention d’Eric Coquerel pour le PG

jeudi 16 avril 2015.
 

Ce soir, dans le même lieu, intervient quasiment la même palette d’organisations que le 19 janvier, jour du meeting de soutien au peuple grec et à Syriza.

Quel rapport avec la Loi Macron ?

Il s’agit de la même politique, des mêmes diktats que subit le peuple grec. Tout n’est qu’affaire de degré mais la nature est la même : même politique de l’offre, même austérité, mêmes ordres de Bruxelles et du gouvernement de la « "Große Koalition » de Mme Merckel.

C’est avec le même incroyable mépris que Mme Merkel et Mr Schaube, et leurs commis de la Commission européenne, somment M. Tsipras de renier le mandat que lui a donné son peuple.

Ne nous y trompons pas : ce sont des ordres de même nature qui sont dictés à la France :

- Les ordres, à l’automne 2014, de s’engager sur des réformes structurelles en échange d’un sursis sur la réduction des déficits à 3 %.

Cela donne la loi Macron, fourre-tout de mesures pour répondre à cette exigence mais terriblement homogène pour ce qui est de déréguler et casser les acquis sociaux.

Ce n’est pas fini. Vous abhorrez la saison 1 ? Vous devriez détester la saison 2 où le libéral Killer Emmanuel Macron promet d’aller bien plus loin encore dans la casse de l’Etat social

Cette fois cela correspond aux ordres de la commission européenne qui ont été donnés à la France en mars lors d’une réunion des ministres des finances : une feuille de route précise ayant pour objectif d’amener le déficit du budget français en dessous des 3% d’ici 2017. D’où 30 MDS d’Euros d’économie en plus des 50 MDS déjà prévus et de nouvelles réformes structurelles dont très certainement la dérégulation de la durée légale hebdomadaire de travail.

Il n ‘y aurait donc pas de différences de fond entre la Grèce et le France ? Si, c’est la nature des deux gouvernements.

- L’un, celui de Mr Tsipras, gouverne un pays de 11 Millions d’habitants, situé au 43ème rang des économies mondiales et au 13ème en Europe. Malgré ce rapport de force il s’est pourtant engagé dans une stratégie de résistance et de désobéissance qui lui vaut l’adhésion de plus en plus grande de son peuple, alors qu’il n’a été élu que par 37 % des siens.

L’autre, celui de Mr Hollande et Valls, gouverne un pays de 65 millions d’habitant, 5ème puissance économie au monde, 2ème dans l’UE. Malgré un mandat voté par plus de 51 % de la population, intégrant la renégociation du TSCG, il a capitulé de puis longtemps ce qui lui vaut aujourd’hui la défiance quasi totale de son peuple.

- Le premier résiste au nom de la souveraineté de son peuple et d’une vision du monde qui lui fait refuser la loin d’airain du capitalisme financiarisé.

Le second ne fait même pas mine de tenir tête, ses représentants hochent du bonnet à peine sont-ils assis à une table de réunion à Bruxelles ou Berlin.

Je ne sais pas si plus tard le peuple Grec songera à ériger une statue à Alexis Tsipras, mais il faudra un jour que Mr Hollande et Valls rendent des comptes sur ce que l’on peut qualifier de trahison envers les intérêts de notre peuple et de la nation. Comptons sur le suffrage universel pour s’en charger, comme il a d’ailleurs commencé à le faire.

Et les internationalistes que nous sommes, se souviendront de leur complaisante soumission à leurs amis de la finance.

Car au moment où le mouvement social entame le combat avec toute sa puissance, il faut se souvenir que nous n’avons pas à faire avec Mr Valls à un Social démocrate classique qui choisirait, in fine, un compromis entre le capital et le travail.

Sinon comment comprendre que comme Mr Sarkozy avant lui, il conserve ainsi le cap après quatre déculottées électorales de suite et sans réelle majorité à l’assemblée nationale ?

C’est que comme Sarkozy, il défend les intérêts de sa caste et de ses amis de l’oligarchie politico-financière. Ces gens ne sont plus de notre monde. Il faut donc engager le combat avec eux en connaissance de leur cause.

Il revient par contre aux députés de savoir de quel côté ils veulent être : de l’infamie ou de la résistance ? Lors du 1er vote devant l’assemblée, le gouvernement savait ne pas pouvoir compter sur une majorité d’où le recours au coup de force du 49-3. Il faut que leur refus soit plus net encore pour faire hésiter le gouvernement.

Ainsi, ils ne respecteraient pas seulement leur mandat mais défendraient aussi les intérêts des autres peuples européens qui ont besoin d’une France Républicaine défendant l’intérêt général, dont le premier est celui de la préservation de notre écosystème, et non l’addition d’intérêts particuliers, l’égalité sociale contre la soif égoïste du capital, une vison indépendante et non alignée des rapports internationaux et non une Europe sous domination de l’OTAN, la s souveraineté populaire contre tout asservissement d’où qu’’il vienne, que ce soit d’une puissance étrangère ou des marchés.

Voilà les raisons de notre engagement pour 6ème République et la rupture avec les actuels traités qui régissent l’union européenne.

On voit donc que la loi Macron n’est pas juste une loi antisociale supplémentaire. Elle l’est bien sûr mais elle touche également à la souveraineté du peuple dont le premier adversaire a toujours été ce système qui prétend justement lui enlever sa souveraineté sur les richesses qu’il produit par son seul travail. Et ce pour le seul intérêt des profits du plus petit nombre.


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