Quand Hollande drague les jeunes : Blagounettes et chansonnette

lundi 20 avril 2015.
 

"Vacuité  : François Hollande prend notre temps et le perd. Même quand il prétend combattre le Front national, il lui donne du crédit en prétendant qu’il s’exprime comme le Parti communiste dans les années 1970. "

Accablant. Comme un dépliant publicitaire ou une mauvaise émission de variété. L’opération L’Élysée drague les jeunes, hier, sur Canal Plus, s’est résumée à des blagounettes, une chansonnette, un clip du Sirpa (le service com des armées), une interview guimauve et à un exercice laborieux du président face à des lycéens. Vacuité  : François Hollande prend notre temps et le perd. Même quand il prétend combattre le Front national, il lui donne du crédit en prétendant qu’il s’exprime comme le Parti communiste dans les années 1970. Personne n’y aura puisé de l’espoir, pas même celui, pour le chef de l’État, de redresser un tantinet sa courbe de popularité. Moins de droits pour les salariés licenciés, la loi Macron et le travail du dimanche, aucune perspective de création d’emplois et, pour couronnement du quinquennat, la mise en place d’un compte d’activité qui abondera des possibilités réduites de formation… Les téléspectateurs ne risquaient pas le vertige des grands espaces.

Tout était là, au fond  : l’horizon bouché par les choix libéraux, la gauche quand elle perd ses idées, la politique réduite aux éléments de langage formaté par de jeunes loups technocrates. Le ministre de l’Économie, entonnant l’Été indien après avoir fixé aux jeunes l’objectif de devenir milliardaires, incarne cet effondrement. Pas plus Nicolas Sarkozy, à nouveau adoubé par les grandes fortunes de son premier cercle, que Marine Le Pen, servie médias sur l’ongle, n’ont quoi que ce soit à redouter de celui qui, jadis, se prétendait «  l’ennemi de la finance  ». Quant au Parti socialiste, il a pour destination les fonds marins, s’il s’obstine à suivre les moutons de la politique de l’offre guidés par Panurge. Ces derniers «  se sont faits dévots, de peur de n’être rien  », aurait pu écrire Voltaire.

Des lueurs, comme celles des manifestations du 9 avril, témoignent d’une première dissipation des torpeurs dans lesquelles démissions et reniements avaient plongé les progressistes. Il reste à penser le changement. Comme une promesse d’avenir pour la jeunesse.


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